« Procéder à des recherches de renseignements tous azimuts peut paradoxalement conduire à mettre l’entreprise en danger »

« Procéder à des recherches de renseignements tous azimuts peut paradoxalement conduire à mettre l’entreprise en danger »

« Les dirigeants qui se dotent de moyens de sécurité prennent le risque que ceux-ci soient utilisés à mauvais escien » (Photo: deux employés de la société de sécurité privée Blackwater, en avril 2004 à Nadjaf).

Tribune. Les dirigeants d’entreprise ont aujourd’hui des attentes fortes en matière de sécurité. D’après un sondage international réalisé en janvier 2018 par le cabinet d’audit PwC auprès de 1 400 d’entre eux, les risques terroristes, géopolitiques ou de cybersécurité font partie de leurs principales inquiétudes.

Dans ce contexte, les dirigeants ont massivement investi : hausse des budgets, recrutement de directeurs sécurité, renforcement des équipes au niveau central pour gérer les questions de sûreté sur plan mondial. Cette préoccupation est tout à fait compréhensible étant donné l’évolution des menaces terroristes, criminelles ou para-étatiques, les Etats eux-mêmes n’étant pas toujours en mesure de les protéger. Ce choix peut être considéré comme profitable, tout autant pour les collaborateurs que pour le patrimoine matériel et informationnel de l’entreprise.

Dans cette perspective, les directions de sécurité, de sûreté ou de management des risques recourent à des analyses, s’assurent de la sécurité des voyages des collaborateurs, forment aux risques de kidnapping ou de fuites d’informations, réalisent une veille sur les menaces potentielles, procèdent à des tests d’intrusion pour vérifier la robustesse des dispositifs, voire élaborent des plans de gestion de crise.

« Mais qui gardera ces gardiens ? »

Mais reste toujours d’actualité la célèbre question que le poète romain Juvénal posait : « Quis custodiet ipsos custodes ? » – communément traduite par « mais qui gardera ces gardiens ? ». Autrement dit, les personnels chargés d’assurer la sécurité ont un pouvoir qui peut aussi représenter un danger.

Les dirigeants qui se dotent de moyens de sécurité prennent en effet le risque que ceux-ci soient utilisés à mauvais escient. Tel fut le cas récemment, semble-t-il, de certaines entreprises européennes opérant dans des zones de guerre qui ont négocié avec l’Etat islamique, ou d’entreprises américaines…

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LJD

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