Pourquoi l’exécutif tient autant à sa réforme de l’assurance-chômage

Pourquoi l’exécutif tient autant à sa réforme de l’assurance-chômage

Pas question de renoncer à la réforme de l’assurance-chômage. Sauf coup de théâtre, les demandeurs d’emplois seront soumis, à partir du 1er juillet, à des règles plus sévères que celles qui prévalaient au début du quinquennat. Sur ce dossier, le gouvernement a fait preuve d’une détermination sans faille, en dépit de l’hostilité des syndicats et de la gauche, tout comme des critiques exprimées par plusieurs économistes ayant soutenu Emmanuel Macron en 2017. Comment expliquer un tel volontarisme alors que d’autres projets emblématiques, tels que la construction d’un système universel de retraites, sont reportés sine die ?

La transformation du régime d’indemnisation des demandeurs d’emplois s’est déroulée en plusieurs étapes. Les premières fondations ont été posées dans la loi « avenir professionnel » de septembre 2018, avant d’être complétées par des décrets, en juillet 2019.

Ces mesures avaient pour but de réaliser des économies, tout en résorbant la précarité sur le marché du travail et en incitant les chômeurs à accepter des offres de postes durables. Mais à cause de la crise déclenchée par l’épidémie de Covid-19, le gouvernement a décidé, en 2020, de repousser l’entrée en vigueur de la réforme puis de réécrire les dispositions les plus controversées. Résultat : un nouveau décret, en date du 30 mars, a été pris. Il entraînera des diminutions du montant mensuel de la prestation moins importantes que celles occasionnées dans la mouture de juillet 2019.

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La ministre du travail, Elisabeth Borne, demeure convaincue qu’« il est légitime » de changer les règles. Il s’agit, selon elle, de « mettre fin à des iniquités entre demandeurs d’emplois et de répondre à une urgence : la prolifération des contrats courts ». « Cette réforme est juste, poursuit-elle, car nous mettons fin au fait que le salarié qui travaille tous les jours à mi-temps a une allocation qui est quasiment la moitié de celui qui travaille un jour sur deux ou une semaine sur deux. » Mme Borne insiste aussi sur l’idée que le décret du 30 mars est « plus équilibré » que ceux édictés en juillet 2019 « qui pouvaient conduire à des niveaux d’allocations trop basses ». « Nous ne touchons pas au montant total des droits accumulés par chaque demandeur d’emploi, assure-t-elle. Les versements mensuels dureront plus longtemps. »

« Marque de fabrique »

Un plaidoyer auquel adhèrent, bien évidemment, des personnalités de la majorité parlementaire en pointe sur le dossier. Co-rapporteure du projet de loi « avenir professionnel », la députée La République en marche (LRM, Gironde) Catherine Fabre estime que la démarche de l’exécutif « conserve toute sa justification, sur le fond », car elle corrige les « aberrations » qui régnaient dans l’ancien système. A ceux qui dénoncent le coup porté aux chômeurs, l’élue macroniste répond que de multiples mesures ont été prises, durant l’année écoulée, afin de soutenir les publics précaires, et que le régime reste « l’un des plus favorables au monde ». Ce n’est donc pas le moment d’abandonner « l’ambition réformatrice, qui est notre marque de fabrique », souligne-t-elle.

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