« Politiques sociales : l’état des savoirs » : Une genèse sous influences

« Politiques sociales : l’état des savoirs » : Une genèse sous influences

Le livre. Elles sont omniprésentes dans le quotidien des Français. Pension de retraite, congé de paternité, remboursement de frais médicaux, dispositif d’accompagnement de chômeurs de longue durée… Les politiques sociales recouvrent de multiples champs de nos vies personnelle et professionnelle et représentent, pour la puissance publique, un enjeu financier considérable : elles « absorbent aujourd’hui plus de la moitié de la dépense publique, pour les seules prestations sociales, ce qui représente 31 % du PIB de la France en 2018 », indiquent Olivier Giraud, directeur de recherche au CNRS et Gwenaëlle Perrier, maîtresse de conférences à l’université Sorbonne-Paris-Nord.

Dans l’ouvrage dont ils assurent la direction, Politiques sociales : l’état des savoirs (La Découverte), les deux auteurs proposent une analyse approfondie de ces politiques sociales, et avec elle de l’état de la recherche sur le sujet, en France et dans le monde.

Protection et accompagnement

De la mise en place de l’Etat social à la fin du XIXe siècle aux évolutions contemporaines (la création d’une cinquième branche de Sécurité sociale consacrée à l’autonomie), on assiste à la construction, complexe, de mécanismes de protection et d’accompagnement. Pour chacun d’eux, une constante : la multiplicité des acteurs qui entrent en jeu pour assurer son édification, ses réorientations successives, sa mise en œuvre.

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L’Etat est bien évidemment aux avant-postes, mais il n’est pas seul. Les collectivités locales ont aussi leur place, à la faveur des mouvements décentralisateurs, tout comme les institutions supranationales, au premier rang desquelles l’Union européenne. Associations, groupes professionnels (médecins libéraux, mouvements mutualistes, par exemple) ont aussi joué de leur partition, tout comme le patronat, de la politique familiale paternaliste dans l’industrie du XIXe siècle à la « bataille des charges » menée face aux cotisations sociales.

L’ouvrage détaille comment ces politiques sont le produit de compromis et de batailles d’influence entre ces différents acteurs. Portées par les vents économiques dominants et les dynamiques politiques, elles se sont également adaptées aux enjeux de leur temps, sous l’influence des luttes sociales (pour les retraites) et sociétales (pour les crèches et modes d’accueil pour enfants).

« Assistanat » et « figure du chômeur volontaire »

L’essai collectif rend en outre compte de thématiques de recherche originales, propres à renouveler l’approche du sujet et permettre de mieux comprendre les inclinations des politiques sociales. L’influence des représentations culturelles sur les systèmes de protection sociale, par exemple.

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LJD

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