Plongée dans l’éthique entrepreneuriale

Plongée dans l’éthique entrepreneuriale

De l’éthique entrepreneuriale à l’entrepreneuriat soutenable, Jean-Jacques Obrecht (Editions universitaires européennes, 256 pages, 44,90 euros)
De l’éthique entrepreneuriale à l’entrepreneuriat soutenable, Jean-Jacques Obrecht (Editions universitaires européennes, 256 pages, 44,90 euros)

Le livre Comment éviter les dérives de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) sous forme de mensonges de légitimité ? Comment situer l’éthique au cœur de l’entrepreneuriat des générations à venir ? Quels grands axes pourraient fonder une éducation à l’entrepreneuriat soutenable ? Ces questions, qui pointent les énormes défis du développement durable, structurent De l’éthique entrepreneuriale à l’entrepreneuriat soutenable (Editions universitaires européennes).

Le recueil, signé Jean-Jacques Obrecht, comporte un échantillon d’articles de revues, de conférences et de chapitres d’ouvrages collectifs publiés par le professeur honoraire de l’université de Strasbourg et de l’Institut national des sciences comptables et de l’administration d’entreprises (Inscae) de Madagascar entre 1994 et 2017.

Dans les années 1990, l’engouement pour célébrer l’esprit d’entreprise prend son essor en France, avec une très large place faite à l’éthique. En témoignent les glissements sémantiques dans la littérature de l’époque, où on passe facilement de « l’éthique en entreprise » à « l’entreprise éthique ». L’auteur fait le point sur la manière dont les pratiques se présentent alors dans les entreprises, les analyses critiques qu’elles suscitent, dont certaines sont encore d’actualité.

Y-a-t-il un effet de taille en matière de pratiques éthiques ? Certaines enquêtes de l’époque montrent que les dirigeants de PME avaient une conception très étroite de la responsabilité sociale de l’entreprise : les domaines où les PME situaient leur responsabilité sociale se confondaient avec ceux de l’éthique opérationnelle. En revanche, « la lutte contre le chômage ou la protection de l’environnement, c’était l’affaire du gouvernement. »

L’auteur souligne l’intérêt d’une distinction complémentaire entre « éthique instituée » et « éthique personnelle ». A l’occasion d’entretiens informels avec des cadres d’entreprises familiales, grandes ou petites, il a pu vérifier l’importance de l’éthique personnelle de l’entrepreneur fondateur pour impulser ses valeurs dans l’organisation et les faire partager. « Cette éthique entrepreneuriale, individuelle mais partagée, nous semble particulièrement indispensable aujourd’hui dans les entreprises concernées de près ou de loin par les enjeux du développement durable. »

Il souligne ensuite l’importance que prennent certains éléments de capabilités entrepreneuriales dans le développement de l’entrepreneuriat international, qui par définition se déploie dans des contextes variés. Les capabilités entrepreneuriales ne sont ni des compétences dites « métier », ni des capacités mesurables par le rendement, ni des traits de caractère, « mais plutôt les facultés personnelles de l’entrepreneur ayant un lien à la fois avec sa capacité à agir et l’orientation de son action ».

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LJD

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