Planète Mars : un jeune français diplômé de l’école d’ingénieur de Bordeaux en mission martienne

Le jeune ingénieur Patrick Fleith diplômé de l’école de Bordeaux INP, sur le campus de Talence, a commencé une mission pendant lesquels il va être confiné dans une base scientifique de Pologne pour simuler un voyage sur Mars.

Sa mission est simple : préparer un futur voyage sur la planète Mars. Elle a duré 14 jours dans la base LUNARES de Pologne. « Ça va nous permettre de tester des procédures utiles aux futurs astronautes qui iront sur mars », explique l’ancien étudiant de Talence, Patrick Fleith, l’un des six astronautes analogues engagés. Ils sont tous sont ingénieurs et viennent des quatre coins de notre Terre.

Pendant, ces deux semaines, les ingénieurs ont fait comme s’ils étaient sur la planète rouge située à 228 millions de kilomètres de la Terre. « Toutes les communications avec l’extérieur, avec la famille ou les scientifiques qui veulent faire une expérience, prendront 40 minutes aller/retour », explique le diplômé Bordeaux INP, Patrick Fleith. Ce n’est pourtant pas ce qui l’effraie le plus. « C’est plutôt le fait de vivre dans un petit environnement avec les mêmes personnes constamment, dit-il. Ça m’arrive d’être solitaire et d’avoir envie de mon propre espace. »

A bord de la réplique de la station martienne, Patrick Fleith trouvera à s’occuper. Cet ingénieur en propulsion spatiale jouera le rôle de « Environmental Control ans Life-Support systems Officer ». Il sera en fait responsable de la survie de l’équipage.  Sa tâche sera d’évaluer « combien d’énergie » l’équipe consomme. Il devra aussi veiller à la quantité d’eau utilisée car les ressources seront limitées.

On aura le droit qu’à quelques minutes d’eau pour la douche par semaine.

L’ingénieur a développé cette passion pour l’aérospatial en étudiant à Talence et allant au cinéma. « J’aime beaucoup le film Seul sur Mars par exemple, sourit-il. Maintenant je veux montrer aux gens comment on passe à la pratique et essayer de passer à l’action. » Il rêve d’intégrer l’agence spatiale européenne, comme un certain Thomas Pesquet.

Vers la fin de la grève des pilotes à Ryanair

Des avions de Ryanair à l’aéroport de Manchester, au Royaume-Uni.

Ryanair est parvenue à un accord avec le syndicat représentant ses pilotes irlandais, après une réunion marathon de vingt-deux heures entre les employés et les dirigeants de la compagnie aérienne à bas coûts.

« L’accord proposé va désormais être soumis à un vote, Forsa et ses représentants pour les pilotes de Ryanair recommandant de l’accepter », annonce le syndicat dans un communiqué publié jeudi 23 août. Le médiateur chargé de la conduite des négociations a demandé que les différentes parties s’abstiennent de tout commentaire d’ici la conclusion de ce vote.

Lire aussi :   En proie aux grèves, le modèle Ryanair se fissure

Cinq grèves durant l’été

La compagnie irlandaise a dû annuler de nombreux vols cet été en raison d’arrêts de travail de ses pilotes en Irlande, Allemagne, Belgique, Suède et Pays-Bas. Les pilotes basés à Dublin ont observé ce mois-ci leur cinquième grève de vingt-quatre heures depuis le début de l’été.

Les syndicats dénonçaient l’abus de contrats précaires et un dumping social consistant à embaucher le personnel navigant avec des contrats irlandais, très flexibles, même s’ils travaillent dans d’autres pays européens. Ils réclamaient des hausses de salaire, l’intégration des intérimaires et des contrats correspondant au pays de résidence.

L’annonce de cet accord fait grimper l’action Ryanair de 5,59 % dans les premiers échanges à la Bourse de Dublin. Mais, pour les passagers, la grève reste un mauvais souvenir, puisque la compagnie a refusé de verser des indemnités, considérant qu’il s’agissait de « circonstances exceptionnelles ».

Lire aussi :   Ryanair peut-il ne pas indemniser ses passagers après un retard ou une annulation ?

Ryanair peut-il ne pas indemniser ses passagers après un retard ou une annulation ?

commons.wikimedia.org

Nous espérons que vous avez passé de bonnes vacances, et que vous n’avez pas fait partie des nombreux passagers affectés par la grève des pilotes de Ryanair.
Sur le seul mois de juillet, « plus d’un millier de vols » ont été annulés, selon la compagnie irlandaise à bas coût.
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Le 10 août, quelque 400 vols l’ont été, en France, en Allemagne, en Belgique, en Suède et en Irlande. La compagnie a pourtant annoncé qu’elle ne verserait pas aux passagers les indemnités prévues, en cas de retard ou d’annulation, par le règlement 261/2004 et la jurisprudence européenne.
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Grève « interne »

Son PDG, Michael O’Leary, estime qu’il peut s’en dispenser, en vertu de l’article 5 de ce règlement, selon lequel le versement de la compensation n’est pas obligatoire lorsque « l’annulation est due à des circonstances extraordinaires, qui n’auraient pas pu être évitées, même si toutes les mesures raisonnables avaient été prises ». Le règlement indique, dans son considérant 14, que les grèves peuvent constituer des circonstances extraordinaires, mais il ne précise pas si elles doivent pour cela être externes (aiguilleurs du ciel) ou internes (pilotes, hôtesses, stewards de la compagnie).

Les 19 et 20 juillet, l’Agence espagnole de sécurité et de sûreté de l’aviation et l’Autorité civile de l’aviation du Royaume-uni ont pourtant indiqué que les passagers pouvaient demander une indemnisation à Ryanair.  L’Autorité britannique a précisé que, selon la lecture qu’elle fait des textes communautaires, lorsqu’une annulation de vol est due à une grève des employés de la compagnie (grève « interne »), celle-ci doit indemniser les passagers.

En 2014, Air France a indemnisé les passagers dont le vol avait été annulé à cause de la grève des pilotes,  en considérant qu’il s’agissait d’une grève « interne », ne pouvant pas relever de ces circonstances extraordinaires. ⊗ Lire la chronique de Sosconso intitulée Vol annulé et circonstances extraordinaires⊗
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« Circonstance extraordinaire »

La Cour de justice de l’Union européenne a déjà rappelé quelles sont les conditions nécessaires pour qu’un événement puisse être qualifié de  « circonstance extraordinaire »,  dans l’affaire Helga Krüsemann contre TUIfly GmbH.

L’affaire en question opposait des passagers à la compagnie aérienne allemande TUIfly. Le 30 septembre 2016, la direction de TUIfly avait annoncé un plan de restructuration à son personnel, non par l’intermédiaire d’un comité d’entreprise, mais par lettre personnelle à chacun des employés. A partir du 1er octobre 2016, un grand nombre de ces derniers s’étaient mis en congé maladie, ce qui avait provoqué retards et annulations de vols. Le 7 octobre 2016 dans la soirée, la direction avait informé le personnel qu’un accord avait été trouvé avec ses représentants, et le taux d’absence était redescendu à son niveau normal.

TUIfly avait ensuite refusé ensuite  d’indemniser ses passagers, au motif qu’elle avait été confrontée à une « circonstance extraordinaire ». La Cour de justice de Luxembourg, appelée à dire si la  « grève sauvage », sans préavis, des employés de TUIfly pouvait être considérée comme une circonstance extraordinaire, a rappelé, le 17 avril (2018) qu’il faut deux conditions cumulatives pour qu’un événement puisse être qualifié de « circonstance extraordinaire » :
1) il ne doit pas être, par sa nature ou son origine, inhérent à l’exercice normal de l’activité de la compagnie aérienne
et
2) il doit échapper à la maîtrise effective de celle-ci.
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Evénement inhérent à l’exercice de l’activité …

1) Dans l’affaire TUIfly, la Cour a rappelé que « les restructurations et réorganisations font partie des mesures normales de gestion des entreprises ». Et que les compagnies aériennes peuvent être, « de manière ordinaire, confrontées, dans l’exercice de leur activité, à des désaccords, voire à des conflits, avec les membres de leur personnel ou à une partie de ce personnel ».
Elle a donc jugé que les risques découlant des conséquences sociales qui accompagnent de telles mesures de restructuration doivent être considérés comme « inhérents » à l’exercice normal de l’activité de la compagnie aérienne concernée.

Si elle était appelée à se prononcer sur le cas Ryanair, elle devrait dire si le risque de grève de pilotes réclamant des contrats de droit local plutôt que des contrats de droit irlandais est inhérent à l’exercice normal de son activité de transporteur aérien à bas coût.
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… et échappant à sa maîtrise

2) Dans l’affaire TUIfly, la Cour a considéré que la « grève sauvage », bien qu’intervenant au mépris des exigences légales (l’obligation de préavis), n’échappait pas à la maîtrise effective de TUIfly. En effet, non seulement elle « trouvait son origine » dans une décision de restructuration de TUIfly, mais en plus elle « avait cessé » à la suite de l’accord que TUIfly avait conclu avec les représentants des travailleurs le 7 octobre 2016.

La Cour devrait dire si les grèves coordonnées des pilotes d’Irlande, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Suède et de Belgique échappaient à la maîtrise effective de Ryanair. Pour  Flightright, société qui revendique le titre de « leader européen en matière de services dédiés aux droits des passagers aériens », et qui indique avoir engagé une action en justice auprès du Landgericht de Francfort, le 14 août, la réponse est négative: « Ryanair a provoqué cette grève, par de longues années de dumping salarial et par sa tactique d’épuisement progressif dans les négociations avec les syndicats.»
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Action de groupe ?

Les passagers victimes de retards de plus de trois heures ou d’annulations peuvent faire une réclamation, soit personnellement, soit par l’intermédiaire des nombreuses sociétés qui se sont créées dans ce but (Air-indemnité, aujourd’hui associée à l’UFC-Que Choisir, SkymediatorWeclaim.comRefundMeFlightrightEUclaim,  Vol-retardé…).

S’ils le font personnellement, ils pourront, après avoir reçu une décision de refus, saisir le tribunal du lieu de départ de l’avion, soit, en France, Beauvais (Oise).

Compte tenu du nombre important de personnes concernées, et du fait qu’ils subissent tous le même préjudice, il y aurait sans doute matière pour une association de consommateurs à lancer une action de groupe.
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D’autres articles de Sosconso: Bonnes vacances ! 

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Cybersécurité : tous ciblés

« La cybersécurité », de Nicolas Arpagian (PUF,  « Que sais-je ? » n° 3891, 128 pages, 9 euros).

Livre. Le 7 juin 2013, The Guardian et The Washington Post révèlent l’existence d’un programme d’espionnage à grande échelle conduit depuis 2007 par la NSA [National Security Agency, l’agence nationale de sécurité américaine]. Ses agents, ainsi que ceux du FBI, ont accès aux serveurs de neuf géants d’Internet pour y consulter les courriels, vidéos, fichiers informatiques et autres données diffusées par des internautes.

Le 23 octobre 2013, Der Spiegel affirme que le portable d’Angela Merkel est écouté en direct par les « grandes oreilles » étatsuniennes. En juin 2015, le site Wikileaks révèle que c’est aussi le cas de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

« Avec ces annonces, l’opinion comprend que ces services qu’elle utilise quotidiennement dans sa vie personnelle et professionnelle sont des mémoires exhaustives de ses faits et gestes », constate Nicolas Arpagian dans La Cybersécurité. A chacun le devoir de s’informer sur les enjeux de la sécurité numérique.

Diffuser une culture de la sécurité

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La réputation est un actif stratégique pour une entreprise : y porter atteinte peut causer des dégâts financiers considérables

En janvier 2013, un seul tweet posté à partir d’un compte ayant usurpé le logo et le nom de la société de Bourse américaine Muddy Waters fait chuter de 25 % le cours de Bourse de la société Audience, cotée au Nasdaq. La réputation est un actif stratégique pour…

Les métiers menacés par l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle menace de disparition certains métiers. Cinq d’entre eux sont particulièrement concernés.

L’impact de la révolution digitale, malgré une hausse de la population active, est forte pour certaines professions. « La vague digitale qui engloutira de nombreux emplois risque d’être socialement néfaste si elle n’est pas anticipée », prévient Erwann Tison, directeur des études de l’Institut, et auteur de l’étude.

L’étude rappelle aussi dans son introduction que la vision de l’économiste Keynes était juste. Il « prévoyait que la technologie aurait détruit les emplois aliénants et pénibles. Une intuition qui se révèle exacte : le classement DARES des métiers les plus pénibles se superpose avec celui des métiers menacés. »

La digitalisation prend place :

L’étude met en avant cinq métiers, manutentionnaires, secrétaires de bureautique et de direction, employés de comptabilité, employés de banque et de l’assurance, et caissiers et employés de libre-service, très fortement menacés. Ce sont « ceux qui sont à la fois directement remis en question par une technologie et qui ont vu leurs effectifs diminuer depuis 30 ans ». Ces métiers représentent près de 2,1 millions d’actifs.

Les effectifs d’employés de banque et d’assurance sont en chute libre depuis 30 ans. 323 000 salariés en 1986, 253 000 en 2016. Et zéro entre 2038 et 2051. « Une véritable extinction prochaine et rapide d’un métier qui embauchait encore près de 2 % de la population active en 1986 », souligne l’étude. Des chiffres révélateurs d’un secteur chahuté par le développement des fintech, et l’apparition de la digitalisation des services bancaires.

Transfert des fonctions

Les employés de la comptabilité ont eux connu une hausse jusqu’en 2004, puis une chute brutale jusqu’en 2016. « La tendance est depuis quelques années à l’externalisation du métier de comptable, à l’instar de celui de secrétaire, où celui-ci est partagé entre plusieurs entreprises afin de mieux en réduire le coût. »

Pour ces métiers, les logiciels intelligents qui effectueront les tâches comptables sans intervention humaine, introduiront une deuxième vague de diminution des effectifs. L’avenir du métier est compromis à moyen terme, et les comptables ou futurs comptables devront envisager une autre orientation au cours de leur carrière.

Au-delà de l’arrivée massive des outils numériques, les secrétaires bureautique et assistantes de direction subissent aussi une « plateformisation de ce métier, c’est-à-dire qu’il n’est plus exercé au sein même des entreprises, mais qu’il est externalisé vers des prestataires de services mutualisant ces actifs et offrant à leurs clients la possibilité de faire appel à eux de manière ponctuelle ».

La suppression des métiers pénibles :

La robotisation et l’arrivée de caisse automatiques ont permis de réduire fortement (-15 %) le nombre de caissiers et employés dans les commerces, passant de 319 000 salariés en 2004 à 270 000 en 2016. Synonyme de gain de temps pour les clients, « pour l’actif occupant, cela signifie la possibilité de ne plus exercer un métier qui figure parmi les 5 plus pénibles selon la DARES (Direction des études et statistiques, ministère du Travail). »

Le métier de manutentionnaire – classé parmi les plus pénibles et les moins sécurisant- connaît la même tendance et ses effectifs ont fondu dans les mêmes proportions sous l’effet de l’arrivée de robots manutentionnaires capables de déplacer de lourdes charges.

Nouveaux métiers et formation

Face à la disparition de certains métiers, l’étude souligne aussi que l’arrivée de l’intelligence artificielle et de la robotique apporte de nouveaux métiers. Géomaticien, ingénieur cloud et virtualisation, coach pour machines… Difficile encore aujourd’hui d’imaginer le contenu précis de ces professions. Mais face à ces évolutions, l’étude invite à mettre en place des possibilités « de se former tout au long de sa vie par la formation professionnelle. Il faut dans permettre aux actifs d’accéder à une palette large de nouvelles compétences leur permettant de devenir « employables, et qui sera une véritable assurance contre le chômage ».

Travailler le dimanche concerne déjà un salarié sur cinq

« Aujourd’hui, travailler le week-end est loin d’être exceptionnel : 4,2 millions de salariés ont travaillé au moins un dimanche par mois en 2015 ».

Serpent de mer des débats publics, le travail du dimanche refait à nouveau surface. Dans une tribune parue le 19 août dans le JDD, plusieurs députés de La République en marche (LRM) plaident pour un nouvel assouplissement de la législation encadrant le travail dominical.

les établissements dont le fonctionnement est rendu nécessaire par l’activité ou les besoins du public ont le droit d’ouvrir le dimanche

Aujourd’hui, travailler le week-end est loin d’être exceptionnel : 4,2 millions de salariés ont travaillé au moins un dimanche par mois en 2015, selon le service des statistiques du ministère du travail (Dares), soit près d’un salarié sur cinq. Quant aux indépendants : ils sont plus d’un million à travailler au moins un dimanche par mois, soit 37 % de cette catégorie d’actifs.

Il faut dire que la loi permet déjà à de nombreuses entreprises d’exercer leur activité le dimanche, sous conditions. Si le Code du travail précise que « dans l’intérêt des salariés, le repos hebdomadaire est donné le dimanche », il prévoit aussi de nombreuses exceptions. Et les majorations de salaire en cas de travail dominical ne sont pas toujours prévues.

Ainsi, les établissements dont le fonctionnement est rendu nécessaire par l’activité ou les besoins du public ont le droit d’ouvrir le dimanche. La liste est vaste : les restaurants, les hôpitaux, mais aussi les magasins de bricolage ou les entreprises de spectacle sont concernés. Tous ces établissements peuvent déroger de droit à la règle du repos dominical, sans majoration obligatoire de salaire. Même chose pour le commerce de détail alimentaire, où le repos dominical peut être accordé seulement à partir de 13 heures le dimanche. Les salariés « rattrapent » alors leur repos hebdomadaire un autre jour.

Les entreprises industrielles dont les équipes travaillent par roulement peuvent également déroger à la règle du repos hebdomadaire : soit par accord collectif ou d’entreprise,…

Jeunes diplômés, attention aux fausses croyances avant de commencer le travail :

Après des années d’études, l’arrivée des jeunes diplômés sur le marché d’emploi est un saut dans un nouveau monde. Il est temps pour eux de prendre conscience de ce qui les attend.

L’entreprise est un lieu d’innovation

Sans doute s’agit-il d’une incompréhension. La créativité dans l’entreprise est prise au sens d’améliorations continues, pas à pas, mais nous sommes loin des révolutions créatives. L’entreprise est  un lieu d’optimisation des marges, des coûts et des clients. On y parle de normes, de standards et d’objectifs, de rendement, d’efficacité mais surtout pas de révolution.

Le monde de l’entreprise est rationnel, logique et cohérent :

Si vous pensez que l’entreprise est un monde rationnel et cohérent, vous faites fausse route. Dans la réalité, l’entreprise est traversée de multiples logiques paradoxales : les commerciaux s’opposent aux administratifs, les responsables de la qualité aux responsables de la fabrication. Coopérer devient un exploit que l’on vous demande d’accomplir quotidiennement, avec bonne humeur.

Tout le monde peut devenir un leader

Nous ne sommes pas tous des Angela Merkel, des Bill Gates, des Marc Zuckerberg ; nous ne sommes pas tous charismatiques. Il faudra faire avec. Faire son job, le mieux que l’on peut, n’est déjà pas très facile.

Il existe une vraie crise de leadership dans les organisations

Vrai. Il y a une vraie crise du leadership dans les entreprises. Il est très difficile de trouver des hommes ou des femmes capables de supporter des pressions venues sur 360° : collègues, hiérarchie, collaborateurs, clients. Pour gravir les échelons, il faut du temps pour comprendre ce qui se passe dans son entreprise. Toute forme de précipitation conduit les étoiles filantes du management en fines poussières.

Ceux qui parlent bien, qui savent se vendre auront des promotions plus facilement que les autres

Les donneurs de leçon, les politiciens en herbe, les péroreurs agacent plus qu’ils ne se valorisent. Vous les détestez ? Alors mettez-vous à la place de ceux qu’ils flattent et demandez-vous ce qu’ils en pensent vraiment ?

Adopter un profil bas

Vrai. Ceci est un corollaire du point précédent. Faites votre job d’expert, devenez la personne indispensable, en qui l’on a confiance, soignez vos relations avec les autres et laissez la politique et la stratégie aux grands.

Mon chef n’y comprend rien

Si vous pensez cela vous êtes déjà en difficulté. Votre chef a été nommé par une hiérarchie après de longues discussions. Ses qualités techniques et managériales ont été reconnues. Vous ne pouvez strictement rien contre lui. Au contraire, plus vous vous opposerez plus il vous exclura de ses réflexions et des promotions simplement parce qu’il pense que vous n’êtes pas crédible.

Dernier point, il faut beaucoup d’expérience pour progresser. Malheureusement.

Mathilde Ramadier : « Echouer, un privilège que s’arrogent les patrons de la Silicon Valley »

« Fail fast, fail often. » Echouez vite, échouez souvent. C’est l’un des mantras les plus répétés dans la Silicon Valley – si bien que son écho rebondit jusque dans nos oreilles. En France aussi, à Bercy, Toulouse ou encore Grenoble, on organise désormais des « failcon », des conférences sur l’échec, calquées sur le modèle californien. Le nom fait sourire, mais force est de constater que cela a quelque chose de réjouissant. Lors de ces conférences, on y apprend non seulement qu’on a droit à l’échec mais qu’on peut même le provoquer, à bon escient.

Bill Gates, Steve Jobs et Mark Zuckerberg, pour ne citer qu’eux, en ont eu marre de l’élite des premiers de la classe et l’ont répété maintes fois : inutile d’être bon à l’école les gars, « you’re too cool for school » (« vous êtes trop cool pour aller à l’école »), renoncez à la fac, « drop out ! » Lors de son discours prononcé le 12 juin 2005 à l’université Stanford, Steve Jobs, alors PDG d’Apple, enjoignait même les étudiants à rester « déraisonnables ». Chic, pourrait-on se dire, c’en est fini de la tyrannie de la réussite, de l’excellence à la française ! On sait qu’on peut toujours compter sur la Silicon Valley pour nous apporter un peu de disruption.

J’ai, pour ma part, un souvenir vivace de l’esprit de compétition qui régnait au lycée, avec ses filières plus prisées que d’autres et les résultats de contrôles annoncés dans l’ordre décroissant. En prépa, en école d’art, où l’on prônait pourtant le droit à l’expérimentation, certains enseignants nous accueillaient en cours avec les cinq meilleurs travaux punaisés au mur. On devait prendre exemple sur ceux qui n’échouaient pas. Les créations les moins abouties, qu’on aurait pu commenter pour permettre de progresser, n’avaient pas droit de cité. On continuait de faire le tri entre les bons élèves et ceux qui seraient « en échec ».

Quittons la cour d’école pour les open spaces. De quels échecs parle-t-on, dans la…

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A Marseille, la justice suspend la fermeture du McDo des quartiers nord

La justice a renvoyé au 3 septembre l’examen d’un projet de cession de six McDonald’s marseillais, contesté par les salariés. Cette cession, suspendue, prévoit la reprise de cinq restaurants gérés par un franchisé, Jean-Pierre Brochiero, par un autre franchisé marseillais, et la transformation du sixième, dans le quartier de Saint-Barthélemy, en un restaurant asiatique halal.

Le comité d’entreprise et le CHSCT des restaurants demandaient l’interdiction du projet, car ils estiment que le projet de restaurant asiatique n’est pas viable, et qu’il mettrait en péril 77 emplois. Les salariés et les habitants du quartier se mobilisent aussi pour préserver le McDo, poumon économique et vecteur de lien social.

Une prochaine audience doit se tenir le 27 août, cette fois à la demande du franchisé, qui réclame l’annulation de la suspension de la procédure de cession.

Lire notre reportage :   Les quartiers nord de Marseille se battent pour garder leur McDo