Les partisans les plus résolus de cette mesure la présentent comme une « petite révolution ». Annoncée, le 13 septembre, par Emmanuel Macron dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté, elle instaure une obligation nouvelle : se former jusqu’à l’âge de 18 ans. L’objectif est de réduire le nombre de jeunes sortant de l’école sans diplôme ni qualification, qui figurent parmi les premières victimes de l’exclusion sociale.
Dans l’esprit du président de la République, chaque mineur recevra une « solution », soit en étant scolarisé, soit en suivant une formation, soit en occupant un emploi. L’éducation nationale sera tenue d’assurer « en continu » un « repérage massif (…) de ceux qu’on appelle les décrocheurs scolaires ». Ces derniers se verront ensuite proposer un « parcours d’insertion » par les missions locales, dont la vocation première est d’épauler les 18-25 ans.
L’obligation, « qui entrera en vigueur à la rentrée 2020 », pèsera avant tout sur les acteurs institutionnels. Mais les publics visés auront également des comptes à rendre : si le jeune refuse d’être accompagné, une « mesure d’assistance éducative » pourra être prononcée, avec désignation d’un éducateur qui dialoguera avec lui « pour tenter de le convaincre », selon Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté. Ce type de situation ne fera pas l’objet d’une réponse pénale, a-t-il ajouté, lors d’une rencontre avec des journalistes, le 12 septembre.
« Urgence à agir »
Avec cette annonce, M. Macron s’inspire de préconisations formulées, à la mi-mars, par un des groupes de travail mis en place pour préparer le plan de lutte contre la pauvreté. Animée par Antoine Dulin, vice-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), et par Fiona Lazaar, députée La République en marche (LRM) du Val-d’Oise, cette cellule de réflexion avait insisté sur l’« urgence à…
« Dans les entreprises familiales, il existe une espèce de “droit du sang”. Quand j’ai repris les rênes des mains de mon père, les manageurs ont peu remis en cause ma légitimité, se souvient Anne-Charlotte Fredenucci, PDG d’Ametra (sept cents salariés), un groupe d’équipement aéronautique dont elle a pris la tête en 2009. Mais il m’a fallu faire un putsch du côté de la famille, exiger le pouvoir de décision. »
Il y a dix ans, seule une entreprise familiale sur dix réussissait sa transmission à la génération suivante
La transmission d’entreprise est toujours un exercice délicat, en particulier pour les entreprises familiales. Il y a dix ans, le gouvernement qualifiait ce phénomène de « très préoccupant pour l’économie française » : seule une entreprise familiale sur dix réussissait sa transmission à la génération suivante.
« A chaque passage de génération, du fait d’un changement profond dans la propriété du capital, la pérennité même de l’entreprise est en jeu. Parce qu’elle se traduit inévitablement par une ponction de ressources financières au niveau des actionnaires familiaux, par un changement dans la direction et le système de gouvernance, elle représente une fragilisation du système dans son ensemble », expliquait le rapport Mellerio, réalisé en 2009 à la demande du gouvernement.
Changement d’époque
Des enjeux dont les femmes ont longtemps été « protégées ». Durant des années, la transmission d’entreprises familiales a essentiellement été une affaire d’hommes, sauf quand un contexte historique particulier ouvrait la porte aux femmes. Eugénie Hortense Laurent, qui avait hérité de la maison Laurent-Perrier en 1925, l’a ainsi cédée en 1939 à Marie-Louise de Nonancourt. Mais, une fois la guerre finie, c’est son fils Bernard qui en deviendra PDG, en 1948.
L’époque a changé. Elizabeth Ducottet, une des rares femmes à avoir été auditionnée pour le rapport Mellerio, a été la première femme sur cinq…
Assise à la terrasse d’un restaurant parisien en cette fin d’après-midi de juillet, Sarah Bouteldja remonte le temps. A la recherche de souvenirs. La trentenaire prend conscience du chemin parcouru. Lorsqu’elle l’évoque, on a l’image d’une route sinueuse, semée d’embûches, mais qui ne l’a pas empêchée de devenir ce qu’elle est et de « suivre une voie qu’elle avait elle-même choisie », comme le résume sa tante.
Avant de trouver cette voie, Sarah a eu une période un peu « rebelle », selon ses mots. Après qu’elle a redoublé sa classe de 4e, sa mère décide de l’inscrire en 3e « insertion professionnelle » dans un collège privé de Nantes, où elle vit depuis sa naissance. Sarah obtient ensuite un BEP secrétariat « sans trop d’efforts », se souvient-elle, avant de poursuivre vers un bac professionnel dans le même domaine. « Mais je pensais plus à sortir avec mes copines… En cours, je me laissais porter, je n’avais pas de vocation particulière. » Flavie, une amie de longue date, confirme : « Pendant le bac pro, elle allait rarement en cours, elle n’avait pas encore pris conscience de l’importance des études pour la suite. »
Le décrochage
A ce moment-là, Sarah quitte le domicile familial pour vivre chez les parents de son compagnon de l’époque. De fil en aiguille, elle finit par décrocher complètement et cherche autre chose. Elle s’essaie d’abord à un autre bac professionnel, en alternance, dans la vente cette fois-ci. Mais elle déchante rapidement et abandonne avant de l’obtenir. Malgré une autre formation,proposée par leconseil régional, dans la vente également, un peu plus concluante cette fois, elle ne parvient pas à travailler dans une boutique du centre-ville de Nantes, comme elle aurait aimé.
La jeune femme de 20 ans trouve alors un emploi en tant que téléprospectrice. Elle y découvre la réalité d’un monde où prime la performance. « Nos chiffres étaient affichés devant tout le monde, celui qui faisait les meilleurs était récompensé, le moins bon partait passer un sale quart d’heure avec le chef », raconte-t-elle. Elle y travaille deux ans, s’investit pour obtenir un contrat à plein temps. Jusqu’au déclic.
Martine Bouteldja, sa tante, s’en souvient très bien : « Un jour elle m’a appelée, catastrophée, avec une seule phrase à la bouche : “Je vais finir comme elles”… » « Elles », ce sont les collègues de Sarah. Sans les dénigrer, la jeune Nantaise se rend compte que les perspectives d’évolution sont faibles. En plus de cela, au même moment, elle se sépare de son compagnon après une relation de plus de quatre ans. « Je me suis retrouvée au chômage, en sous-location après ma rupture. J’avais plus rien, j’étais face à moi-même. Je me suis dit que c’était le moment de me reconstruire. Il fallait bien que je me raccroche à quelque chose, que je vise plus haut. »
Le déclic salvateur
A 22 ans, Sarah opère un virage à 360° et retourne sur les bancs de l’école. Elle vise cette fois un bac professionnel en alternance. « Elle avait expérimenté le monde professionnel, et surtout l’indépendance financière, je pense qu’elle voulait continuer », raconte son amie Flavie. A plusieurs reprises, quand Sarah évoque cette période, elle dit s’être « réveillée ». La jeune femme envoie de nombreuses candidatures. La filiale d’Engie chargée de la distribution de gaz, GRDF, la rappelle. Elle passe l’entretien pour être conseillère clients, et est reçue.
Débute alors une vie partagée entre Nantes, où elle travaille, et Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), où se trouve l’établissement partenaire de GRDF et où Sarah s’inscrit en bac professionnel accueil-relations clients et usagers. Malgré le décalage avec ses camarades, plus jeunes, qui se fait parfois ressentir, et la vie dans une petite ville rurale éloignée de ses proches, elle s’investit beaucoup. « Quand elle révisait, elle était à fond, même si on lui proposait des sorties », se remémore Flavie.
Résultat, elle valide son bac mention très bien ! « J’ai conscience que j’ai eu beaucoup de chance, que j’ai été bien entourée, dit-elle. Il n’y a pas eu que des moments faciles, mais c’est une énorme fierté d’avoir décroché ce bac. » En prime, GRDF lui propose de l’embaucher. Cette fois-ci, au lieu d’une voie toute tracée qu’elle n’a pas choisie, Sarah a face à elle un carrefour : deux chemins s’offrent à elle. Elle choisit de renoncer au CDI et de poursuivre ses études.
Sur les rails d’un nouveau projet
La voici sur les rails d’un nouveau projet : obtenir une licence pour pouvoir prétendre à des postes plus épanouissants. Avec l’aide de sa tante, conseillère d’orientation, elle trouve l’école Vaucanson à Paris, qui propose à des titulaires de bac pro sélectionnés sur dossier et tests de réaliser une licence en alternance. « J’ai lu le descriptif de l’école sur Internet et j’ai su que c’était fait pour moi », tranche Sarah. Quand elle a appris qu’elle était prise, ce fut un grand moment d’émotion pour elle, ainsi que pour sa mère et sa tante qui l’avaient accompagnée. « Elle a réalisé à cet instant-là que ses efforts avaient payé », constate Martine.
Sarah intègre ainsi la licence management de l’école, où elle découvre une nouvelle pédagogie par projet dans un groupe de 13 étudiants. En parallèle, grâce à la bonne impression qu’elle a laissée après sa licence, GRDF lui propose un poste d’alternante à Paris. Marion Flament, sa tutrice dans l’entreprise, se souvient d’une jeune femme sans cesse en quête d’informations nouvelles pour parfaire ses compétences : « Au départ, elle avait du mal à assumer le rôle managérial qu’on lui avait confié, elle ne se sentait pas forcément légitime. Mais elle a fait un gros travail sur ça et l’évolution a été significative. »
« Il faut donner de la valeur au chemin parcouru, même si j’aurais parfois voulu me réveiller plus tôt. »
Aujourd’hui, Sarah travaille toujours chez GRDF. A la suite de son alternance, elle a continué au poste de conseillère clientèle senior, puis a été promue animatrice de plateaux. Autrement dit, elle a sous sa responsabilité une vingtaine de conseillers. Elle a même été la tutrice d’une salariée. Sabrina Chatenet, sa responsable actuelle, a d’ailleurs été impressionnée par son investissement auprès de sa tutorée. Pour Sarah, c’est une preuve certaine d’accomplissement. « Il faut donner de la valeur au chemin parcouru, même si j’aurais parfois voulu me réveiller plus tôt, quand je vois où je suis aujourd’hui… »
Alors, même si aujourd’hui Sarah est une jeune femme accomplie, selon ses proches, sa route ne s’arrête pas là. Sabrina Chatenet la voit monter les échelons. Sa tante en est également persuadée : « Elle n’en est qu’au début. »
« Je traverse la rue, je vous en trouve ! », avait lancé samedi Emmanuel Macron à un jeune horticulteur déplorant ne pas trouver de travail. Sorti de l’anonymat par sa rencontre avec le président, filmée et largement diffusée dans les médias, le chômeur de 25 ans a été mis en relation par l’Elysée avec la fédération d’horticulture, qui s’engage à lui proposer un emploi, a fait savoir mardi 18 septembre la présidence.
Jonathan Jahan a confirmé le même jour sur France 5 qu’il avait été « contacté trois fois » dans la journée par la Fédération des producteurs de l’horticulture, qui lui a assuré « qu’il y avait des postes à pourvoir dans le secteur » où il habite, autour de Montargis (Loiret).
« La fédération s’engage à lui proposer un emploi »
L’horticulteur en recherche d’emploi avait rencontré samedi Emmanuel Macron dans le parc de l’Elysée à l’occasion des Journées du patrimoine. Après avoir pris connaissance de ses difficultés à trouver un emploi, le président lui avait suggéré de se réorienter pour chercher dans « l’hôtellerie, les cafés et la restauration » ou « le bâtiment ».
L’Elysée a annoncé mardi avoir été « contactée directement » par la fédération d’horticulture à la suite de cet échange. « Nous lui avons donné les coordonnées de Jonathan. La fédération s’engage à lui proposer un emploi dans la filière de l’horticulture », a précisé la présidence.
M. Jahan a dit sur France 5 avoir suivi les conseils du président et avoir déposé une vingtaine de CV dans des restaurants et cafés de Paris, en présence d’une caméra, mais sans obtenir de rendez-vous. Interrogé aussi sur BFMTV, le jeune homme s’est montré très critique envers Emmanuel Macron, qui « ne vit pas dans la réalité » mais « dans un monde de Bisounours ».
Emmanuel Macron a présenté son plan santé pour réformer le système de soins. Les journalistes du « Monde » François Béguin et Camille Stromboni ont répondu aux questions des internautes.
Un forum de l’emploi va se dérouler le mardi 25 septembre au parc des expositions de Vitré. C’est une opportunité pour les demandeurs d’emplois de rencontrer les entreprises qui recrutent.
Le prochain forum de l’emploi aura lieu mardi 25 septembre. Organisé par Pôle emploi, la Mission de l’emploi et de la formation (Meef), la Mission locale du Pays de Vitré, Cap Emploi 35 et les Points accueil emploi de Vitré, de Châteaubourg et d’Argentré-du-Plessis, l’événement doit intéresser autant les entreprises que les chercheurs d’emploi.
Les nouvelles entreprises
La grande majorité des entreprises déjà inscrites font partie de l’industrie, notamment agroalimentaire, précise Marie-Bénédicte Hédou. Mais chaque année, nous avons de plus en plus de représentants de la logistique et des transports.
Quelques entreprises de services à la personne auront également leur stand, comme le CCAS de Vitré, qui embauche.
« Plusieurs nouvelles entreprises auront aussi un stand cette année, ajoute la représentante de la Meef. Texier et Dalic à Vitré, Sanders qui a des sites sur Étrelles et Châteaubourg, et Sonelog, également sur Châteaubourg. »
Agriculteurs et paysagistes seront également présents.
« Seuls les artisans sont très peu représentés, mais c’est souvent parce qu’ils n’arrivent pas à dégager du temps pour tenir un stand toute une journée.»
Comme le précise la chargée de mission à la Meef, l’événement est aussi l’occasion pour les centres de formation de venir proposer leurs offres.
« De plus en plus d’entreprises passent par la formation pour embaucher, il est important que ces acteurs soient aussi représentés.»
L’alternance devrait également être un sujet traité au cours du forum.
A peine installé, lundi 17 septembre, dans son fauteuil de directeur général d’Air France-KLM, le Canadien Benjamin Smith a mis la compagnie franco-néerlandaise à l’heure anglo-saxonne. Le nouveau patron n’a pas hésité à parler d’argent. Le sien. Un salaire de 900 000 euros complété par de plantureux bonus, soit un total de 4,5 millions d’euros par an qui avait choqué les salariés, auxquels la direction refuse toujours une augmentation de 5,1 %.
Dans une vidéo adressée à tous les personnels, il a promis de dépenser chaque année la moitié de son salaire pour racheter des actions de la compagnie. « J’ai déjà fait un investissement personnel en m’installant avec ma famille en France. Aujourd’hui, j’ai décidé d’en faire un autre en investissant la moitié de ma rémunération fixe dans le capital d’Air France-KLM », a déclaré M. Smith. Au total, il devrait consacrer tous les ans 450 000 euros à l’achat de titres Air France. « C’est une manière d’afficher ma confiance dans notre futur succès », a ajouté le directeur général.
Plus encore qu’avec cette opération de communication, M. Smith a apporté la preuve qu’Air France-KLM était entrée dans une nouvelle ère, en choisissant de réserver sa première entrevue à Philippe Evain, le patron du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Un geste auquel Jean-Marc Janaillac, ex-PDG du groupe, s’était toujours refusé depuis le début du conflit. L’entretien en petit comité a été « extrêmement cordial », s’est félicité M. Evain.
L’opération de séduction semble avoir porté ses fruits. « Pour l’instant, le courant semble passer » avec M. Smith, « c’est plutôt un bon signe », a-t-il poursuivi. Si les revendications des syndicats n’ont pas été évoquées « dans le détail », cette rencontre a démontré, selon M. Evain, que pilotes et direction « partagent ensemble l’envie de faire grandir Air France et de poursuivre son développement aussi loin que possible ».
Quand Ian et Diana Henry ont pris le train ce lundi 17 septembre, ils ignoraient qu’ils accomplissaient un geste historique. Ce couple de jeunes retraités de Basse-Saxe était tout surpris d’apprendre que, en montant dans cette nouvelle rame bleue de leur ligne habituelle, ils embarquaient dans l’un des deux premiers trains à hydrogène au monde à effectuer un service passagers. En effet, deuxCoradia iLint – c’est leur nom commercial – roulent désormais sur la ligne régionale Cuxhaven-Buxtehude qui sillonne cette paisible campagne, via la petite ville de Bremerwörde.
« Je suis ravi de savoir qu’en faisant ce voyage je contribue à réduire les ouragans sur la planète », a plaisanté M. Henry en regardant une trentaine de journalistes conviés par le fabricant du train, le géant français du ferroviaire, Alstom, prendre d’assaut la voiture flambant neuve.
Si Alstom a fait venir la presse de toute l’Europe dans ce petit coin d’Allemagne, c’est que l’enjeu est d’importance pour le groupe français. Il s’agit de faire savoir que l’industriel de Saint-Ouen a une technologie d’avance pour remplacer les très polluantes motrices diesel qui équipent aujourd’hui nombre de petites lignes non électrifiées.
Réussite industrielle
Inauguré, la veille, à Bremerwörde, par le ministre des transports du land de Basse-Saxe et par Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom, le train à hydrogène est le premier des quatorze appareils vendus à l’autorité régionale de transport. Les engins remplaceront peu à peu les trains diesel d’ici à 2021.
Le carnet de commandes n’est pour le moment pas beaucoup plus épais que ces quatorze trains, si l’on excepte une lettre d’intention pour 50 unités signée par la Basse-Saxe et trois autres Länder (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Bade-Wurtemberg et Hesse). D’où l’enjeu lié à ce premier contrat, qui permettra de confirmer que le pari d’Alstom est gagnant.
Marc-Olivier Déplaude, chargé de recherche en sociologie à l’INRA, estime que « le système a volé en éclats avec la forte augmentation du nombre de médecins venant d’autres pays de l’Union européenne ».