Le gouvernement a réclamé vendredi 21 septembre que la future négociation sur l’assurance-chômage permette au régime de réaliser de 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies en trois ans, ont annoncé les négociateurs patronaux et syndicaux.
Le chef de cabinet de la ministre du travail, Muriel Pénicaud, a présenté aux partenaires sociaux les grandes lignes du document de cadrage qui doit servir de base aux prochaines négociations sur le régime. Tous les négociateurs en ont dénoncé la « logique budgétaire ». Les syndicats ont fait savoir qu’ils décideraient ou non de négocier d’ici à la « semaine prochaine », tandis que le Medef dit avoir besoin de « quelques semaines » de réflexion.
« L’objectif est de faire des économies à hauteur, nous dit-on, de 1 milliard à 1,3 milliard supplémentaires chaque année, en plus des efforts déjà consentis au titre des dernières réformes », a dénoncé Jean-Michel Pottier, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Cet effort devra être renouvelé chaque année pendant trois ans. « C’est un document sur une réforme à l’envers, puisqu’on part d’un objectif budgétaire pour fixer les objectifs dans lequel on va reparamétrer l’assurance-chômage », ajoute M. Pottier.
Un « prisme marqué sur les économies »
« 1,3 milliard d’économies par an, c’est beaucoup », a de son côté réagi Michel Beaugas, de Force ouvrière (FO), qui a critiqué un « prisme marqué sur les économies ». Ces économies « sont extrêmement conséquentes, qui font suite à une convention où il y a eu déjà 800 millions d’économies sur les droits des demandeurs d’emploi », a réagi Marylise Léon (CFDT), qui a demandé au gouvernement « de sortir de la logique budgétaire ».
Patronat et syndicats gèrent paritairement l’assurance-chômage, à travers l’Unédic. Depuis la crise, le régime est passé d’excédentaire (4,5 milliards d’euros en 2008) à déficitaire (−3,5 milliards en 2017). Mais forte de la convention signée en 2017 et de la reprise économique, l’Unédic table sur un retour à l’équilibre dès 2019, puis à un excédent en 2020.
Pour autant, « il faut accélérer le désendettement », a fait savoir le ministère, à propos de la dette de l’Unédic, qui a atteint 35 milliards d’euros. Interviewée sur LCI vendredi soir, Muriel Pénicaud a estimé que c’était en luttant contre la précarité qu’on permettrait au régime de faire des économies : « Les contrats courts ça coûte 8 milliards de plus que les cotisations que ça rapporte. Donc si on lutte contre la précarité, en même temps on rend moins fragile le dispositif. »
L’exécutif souhaite notamment que soit revu le système permettant de toucher une allocation chômage et un petit salaire. Prévu pour inciter au retour à l’emploi, ce dispositif dit de « l’activité réduite » ou du « cumul emploi-chômage » concerne 800 000 personnes en moyenne par mois, notamment des femmes et des seniors.
Interrogée sur la dégressivité des allocations-chômage, la ministre a rappelé que « ce n’est pas au gouvernement de dire les solutions » mais aux partenaires sociaux de « définir si, parmi les formules, ils veulent la dégressivité ou autre chose ».
Les négociations sur ce dossier, si les partenaires sociaux souhaitent les mener, se tiendront jusqu’à la fin de janvier ou au début de février. La lettre de cadrage devrait être remise la semaine prochaine, selon les partenaires sociaux.
L’exécutif fait « les choses dans l’ordre », a affirmé Benjamin Griveaux sur LCI, vendredi 21 septembre. Le secrétaire d’Etat et porte-parole du gouvernement a défendu tout au long de son interview la politique économique menée depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Mais certains de ses arguments sont contestables, voire erronés. Retour sur trois d’entre eux.
1. Certains impôts ont bien augmenté en 2018
Ce qu’il a dit
Interrogé sur le pouvoir d’achat des retraités, Benjamin Griveaux a défendu le calendrier des réformes, évoquant le fait qu’après la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) au début de 2018, une bonne partie des retraités bénéficierait de la baisse d’un tiers de la taxe d’habitation en octobre 2018.
« Vous avez d’abord augmenté les impôts et maintenant vous dites qu’on va les baisser ? », demande alors le journaliste de LCI Christophe Jakubyszyn. « C’est inexact, on n’a augmenté aucun impôt. Aucun », lui rétorque Benjamin Griveaux. Et « la CSG ? », l’interpelle le journaliste. Le porte-parole du gouvernement justifie alors la politique économique du gouvernement, qui vise selon lui à ce que « le travail paie mieux ».
POURQUOI C’EST FAUX
Benjamin Griveaux joue ici sur les mots : quoi qu’on en pense, le gouvernement a bien augmenté certaines taxes ou impôts. La hausse du taux normal de la contribution sociale généralisée de 1,7 point au début de 2018 en est un exemple. Mais on peut aussi citer la hausse de la fiscalité des carburants, certes décidée pour des considérations environnementales, ainsi que celle du prix du tabac, légitimée par des impératifs de santé publique. « On augmente les impôts sur ce qui pollue », a d’ailleurs déclaré la ministre des transports, Elisabeth Borne, vendredi sur Europe 1 au sujet du prix des carburants.
Au crédit du porte-parole du gouvernement, on peut néanmoins noter que le taux de prélèvements obligatoires devrait baisser en 2018 par rapport en 2017, passant de 44,7 % à 44,3 %, selon les prévisions gouvernementales. S’il est faux d’affirmer qu’aucun impôt n’a augmenté, il est vrai que les impôts, au sens large, devraient diminuer.
Le journaliste de LCI a cité, au cours de l’interview, une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE, un organisme de prévision et d’évaluation des politiques publiques), selon laquelle la somme des mesures prises par le gouvernement en 2018 aurait un effet nul sur le pouvoir d’achat, avant une hausse de celui-ci en 2019.
Un point contesté par Benjamin Griveaux à plusieurs reprises : « Cela ne peut pas être zéro en 2018 », a-t-il tranché. Et de citer les principales dispositions du gouvernement en faveur du pouvoir d’achat : baisse des cotisations salariales ; baisse d’un tiers de la taxe d’habitation pour 80 % des contribuables ; hausse du minimum vieillesse… En matière de pouvoir d’achat, « il faut faire le total » des mesures favorables et défavorables, a-t-il estimé.
POURQUOI C’EST CONTESTABLE
L’OFCE a publié jeudi une étude sur l’effet des mesures prises par le gouvernement sur le pouvoir d’achat en 2018 et en 2019. L’effet total de celles-ci serait ainsi quasi nul pour l’année en cours (+ 0,1 milliard), mais plus notable à partir de l’année 2019 (+ 3,5 milliards).
Contrairement à ce qu’affirme Benjamin Griveaux, ces prévisions tiennent compte de l’ensemble des annonces gouvernementales. Ainsi, l’OFCE estime que la fiscalité directe baisserait de 4,3 milliards d’euros en 2018 et de 9,4 milliards d’euros en 2019. Elle juge aussi que les prestations sociales augmenteront de 1 milliard d’euros en 2018, mais baisseront de 2,3 milliards d’euros en 2019 (principalement à cause de la désindexation des pensions de retraite, d’autres mesures étant par ailleurs favorables au pouvoir d’achat).
Il ne s’agit bien sûr que de prévisions, et il faudra encore patienter plusieurs mois pour pouvoir analyser avec certitude l’évolution du pouvoir d’achat. D’autant que certains points font l’objet de controverses, comme la hausse de la fiscalité du tabac : le gouvernement estime que l’OFCE, tout comme l’Insee, surestime son effet sur le portefeuille des ménages en sous-estimant la baisse induite de la consommation de cigarettes.
Cependant, Benjamin Griveaux occulte une réalité de taille : les deux mesures les plus fortes en matière de pouvoir d’achat du gouvernement en 2018 sont la réforme de la taxe d’habitation (+ 3 milliards, selon l’OFCE) et la « transformation » de l’impôt sur la fortune (ISF, + 3,2 milliards). Or, la seconde ne profitera qu’aux quelque 330 000 ménages fortunés redevables de l’ISF jusqu’à présent, qui sont les grands gagnants du premier budget du quinquennat.
Si l’on exclut la baisse de l’ISF, la balance du pouvoir d’achat en 2018 pour les foyers français vire au rouge. Il ne s’agit bien sûr que d’un constat d’ensemble, qui cache des situations extrêmement variables, mais qu’on ne peut balayer d’un revers de la main.
3. Une intox sur les emplois non pourvus
Ce qu’il a dit
Interrogé sur l’échange entre Emmanuel Macron et un jeune horticulteur au chômage le 15 septembre, au cours duquel le chef de l’Etat lui a recommandé de postuler dans l’hôtellerie, la restauration ou le bâtiment, le porte-parole du gouvernement a affirmé ceci :
« Moi, ce que je veux dire suite à l’épisode du week-end dernier que vous mentionnez, [c’est que] l’an dernier en France, il y a 300 000 offres d’emploi où il n’y a jamais eu de personne en face à proposer. »
POURQUOI C’EST FAUX
On ne peut pas affirmer, comme le fait Benjamin Griveaux, que 300 000 offres d’emploi n’auraient pas fait l’objet de ne serait-ce qu’une candidature en 2017 en France.
Ce chiffre est en fait tiré d’une enquête de Pôle emploi publiée en décembre 2017 (à défaut d’être exhaustive, il s’agit de la plus vaste sur la question). Selon cette dernière, 2,9 millions des 3,2 millions d’offres d’emploi « déposées à Pôle emploi sur une année » ont été pourvues. Restent donc 300 000 offres d’emploi qui n’ont pas trouvé preneur. Mais il est faux d’affirmer que ce serait par absence totale de candidature.
En réalité, ce chiffre englobe 97 000 recrutements annulés parce que le besoin d’embauche avait disparu (par exemple lorsque l’employeur n’a plus le budget) et 53 000 pour lesquels le recrutement se poursuivait au moment de l’étude. Les 150 000 offres restantes sont, elles, étiquetées comme « abandon de recrutement faute de candidats ».
Mais attention : dans 87 % des cas, l’employeur potentiel a bien reçu des candidatures avant de renoncer à recruter. Il les aura simplement écartées, les jugeant insatisfaisantes. Dans « la moitié des cas, l’offre a recueilli entre une et cinq candidatures », précise Pôle emploi. Le cas des offres qui n’ont fait l’objet d’aucune candidature, évoqué par Benjamin Griveaux, ne concerne à l’arrivée non pas 300 000 offres mais 19 500, selon cette étude. Soit environ 0,6 % de l’ensemble des offres d’emploi.
En résumé, cette étude de Pôle emploi montre bien des tensions sur le marché du travail, entre les attentes des recruteurs et les candidatures qui leur parviennent réellement. Mais cet écart peut aussi s’expliquer par des défauts d’attractivité des postes concernés, et en tout cas dans une très faible proportion par une absence totale de main-d’œuvre prête à travailler.
Tribune. Le low cost a de facto une qualité évidente : par une offre ajustée, il permet d’élargir le choix des consommateurs, notamment les plus pauvres pour qui n’existaient pas toujours de solutions abordables spécifiques. En outre, l’irruption du low cost bouleverse une situation concurrentielle établie et force les acteurs du secteur à revoir des marges parfois très (trop ?) confortables. Lidl, Tchip, Ikea, Ryanair, Free ont permis à des milliers ou des millions de personnes de diminuer leur taux d’effort pour respectivement se nourrir, se coiffer, se meubler, voyager ou communiquer. Cet aspect est fondamental – mais on ne saurait s’arrêter là.
La critique la plus évidente du modèle low cost porte sur son coût total : il élargit certes le nombre des consommateurs, mais au prix de méthodes parfois brutales. Bas salaires, mauvaises conditions de travail, obstruction aux syndicats, délocalisations… : les dessous de « la méthode Wal-Mart », copiée dans le monde entier, ont été mis en évidence depuis longtemps (Travailler plus pour gagner moins : la menace Wal-Mart, Gilles Biassette et Lysiane J. Baudu, Buchet Chastel, 2008), y compris certaines conséquences plus étonnantes comme l’augmentation du taux d’obésité (« Supersizing supercenters ? The impact of Walmart supercenters on body mass index and obesity », Charles Courtemanche et Art Carden, Journal of Urban Economics, n°69, 2011).
Risque de payer plus cher
Mais le low cost peut avoir des conséquences plus pernicieuses encore, en créant des écarts importants entre consommateurs pauvres. Au départ, l’arbitrage semble clair : le modèle propose une nouvelle équation « prix-performance », un service ou produit ajusté, certes parfois de moindre qualité (« good enough », disent les Anglo-Saxons), mais à un prix très inférieur. Quand vous allez chez Ikea, vous savez qu’il va falloir aller chercher vos meubles, les monter vous-même… et ne pas les déménager trop souvent.
Tribune. L’université est souvent décriée pour son niveau et les inégalités qui s’y perpétuent. Etrangement, les écoles de commerce sont absentes du débat public. Pourtant, ce sont les élites économiques de demain que l’on y forme. J’y ai travaillé pendant un an, après avoir exercé auparavant dans trois universités, et aujourd’hui à Sciences Po Lille. Mais ce qui se passe en école de commerce n’a rien en commun avec ce que l’on est en droit d’attendre de l’enseignement supérieur.
Les étudiants y calent les tables avec des billets de 50 euros ; leur emploi du temps est si chargé qu’il leur faut deux téléphones portables, un « perso » et un « pro ». On s’était cru dans une école, on se découvre dans une garderie. Pas de bibliothèque : trop coûteux, et puis de toute façon, les étudiants ne lisent pas. Globalement, les étudiants se montrent intolérants à l’effort, à la frustration ou à l’ennui. Bien sûr, une minorité se révèle motivée et douée. Seulement, très rares sont ceux qui prennent des notes. Quand on tente de les faire travailler, quelques-uns répliquent sur le ton de l’évidence : « Mais monsieur, je paye votre salaire, donc je fais ce que je veux. »
J’ai cru, en arrivant, au discours que les écoles de commerce tiennent sur elles-mêmes : on paye des frais d’inscriptions certes élevés, mais, à la fin, nos futures élites auront des compétences solides. En fait de compétences, j’ai très vite déchanté.
A quelques mois du diplôme, la plupart ne savent pas ce qu’est un seuil de rentabilité ; la vue d’un bilan ou d’un compte de résultat les effraie aussi sûrement qu’un crucifix terrorise les vampires ; leur anglais est incompréhensible pour qui ne parle pas français ; calculer un taux de croissance suscite le désarroi, même parmi les « bons » éléments… On se rassure parfois en se disant que, pour des collégiens, ils ne sont pas si mauvais. Et puis, on les entend parler de leurs stages dans les meilleures entreprises…
Le service emploi-insertion aménage avec l’appui et le soutien des partenaires de l’emploi, de la formation et de la création d’entreprise une semaine pour l’emploi du 24 au 28 septembre. Divers ateliers et rencontres sont proposés durant toute la semaine :
Lundi 24, 9h-12h : atelier «Droits et devoirs du demandeur d’emploi animé par Pôle Emploi.14h-17h : meeting d’information sur la formation professionnelle co-animée par Pole Emploi et la Région.
Mardi 25, 9h-12h : atelier «CV/Lettre de motivation assuré par le service emploi. 14h-17h : atelier «préparation à l’entretien d’embauche avec vidéo» animé par la Mission Locale.
Mercredi 26, 9h-12h : atelier «Focus compétences» animé par Pôle Emploi. 14h-17h : atelier «Simulation d’entretien basée sur la valorisation des compétences «animé par Pôle Emploi. Inscription obligatoire aux ateliers et réunions d’information
Jeudi 27- salle des fêtes de Grenade 9h-12h30 : forum de l’emploi
Espaces entreprises locales/organismes de formation/partenaires de l’emploi/agences intérim. Accès libre-Tous secteurs d’activité-recrutement sur place.
Amener son CV. 14h-16h : Conférence sur la création d’entreprise assurée par le Pôle Emploi et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat. Inscription souhaitée par mail.
Dans son nouvel essai, le célèbre historien Yuval Noah Harari en parle comme du prochain grand défi de nos sociétés. L’intelligence artificielle et le big data ont déjà commencé à bouleverser nos industries et nos emplois dans des proportions sans commune mesure avec les précédentes révolutions industrielles.
Aujourd’hui, 71 % des heures de travail sont réalisées par les humains, contre 29 % par les machines, selon une étude publiée lundi 17 septembre par le Forum économique mondial, la fondation organisant le Forum de Davos, en Suisse. Mais le poids des machines devrait grimper à 42 % en 2022.
En première ligne : les emplois peu qualifiés (chauffeurs, préparateurs alimentaires, opérateurs de machine…) ; 75 millions d’emplois devraient être détruits d’ici à quatre ans, estiment les auteurs. Avant de rassurer : 133 millions de nouveaux jobs seront également créés grâce à cette nouvelle division du travail entre hommes, machines et algorithmes, selon la théorie de la destruction créatrice de l’économiste Joseph Schumpeter (1883-1950).
Le sud et l’est de l’Europe plus exposés
Si les études plus ou moins alarmistes sur le sujet ne manquent pas, peu se sont encore penchées en profondeur sur sa dimension régionale. C’est ce que vient de faire l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un rapport dévoilé mercredi 19 septembre.
Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, 14 % des emplois risquent d’être automatisés, tandis que 32 % sont susceptibles d’être profondément modifiés. Sans surprise, les pays les plus exposés sont en Europe du sud et de l’est, tandis que l’Europe du nord est davantage protégée. Le détail par région est plus éclairant encore, et vertigineux : la proportion des emplois menacés grimpe jusqu’à 40 % en Slovaquie occidentale, tandis qu’elle est de 4 % seulement autour d’Oslo, la capitale norvégienne.
A l’intérieur des frontières, c’est en Espagne que les divergences sont les plus…
Il faut dire que le chef du gouvernement a une dent contre ce dispositif. Il avait déjà affirmé – à tort, comme nous l’avions déjà écrit en 2017 – que les trois quarts des contrats aidés n’aboutissaient à rien.
Argument avancé cette fois : le détournement électoraliste du dispositif. Selon le premier ministre, les contrats aidés seraient une mesure destinée à améliorer le bilan économique avant les scrutins électoraux.
Ce qu’il a dit
« Il y avait de très forts pics de contrats aidés en général une année avant des élections majeures. On voit bien pourquoi : ça n’avait pas grand-chose à voir avec l’activité, ça avait beaucoup à voir avec la présentation des chiffres. »
POURQUOI C’EST FAUX
Difficile de corroborer cette assertion dans la mesure où on ne constate pas de flambée des bénéficiaires un an avant une élection. Le pic le plus net remonte à 2010, au moment des élections régionales, mais cela n’a pas d’intérêt électoral très notable, puisque les contrats aidés sont financés quasi exclusivement par l’Etat et gérés par les préfets, qui délivrent les prescriptions, et non par les élus locaux.
Il y a certes une montée en puissance des contrats aidés entre 2012 et 2016, mais elle correspond davantage à une tentative du candidat Hollande d’inverser la courbe du chômage qu’à un changement de braquet visant à s’assurer des voix dans les derniers moments de la campagne.
Terminer sur un bilan positif
En revanche, il n’est pas improbable qu’une équipe cherche à utiliser au maximum les crédits alloués aux contrats aidés (donc déjà avalisés par la loi de finances) avant une élection, pour terminer sur un bilan positif : c’est ce qu’a découvert Muriel Pénicaud quand elle a pris la suite de Myriam El Khomri au ministère du travail.
Dans tous les cas (Balladur en 1993, Sarkozy en 2012, Hollande en 2017…), les emplois aidés ne font pas gagner une élection. Mais ils constituent des objets de tentation pour jouer sur les chiffres du chômage. Reste à savoir si le gouvernement actuel tiendra son cap et ne reviendra pas sur cette orientation en 2022.
L’IA et les robots pourraient prendre plus de la moitié des postes d’emplois dans le monde d’ici 2025. C’est ce qu’explique un nouveau rapport du World Economic Forum.
Depuis plusieurs années, les experts tirent la sonnette d’alarme. Les robots risquent de voler notre travail. Ce n’est pas nouveau, et nous nous y sommes habitués. Tant pis, nous verrons bien le moment venu.
Malheureusement, ça semble se rapprocher de plus en plus vite au fil des avancées technologiques. Alors que l’on prédisait jusqu’à présent une crise du travail liée à l’IA pour les années 2050, le World Economic Forum évoque aujourd’hui un futur bien plus proche.
Selon le rapport récemment publié par le WEF, les robots pourraient accaparer 52% des emplois actuels… dès 2025. En conséquence, près de 75 millions de personnes seraient ” déplacées ” de leur lieu de travail.
Les secteurs les plus fragiles à ce remplacement par l’IA seraient la comptabilité, la gestion de client, les métiers d’employés de poste, de secrétaire ou encore les fonctions industrielles. Parmi les industries les plus menacées, il y a l’aviation et le tourisme.
L’IA va aussi créer 133 millions de nouveaux postes de travail
Par contre, les secteurs dans lesquels des compétences humaines sont nécessaires seront épargnés. C’est par exemple le cas du marketing, du service client, du e-commerce ou des réseaux sociaux. Ces secteurs devraient d’ailleurs connaître une grande hausse de la demande.
Autre bonne nouvelle : le WEF estime également que les avancées rapides dans le domaine des technologies informatiques entraineront la création de 133 millions de nouveaux emplois entre 2018 et 2022. Ainsi, le rapport se résume en invitant les travailleurs des secteurs menacés à se reconvertir dans des domaines nécessitant des qualités comme la créativité, l’esprit critique ou la persuasion. Autant de compétences qui resteront l’apanage des humains, du moins quelques années de plus…
Deux étudiants et un ex-étudiant sont poursuivis pour violences envers des policiers, en avril, lors de la mobilisation contre la réforme créant Parcoursup.
Tribune. « Je traverse la rue, je vous en trouve [un emploi]. » Depuis ce dimanche 16 septembre, la polémique au sujet de la petite phrase d’Emmanuel Macron déferle sur la place publique. Mais il semble bien que le propos du président, tout comme les commentaires qu’il a suscités, soit passé à côté du problème soulevé par le jeune horticulteur. Relisons avec attention l’échange filmé dans les jardins de l’Elysée.
Si tous les observateurs, président en tête, ont retenu que le jeune avait envoyé des CV partout sans résultat, personne n’a relevé qu’il visait un poste dans une mairie
Le jeune : « J’ai beau envoyer des CV et des lettres de motivation, ça ne fait rien. » Le président : « Et vous voulez travailler dans quel secteur ? » Le jeune : « Je suis horticole [sic]. J’ai envoyé [des CV] partout dans les mairies et ils ne prennent pas. » Le président : « Si vous êtes prêt et motivé, dans l’hôtellerie et les cafés, la restauration, dans le bâtiment, il n’y a pas un endroit où je vais où ils ne me disent pas qu’ils cherchent des gens… »
Si tous les observateurs, président en tête, ont retenu que le jeune avait envoyé des CV partout sans résultat, personne n’a relevé qu’il visait un poste dans une mairie. Cette précision est pourtant capitale. Car la difficulté de ce jeune demandeur d’emploi n’est pas tant le fait qu’il soit dans un secteur où l’emploi est faible que la nature de l’employeur visé. En période de disette budgétaire, il est en effet très probable que les budgets des mairies destinés à l’entretien des espaces verts connaissent des coupes sombres, entraînant de facto une limitation du nombre des recrutements des jardiniers et autres horticulteurs.
Manque d’écoute
Si le président Macron avait fait preuve d’écoute plutôt que de rebondir immédiatement sur cette interpellation pour chercher à convaincre du bien-fondé de sa politique, sa réponse aurait…