L’intérim en hausse de 13,2 % sur un an, mais en recul de 2,4 % sur un mois

L’intérim en hausse de 13,2 % sur un an, mais en recul de 2,4 % sur un mois

Ce matin, comme tous les autres, Gilles Cavallari a écouté attentivement les dernières informations à la radio. Entre la guerre en Ukraine et les rebondissements de la pandémie, le président de Samsic Emploi tente de prédire de quoi sera fait l’avenir des quelque 20 000 salariés employés chaque jour par sa société de travail temporaire. « L’intérim est la première variable d’ajustement des variations de l’activité », rappelle le dirigeant.

Indicateur avancé du marché de l’emploi, l’intérim semblait sorti de la crise en ce début d’année. Les entreprises de travail temporaire ont enregistré un pic de 14 % de recrutements supplémentaires en janvier et de 13,2 % en février, par rapport aux mois équivalents en 2021, indique le baromètre Prism’emploi publié le 14 avril, la fédération des professionnels du secteur. Soit 89 130 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires sur un an, pour un total de 762 500 intérimaires.

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En raison de la normalisation de la situation sanitaire, le commerce (+ 20,9 %) et les services (+ 16,8 %) ont été les secteurs qui ont connu la reprise la plus vigoureuse, suivis par l’industrie (+ 16,3 %). Après des mois de quasi-stagnation, due au coût des matériaux et aux difficultés d’approvisionnement, le BTP a connu une hausse timide (+ 4,4 %).

Attentisme

Encourageante, l’évolution de ces derniers mois « ne saurait toutefois présager des tendances à venir, compte tenu des incertitudes géopolitiques et économiques actuelles », prévient Prism’emploi. Les statistiques du ministère du travail en comparaison d’un mois sur l’autre indiquent un léger tassement également en février, mais par rapport à janvier : après six mois consécutifs de hausse, le nombre d’intérimaires a baissé pour la première fois de 2,4 %. « La tendance reste haussière, mais on observe un tassement », constate Gilles Cavallari. De l’avis de ce spécialiste de l’intérim, la guerre en Ukraine et la menace nucléaire ont incité les entreprises à se réfugier dans l’attentisme, « même si la situation semble se normaliser ».

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D’autres facteurs ont pu vider les carnets de commandes : « Le coût des matériaux et la flambée du Covid-19 en Chine, qui a un impact sur toute la chaîne d’approvisionnement ; sans oublier la grippe aviaire », énumère le président de Samsic Emploi. Dans les Deux-Sèvres, 200 intérimaires se sont retrouvés sur le carreau en avril du fait de la réduction drastique des approvisionnements vers les abattoirs, nous apprend Ouest-France.

« Il suffit qu’un sous-traitant soit touché pour que toute la chaîne d’approvisionnement en pâtisse », confirme Alexandre Pham. Le président de la société d’intérim Mistertemp’constate aussi que les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir sur l’activité, mais « de façon très ciblée » : le secteur automobile, qui souffrait déjà de la pénurie de composants en provenance d’Asie, « est quasiment à l’arrêt », dit-il.

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