L’inévitable « serment » des sociétés

L’inévitable « serment » des sociétés

De gauche à droite le ministre de l’economie francaise Bruno Le Maire, la présidente de Vigeo-Eiris Nicole Notat, et le président de Michelin Jean-Dominique Senard à la présentation (L-R) French Economy Minister Bruno Le Maire, Vigeo-Eiris President Nicole Notat, Michelin Chairman Jean-Dominique Senard lors de la présentation de leur rapport suite à leur mission « entreprise et intérêt général » au ministère de l’économie à Paris le 9 mars 2018.
De gauche à droite le ministre de l’economie francaise Bruno Le Maire, la présidente de Vigeo-Eiris Nicole Notat, et le président de Michelin Jean-Dominique Senard à la présentation (L-R) French Economy Minister Bruno Le Maire, Vigeo-Eiris President Nicole Notat, Michelin Chairman Jean-Dominique Senard lors de la présentation de leur rapport suite à leur mission « entreprise et intérêt général » au ministère de l’économie à Paris le 9 mars 2018. ERIC PIERMONT / AFP

La volonté de voir les entreprises s’engager davantage en faveur du climat, de l’emploi, de la réduction des inégalités, n’est pas seulement une préoccupation de jeunes. Elle concerne la population tout entière.

Députés et sénateurs ont discuté des heures pour savoir si la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) devait imposer ou seulement suggérer aux entreprises de définir leur « raison d’être » et « prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux ». Frileux à l’idée de prescrire de nouvelles règles aux dirigeants, ils ont édulcoré ces principes préconisés par Nicole Notat, présidente de Vigeo Eiris, et Jean-Dominique Senard, alors président de Michelin, dans leur rapport « L’entreprise, objet d’intérêt collectif » (voir le lien PDF) réalisé à la demande du gouvernement.

Mais, dans la population, les renvois ne sont guère de mise : 98 % des Français âgés de 18 ans et plus apprécient que « les entreprises doivent se promettre en faveur des enjeux de société », déclare un sondage IFOP effectué pour l’Observatoire de la matérialité, centre de recherche de l’Institut du capitalisme responsable, et édité le 9 avril. Un plébiscite.

« Si les fins de mois s’exposent comme la première inquiétude des Français dans l’actualité, c’est la fin du monde, différemment dit les enjeux de société, et notamment la transition écologique, qui les inquiètent en premier lieu pour les dix prochaines années », récapitule Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP. Cette volonté de voir les entreprises s’engager davantage en faveur du climat, de l’emploi, de la réduction des différences, n’est pas uniquement une préoccupation de jeunes. Elle concerne la population tout entière.

« Des résultats concrets et vérifiables »

La nouvelle proclamation de performance extrafinancière, qui exige des entreprises de prouver leur accusation et leurs performances sur les questions sociales, sociétales et environnementales, pourrait les encourager à agir. A condition qu’« elles ne restent pas dans une logique de conformité, mais entrent dans un processus de transformation », déclare Hélène Valade, directrice du développement durable du groupe Suez, partenaire de l’Observatoire de la matérialité.

En effet, les proclamations de bonnes intentions ont fait leur temps. Près des trois quarts (71 %) des Français questionnés veulent « des résultats concrets et vérifiables » d’engagement. « Parce que les entreprises seront forcément impactées par ces enjeux et doivent y faire face », expliquent-ils. « Parce que cette promesse leur permet d’augmenter leurs profits », évaluent de leur côté les Allemands, également consultés par l’IFOP.

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LJD

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