L’industrie textile française revient de loin

L’industrie textile française revient de loin

Saint-etienne (42), 01/10/2014 : Installee depuis 1912 dans la region, l'usine textile Thuasne s'est specialise dans la production de textiles elastiques a usage medical. La marque s'impose aujourd'hui comme le leader francais des dispositifs medicaux de contention. Vue detaillee de mains d'une employee au milieu d'une machine de fabrication de textiles elastiques

© Soudan E./Alpaca/Andia

Depuis toujours endommagé, le secteur redresser , tiré par le luxe et les textiles créatrices. Au prix d’une agitation total de sa production, le prêt-à-porter bon marché a remplacer des produits à forte valeur ajoutée.

Au centre de la petite ville de Fougères (Ille-et-Vilaine), au nord-est de Rennes, Jacques Martin-Lalande se frotte les mains. Dans sa petite usine de confection de chemises, les machines tournent tout le temps, tandis que les petites mains de ses ouvrières s’activent sans relâche pour assembler les différentes pièces. « On ne connaît pas la crise », déclare-t-il. Cet ingénieur de formation ne regrette pas son choix de quitter en 2000 une carrière toute tracée dans l’audit pour suivre les traces de son père et reprendre, avec deux de ses frères, les rênes de la société familiale : les ateliers FIM. Éprouve, le pari s’avère gagnant. S’étoffant au fil de plusieurs rachats, ce réseau d’ateliers de confection compte aussitôt sept sites et génère un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros, faisant travailler 700 salariés. « Nous connaissons une croissance d’environ 15 % chaque année », ajoute M. Martin-Lalande.

La bonne état des ateliers FIM n’est pas le seul cas. Symbole des ravages de la désindustrialisation, l’industrie textile Française renaît peu à peu de ses cendres. Les chiffres annoncée par l’Insee, le 12 mars, en déclarant: le chiffre d’affaires du secteur textile a en 2018 une augmentation de 1,7 % en France, tandis que les créations d’emplois ont augmenté de 0,9 % sur un an. De bons résultats confirmés par l’Union des industries textiles (UIT), selon laquelle après quarante années de décroissance, le nombre de travailleurs de la filière a progressé pour la première fois de 3,6 % en 2017.

Le secteur revient de loin. On connaît l’histoire : dès les années 1970, la France a vu filer ses métiers de textile et ses ateliers de confection vers les pays du Sud et l’Europe de l’Est, qui proposait un coût de la main-d’œuvre plus basse. « Le mouvement de délocalisation s’est accéléré à partir de 2005, avec la fin des quotas sur les importations textiles », se désole Yves Dubief, président de l’UIT. A cette époque commence la mainmise des pays asiatiques sur cette industrie. Depuis, des vêtements « made in Monde », au coton filé par des petites mains pakistanaises, imprimés dans des usines roumaines et assemblés dans des ateliers tunisiens déferlent dans les grandes marque de prêt-à-porter.

La France importe 75 % de ses vêtements et de ses chaussures

Une chance pour ces pays, un coup de massue pour l’industrie textile française : entre 1996 et 2015, elle a affaibli les deux tiers de ses effectifs salariés. Aussitôt, la France importe les trois quarts de ses vêtements et de ses chaussures, selon l’Insee. Lejaby, Damart, DMC… Les annonces de clôture se sont égrenées, accentuées par la crise du prêt-à-porter. Plusieurs fleurons français ont dû faire un choix cornélien : disparaître ou délocaliser. Un exemple parmi d’autres : chez Dim, premier employeur à Autun, en Saône-et-Loire, le nombre de travailleurs employés par le fabricant de sous-vêtements est passé de plus de 2 000 dans les années 1980 à moins d’un millier en 2015, à la suite de la délocalisation de la production en Roumanie.

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LJD

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