L’Etat vole au secours d’Air France en devenant son premier actionnaire

L’Etat vole au secours d’Air France en devenant son premier actionnaire

Avions de la compagnie Air France, le 15 septembre 2014, à l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne).

Réuni en urgence un lundi de Pâques, le conseil d’administration d’Air France-KLM a approuvé, lundi 5 avril, les conditions de l’accord passé entre le gouvernement français et la Commission européenne pour une nouvelle aide financière de l’Etat à Air France. Pour participer à la recapitalisation de la compagnie, Paris va ouvrir en grand son porte-monnaie et apporter un nouveau coup de pouce.

Lire aussi Air France va être recapitalisée et obtenir une aide de l’Etat de 4 milliards d’euros

Il y a un an, le gouvernement avait déjà accordé 7 milliards d’euros à la compagnie aérienne sous la forme de deux dispositifs : un prêt garanti par l’Etat (PGE) de 4 milliards d’euros et un prêt d’Etat de 3 milliards d’euros. Selon l’accord intervenu avec Bruxelles, ce prêt d’actionnaire va être transformé en obligations convertibles, des instruments financiers considérés comme des quasi-fonds propres.

En sus, jusqu’à 1 milliard d’euros pourra être apporté en cash en échange d’une montée dans le capital d’Air France. Avec ces nouvelles dispositions, la compagnie ne devra plus rembourser, comme elle s’y était engagée, l’aide de 3 milliards d’euros en quatre ans, mais sur une période beaucoup plus longue. Cette opération se fera à l’occasion d’une augmentation de capital.

Juste sous les 30 %

Comme le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, l’a confirmé, mardi 6 avril, « l’Etat va monter au capital d’Air France-KLM » pour redevenir « le premier actionnaire » de la compagnie, avec une participation pouvant aller jusqu’à 29,9 %. Juste sous les 30 %, pour ne pas avoir à lancer une offre publique d’achat (OPA) sur la totalité du capital. Cette opération se traduira par une recomposition du tour de table du groupe franco-néerlandais.

En février 2019, les Pays-Bas étaient montés de façon surprise et agressive à hauteur de 14 % du capital d’Air France-KLM pour égaler les 14,3 % de la participation de la France au tour de table. Cette fois, les autorités néerlandaises ont indiqué qu’elles ne suivraient pas la future augmentation de capital. De même, l’américaine Delta Airlines, qui détient 8,8 % du capital, a fait savoir qu’elle ne participerait pas non plus à l’augmentation de capital. Seule China Eastern, qui possède aussi 8,8 % des parts, a indiqué qu’elle participerait à l’opération, mais que sa participation future sera « strictement inférieure à 10 % du capital social ».

Lire aussi Air France-KLM : Paris et La Haye calment le jeu

Si Bruxelles a donné son feu vert à la recapitalisation, la Commission européenne a posé ses conditions. Elle a obtenu qu’Air France abandonne 18 « slots », des créneaux de décollages et d’atterrissages quotidiens, à Orly et à Roissy. Ces contreparties ont fait l’objet de négociations acharnées entre Paris et Bruxelles. A l’origine, la Commission européenne exigeait d’Air France qu’elle abandonne 24 slots quotidiens, comme elle l’avait demandé à l’allemande Lufthansa pour valider un plan d’aide financière.

Il vous reste 51.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.