Les salaires des Français ont augmenté en 2022 mais moins que l’inflation

Les salaires des Français ont augmenté en 2022 mais moins que l’inflation

Les deux études constatent que les augmentations générales, c’est-à-dire pour tous les salariés de l’entreprise, sont redevenues prépondérantes.

Selon qu’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide, on peut y lire une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les salariés français : deux enquêtes publiées ce mercredi 31 août confirment que les budgets consacrés par les entreprises aux augmentations de salaires sont bien repartis à la hausse en 2022, sans pour autant rattraper le niveau de l’inflation à 5,8 % sur un an en août. Selon le cabinet de conseil en ressources humaines LHH, qui a interrogé 180 entreprises représentant plus d’un million de salariés, la hausse médiane atteindrait même un plus haut depuis dix ans, à 3 %. C’est 0,5 % de plus que les prévisions de janvier.

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Pour le cabinet Deloitte, dont l’enquête porte sur autant de salariés, répartis en 300 entreprises, la hausse est légèrement moindre (+ 2,5 % toutes catégories socioprofessionnelles confondues), renouant seulement avec les niveaux d’avant-crise. L’augmentation concerne tous les secteurs d’activité, détaille LHH, avec un budget pour les négociations annuelles obligatoires (NAO) légèrement supérieur dans l’industrie (3,15 %) et dans l’informatique (4 %) mais inférieur dans le secteur tertiaire financier (2,5 % après 1,4 % en 2021).

« Une équation »

Les deux études constatent que les augmentations générales, c’est-à-dire pour tous les salariés de l’entreprise, sont par ailleurs redevenues prépondérantes, alors que la pratique n’avait cessé de reculer ces dernières années au profit des augmentations individuelles.

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« Malgré la crise sanitaire, les entreprises avaient maintenu en 2020 des augmentations conformes à leurs prévisions. Mais elles ont accusé le coup en 2021, avec des prévisions à 1,45 %, un niveau très bas qu’elles ambitionnaient de rattraper cette année. La nouvelle crise économique et sociale, l’inflation, et la problématique autour du pouvoir d’achat, les ont amenées à faire un effort particulier », rappelle Delphine Landeroin, directrice de projets performance sociale chez LHH.

Au cours du premier trimestre, l’inflation a renforcé les attentes et revendications des salariés, ajoutant dans l’équation le risque de tensions sociales

L’enquête de LHH corrobore ainsi les constats de la Dares, service des statistiques du ministère du travail, qui, dans une étude sur l’évolution des salaires dans le secteur privé, publiée le 12 août, notait une augmentation de 3 % sur un an de l’indice du salaire mensuel de base de l’ensemble des salariés. La même étude soulignait qu’en euros constants, eu égard au niveau de l’inflation, cet indice baissait au contraire de 3 % toutes catégories confondues, et même de 3,6 % pour les professions intermédiaires, et 3,7 % pour les cadres.

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LJD

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