Les DRH n’adhèrent ni au traçage ni à la prise de température

Les DRH n’adhèrent ni au traçage ni à la prise de température

« Pour respecter la distanciation physique, 70 % des entreprises maintiendront leurs salariés en télétravail total ou partiel »
« Pour respecter la distanciation physique, 70 % des entreprises maintiendront leurs salariés en télétravail total ou partiel » Eric Eric Audras/Onoky / Photononstop

« Dans la mesure du possible, on va privilégier le télétravail après le 11 mai », témoigne Olivier Guilbaud, avant de répéter pour insister : « Dans la mesure du possible. » Jusqu’à présent, son cabinet s’est organisé pour poursuivre son activité, malgré le confinement : les collaborateurs et stagiaires sont invités à travailler depuis chez eux. Quant à lui, il va au bureau de temps en temps récupérer des documents papiers et relever le courrier.

Mais l’activité en présentiel ne peut pas être repoussée indéfiniment : il a besoin de voir ses clients et de se déplacer pour des expertises. L’avocat a donc commandé quelque 200 masques chirurgicaux sur la centrale d’achat du barreau de Paris, mais il ne s’attend pas à les recevoir avant le 15 mai, au plus tôt.

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Après avoir dû modifier brutalement leurs structures de travail, les dirigeants et salariés sont dans l’attente de pouvoir retrouver une organisation sûre et pérenne. Mais, à moyen terme, les espoirs d’un retour à l’avant-crise sont minces. Dans sa présentation de la stratégie de déconfinement, Edouard Philippe appelle à de « nouveaux plans d’organisation du travail, avec une attention particulière aux emplois du temps, aux gestes barrière, à l’aménagement des espaces de travail ».

Le gel hydroalcoolique et les masques font l’unanimité

Un casse-tête majeur des responsables des ressources humaines, qui se disent prêts à relever le défi. Selon la dernière enquête de l’Association nationale des DRH (ANDRH), dévoilée par Le Monde, 78 % des 531 entreprises interrogées entre le 20 et le 27 avril n’appréhendent pas ou peu la reprise de l’activité. Les principales mesures d’hygiène font consensus (mise à disposition de gel hydroalcoolique, distribution de masques dits « grand public », surveillance spécifique de la médecine du travail, cellule d’écoute et de soutien du personnel…) et recueillent l’adhésion de plus de 75 % des sondés.

En revanche, un suivi du personnel avec une application de traçage à l’instar de StopCovid, à l’étude par le gouvernement, ne fait pas l’unanimité : seul un tiers des 531 répondants y est favorable. Tout comme la prise de température des salariés à l’entrée des locaux (51 % ne sont pas d’accord).

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« Ce sont des dispositifs dont les contours sont encore très flous et Edouard Philippe n’a pas levé les doutes sur leur utilité [la prise de température n’a pas été évoquée dans l’allocution et le premier ministre a jugé prématuré le débat sur une application de traçage]. A ce jour, cela représente plus de difficultés de mise en place que d’avantages pour l’entreprise », explique Benoît Serre, vice-président de l’ANDRH.

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