L’enseigne Habitat renaît de ses cendres, relancée par la Cafom

L’enseigne Habitat renaît de ses cendres, relancée par la Cafom

Devant un magasin Habitat, à Paris, en 2013.

« Les marques iconiques ne meurent jamais, les affaires non plus, et une marque comme Habitat s’inscrit dans le marbre. » Hervé Giaoui, président de la Centrale d’achat française pour l’outre-mer (Cafom), acteur majeur de la distribution d’équipement de la maison en outre-mer et propriétaire de l’enseigne Habitat jusqu’en 2020, ne manquait pas d’enthousiasme, pour présenter, mardi 23 avril, son plan de relance de la marque.

Et ce, moins de quatre mois après la liquidation par le tribunal de Bobigny d’Habitat Design International et sa filiale Habitat France, le 28 décembre 2023, détenues par le repreneur en série Thierry Le Guénic, dont l’empire est en train de s’effondrer (Burton of London, San Marina, Maison Lejaby…). Le distributeur de meubles et de décoration – 440 emplois et 25 boutiques en France – avait été balayé par le retournement du marché de l’ameublement de milieu de gamme et un manque d’investissement structurel.

« Très rapidement, Habitat reprendra sa place internationale », a promis M. Giaoui, devenant une « marque de luxe abordable », uniquement vendue par Internet sur son propre site, qui « redeviendra marchand avant l’été », et sur la place de marché Vente-unique.com – une société de vente de mobilier en ligne détenue à 67 % par Cafom –, qui pilotera cette opération de renaissance.

« Un bon d’achat »

Cette relance de la marque fondée, en 1964, par le Britannique Terence Conran (1931-2020) était prévisible. Car la Cafom n’avait cédé que l’exploitation du réseau de magasins à Thierry Le Guénic en 2020, en conservant la propriété de la marque dans le monde (hors Royaume-Uni), et concluant avec lui un contrat de prestation logistique à partir de ses entrepôts. Elle a été rendue possible par la reprise, autorisée par le juge, du stock, « évalué à 12 millions d’euros de chiffre d’affaires » pour effacer divers impayés (logistique, royalties…) des sociétés de M. Le Guénic. Et par le rachat des actifs numériques, comme les images des produits, et du site Internet d’Habitat.

Reste à en redorer l’image auprès des clients, dont 8 842, selon les chiffres de M. Giaoui, n’ont pas été livrés de leurs achats et sont devenus créanciers, auxquels il veut « redonner le sourire », grâce à… « un bon d’achat », après étude de leur déclaration à remplir sur le site d’habitat. Le tribunal de Bobigny avait évalué à 9 millions d’euros « l’encours des clients non livrés, qui ont payé un acompte ».

« C’est honteux », déclare Catherine de Rieux, 75 ans, qui avait déboursé 2 400 euros en septembre 2023 dans le centre commercial Westfield Parly 2, dans les Yvelines, pour s’offrir deux canapés, et qui n’envisage « sûrement pas d’y racheter quoi que ce soit ». Désemparée par plusieurs mois de démarches « et de stress » pour finir avec une « déclaration de créance sur Internet », cette retraitée de la presse médicale, « peu informatisée », craint surtout que cela court-circuite l’ensemble de ses demandes d’indemnisation.

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LJD

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