Le récit sans fard du « rythme infernal » de l’hypercroissance, selon le patron d’OVH

Le récit sans fard du « rythme infernal » de l’hypercroissance, selon le patron d’OVH

Dans un post de blog, Octava Klaba a fait son mea culpa et reconnaît des erreurs, notamment en termes managériaux, mais assure avoir fait du mieux qu’il a pu.

Par Publié aujourd’hui à 10h36, mis à jour à 10h41

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Octave Klaba, fondateur et patron d’OVH, dans un data center de son entreprise, à Roubaix, le 5 avril 2018.
Octave Klaba, fondateur et patron d’OVH, dans un data center de son entreprise, à Roubaix, le 5 avril 2018. Pascal Rossignol / REUTERS

« Avec du recul, c’était une belle connerie d’aller si vite. » Deux ans après avoir lancé sa société dans une stratégie de croissance effrénée, Octave Klaba, le fondateur d’OVH, a fait son mea culpa cet été. « Rythme infernal », « période très mal vécue en interne »… le constat dressé dans un post de blog, le 6 juin, permet de mesurer les défis que peut rencontrer une entreprise en hypercroissance. « En à peine dix-huit mois, OVH est passé de 1 200 à 2 500 personnes. Fin 2017, durant six mois, toutes les deux semaines, un bus de 30-40 nouveaux collaborateurs arrivait chez OVH », témoigne le patron du géant européen du cloud (l’informatique dématérialisée).

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Cette décision de faire passer l’entreprise à la vitesse supérieure, c’est lui qui l’a prise. « Je pense que c’était une obligation : on avait un plan de 1,1 milliard d’investissements, un peu train-train. On s’est dit qu’il fallait prendre de nouveaux risques, se projeter dans de nouvelles zones géographiques, développer de nouveaux produits. Pour ça, il fallait lever 250 millions et un peu de dette. » Pour la première fois en seize ans d’existence, l’entreprise fait, en 2016, entrer des fonds dans son capital et se lance dans une expansion accélérée.

« Une boîte toujours en survie »

Parmi les maladresses commises durant cette période, il évoque la décision prise de recruter des collaborateurs avec une forte expérience professionnelle alors que l’entreprise faisait plutôt appel, jusque-là, à des juniors qu’elle prenait le temps de former. Ça a été « un vrai choc culturel », doublé, parfois, d’« erreurs de recrutement » : « certains nouveaux ne respectaient pas nos valeurs ». Des anciens de la maison ne se retrouvent pas dans ce nouvel environnement, préférant pour certains quitter OVH. Autre erreur confessée : le choix de « décentraliser » la stratégie, ce qui a conduit à un certain éparpillement.

« Lors de cette phase d’hypercroissance, sur 100 pas que tu fais, il n’est pas possible de ne pas marcher une fois dans une crotte, mais ça me va très bien. »

Rencontré un mois après la publication de son post de blog, Octave Klaba relativise. « Une boîte comme OVH est toujours en survie, vu la concurrence qui existe dans le secteur. Alors il faut aller vite. » Encore faut-il accepter de passer par cette zone de turbulence. « Lors de cette phase d’hypercroissance, sur 100 pas que tu fais, il n’est pas possible de ne pas marcher une fois dans une crotte, mais ça me va très bien. »

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LJD

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