Le projet de cession d’une branche de l’équipementier CNIM à un investisseur chinois sème le doute

Le projet de cession d’une branche de l’équipementier CNIM à un investisseur chinois sème le doute

Le groupe Constructions navales et industrielles de la Méditerranée (CNIM), fleuron de l’économie française et premier employeur privé dans le Var, va-t-il bientôt devoir céder une de ses branches à un groupe chinois ? L’entreprise détenue par la holding Soluni de la famille Dmitrieff, qui a réalisé 588,4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, emploie quelque 2 600 personnes en France et à l’étranger, dont 1 200 à La Seyne-sur-Mer.

Après cent soixante-quatre ans d’existence, ce fournisseur sensible de la défense est en grande difficulté depuis la défaillance d’un partenaire britannique, en 2019. Pour sauver l’ensemble du groupe, un pool bancaire et l’Etat lui ont consenti au printemps un financement à court terme de 44 millions d’euros, à un taux d’intérêt d’environ 6 %. En contrepartie, la holding familiale et principal actionnaire a dû entamer la cession de son siège parisien et accepter, de fait, le découpage du groupe.

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Sa branche environnement, leader européen de retraitement des déchets, intéresserait notamment des investisseurs chinois, dont le nom n’a pour l’instant pas filtré, la direction de CNIM ne souhaitant pas communiquer. « Je ne pense pas que dans la rade du premier port militaire d’Europe, à deux pas des sous-marins nucléaires d’attaque et du porte-avions Charles-de-Gaulle, on laisse s’implanter des Chinois », estime cependant Hubert Falco, maire (LR) de Toulon et président de la métropole Toulon Provence Méditerranée, alerté récemment par les syndicats du groupe.

« Impératifs de sécurité nationale »

« Si c’est le cas, alors, je ne comprends plus rien à la défense de mon pays », assure cet ancien secrétaire d’Etat à la défense sous Nicolas Sarkozy, qui suit le dossier de près depuis plus d’un an. Parce que l’entreprise héritière des chantiers navals est une spécialiste des hautes technologies, à la réputation d’excellence industrielle, qui travaille pour Ariane, le programme de recherche nucléaire ITER, ou encore le secteur de l’armement, notamment dans les tubes lance-missiles pour les sous-marins français.

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Dans un courrier adressé au ministre de l’économie, Bruno Le Maire, daté du mardi 17 novembre, l’ancien secrétaire d’Etat écrit : « (…) il me semble indispensable qu’une solution alternative soit élaborée dans les meilleurs délais avec l’ensemble des créanciers et l’Etat » pour permettre au groupe de poursuivre ses activités, « en préservant son intégrité et sa souveraineté, plus que jamais essentielle dans la période que nous vivons ».

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LJD

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