Le plan d’Hidalgo pour stopper le travail précaire à la Mairie de Paris

Le plan d’Hidalgo pour stopper le travail précaire à la Mairie de Paris

La maire de la capitale, Anne Hidalgo, lors du conseil de Paris, le 31 mai 2022.

Anne Hidalgo verse un peu d’huile dans les rouages sociaux de la Mairie de Paris qui grinçaient. Revenue à temps plein à l’Hôtel de ville après le fiasco de sa campagne présidentielle, la maire socialiste s’apprête à satisfaire en partie une des grandes revendications des syndicats, en sortant de la précarité quelque 1 600 agents municipaux en trois ans. La première étape du plan élaboré en ce sens va être soumise au vote des élus lors du prochain Conseil de Paris, à partir du 5 juillet.

« Ce plan est l’illustration de notre volonté de lutter contre la précarité, déclare Antoine Guillou, l’adjoint d’Anne Hidalgo chargé des ressources humaines. Il repose sur un diagnostic partagé avec les organisations syndicales. » Celles-ci ont rendu un avis favorable quasi unanime, le 7 juin. Seule la FSU s’est abstenue, jugeant le projet insuffisant. Les syndicats se montrent d’autant plus heureux de cette avancée qu’ils ont dû accepter une hausse du temps de travail dans le cadre de l’application à la Mairie de Paris de la loi de transformation de la fonction publique. « Ce plan contre la précarité, c’est un peu une contrepartie », glisse un syndicaliste.

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L’enjeu est de taille. La Mairie de Paris constitue une énorme machinerie, qui emploie environ 52 250 personnes de façon permanente. Essentiellement des fonctionnaires, mais aussi plus de 5 000 « contractuels », qu’ils disposent d’un contrat à durée déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI). A cela s’ajoutent de très nombreux vacataires. Environ 20 000 sont rémunérés chaque année, dont une majorité de femmes. Certains pour une seule prestation, d’autres pour des mois de travail : des animateurs de centres de loisirs, des surveillants de cantine, des professeurs donnant des cours pour adultes, du personnel de ménage, des gardiens d’école, etc.

Depuis des années, les syndicats critiquent le recours massif à des vacataires et des CDD. « Toujours plus de précarité à la Ville de Paris ! », dénonçait encore en janvier un tract du syndicat FSU. « La Ville emploie des milliers de vacataires et de contractuels comme une “facilité de gestion”, de manière abusive et illégale », affirme Nicolas Léger, l’un des responsables de l’organisation. « Oui, la Ville est dans une totale irrégularité, souligne Bertrand Vincent, de Force ouvrière. Elle tord les règles, et recourt parfois à des vacations pour remplacer une titulaire partie en congé de maternité, par exemple. »

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Antoine Guillou porte un autre regard. « Compte tenu de la taille du service public parisien, avec notamment 650 écoles, il n’est pas anormal d’employer des vacataires, tempère le “M. Ressources humaines” de la Mairie. Il s’agit souvent de répondre à des pics d’activité dans la journée, la semaine ou l’année. Par exemple, nous avons besoin d’agents pour aider les enfants à traverser les passages piétons juste avant et juste après l’école. »

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