Le PIB américain chute de 4,8 % en rythme annuel

Le PIB américain chute de 4,8 % en rythme annuel

Le produit intérieur brut (PIB) américain a reculé de 4,8 % au premier trimestre 2020 en rythme annuel, selon les chiffres provisoires publiés par le département du commerce américain. Il s’agit du plus fort recul enregistré depuis la récession de 2008. Ce chiffre, qui doit être affiné encore à deux reprises, prend en compte l’arrêt de l’économie américaine, qui a commencé début mars sur la côte ouest, en Californie et dans la région de Seattle, et mi-mars sur la côte est, avec la fermeture des écoles de New York, épicentre de l’épidémie due au coronavirus.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : 21 % des New-Yorkais auraient été contaminés

La croissance était de 2,1 % au quatrième trimestre 2019 et de 2,3 % sur l’ensemble de l’année.

26 millions de chômeurs

Dans le détail, la consommation a reculé de 7,6 % avec un effondrement des achats de biens durables (– 16 %), en particulier dans l’automobile. La consommation de services a, elle, baissé de 10 %, avec la fermeture des restaurants et de toutes les activités culturelles et sportives. L’investissement est également en baisse de 5,6 % avec un recul supérieur à 15 points dans les biens d’équipement. La baisse de 8,7 % des exportations s’explique, notamment, par le recul des services (– 29,8 %), en particulier des transports. Les importations de biens et services ont reculé de 15 %. La seule hausse concerne les dépenses publiques, qui ont crû de 0,7 point par rapport au trimestre précédent.

Cette contraction de 4,8 points de l’économie s’explique par une chute de 5,26 points de la consommation, de 0,96 point de l’investissement. Les échanges ont contribué positivement de 1,3 point à la croissance (chute moins forte des exportations que des importations) et le gouvernement, dont les dépenses n’ont pas baissé, de 0,13 point.

Le revenu disponible des ménages a, quant à lui, progressé de 0,5 point, (après 1,6 au dernier trimestre 2019) en raison, notamment, des dépenses gouvernementales. En temps de crise, le taux d’épargne des ménages a progressé de 7,6 % à 9,6 %.

Lire aussi Crise du coronavirus : visualisez l’impressionnant « mur » du chômage américain

Les observateurs prévoient une chute encore plus brutale au deuxième trimestre, avec la fermeture de la quasi-totalité de l’économie américaine en avril et sa tentative de déconfinement prévue pour le mois de mai. Cette crise s’est traduite par une envolée sans précédent du chômage, avec plus de 26 millions d’Américains – sur une population active d’environ 165 millions – inscrits au chômage en quatre semaines.

Des mesures de soutien et quelques ratés

Pour éviter une catastrophe sociale digne des années 1930, le gouvernement fédéral, avec l’appui conjoint des républicains et des démocrates, a voté une indemnité chômage fédérale de 2 400 dollars (2 209 euros) par mois, et ce jusqu’à l’automne. S’y ajoute un chèque fédéral de 1 200 dollars par personne, à condition de gagner moins de 75 000 dollars par an, auxquels s’ajoutent 500 dollars par enfant. Les fonds arrivent progressivement.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Aux Etats-Unis, un accord pour un plan de sauvetage historique de 2 000 milliards de dollars

Enfin, Washington a débloqué 660 millions de dollars (608 millions d’euros) de prêts éventuellement non remboursables aux PME, à condition qu’elles conservent leurs salariés. Cette politique a connu des ratés, en raison de la défaillance des serveurs informatiques et le comportement de nombreuses institutions, comme l’université d’Havard, la chaîne de hamburgers Shake Shack ou l’équipe de football Los Angeles Lakers, censées être prospères, qui ont demandé et obtenu l’argent du contribuable. Ces mesures de soutien apparaîtront pour le deuxième trimestre.

Ce chiffre du PIB est publié alors que la Réserve fédérale américaine (banque centrale, Fed) achève ses deux journées mensuelles de réunion ce mercredi. En deux fois, elle a baissé ses taux directeurs à un niveau compris entre 0 % et 0,25 % pour juguler la crise et inondé le marché de liquidités. Le président de la Fed, Jerome Powell, devrait répéter son engagement à soutenir l’économie. Wall Street devait ouvrir en hausse, persuadée du soutien de M. Powell.

Notre sélection d’articles sur le coronavirus

Retrouvez tous nos articles sur le coronavirus dans notre rubrique

Sur l’épidémie

Sur le confinement et ses conséquences

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.