Le climat social se dégrade

Le climat social se dégrade

Une espèce de « drôle de guerre », c’est en ces termes que le vice-président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) Benoît Serre, qualifie le climat au sein des entreprises avant le reconfinement. « Jusqu’en septembre, il ne se passait pas grand-chose. Le nombre de projets de plans sociaux n’était pas tellement supérieur à celui de 2019, et en septembre-octobre, on a vu exploser les intentions de recourir aux plans de sociaux ». Dans un contexte où les entreprises comme tout le corps social sont épuisés, 73 % des DRH préparent les conséquences sociales de la crise. « On attend le pic social aux alentours de mars-avril », annonce M. Serre.

Entre-temps, les salariés ont pris un coup au moral avec l’instauration du couvre-feu le 23 octobre, mais supportent tant bien que mal le confinement allégé généralisé le 29 octobre. « Personnellement, ça se passe plutôt bien, témoigne Simon Lecœur, responsable marketing d’ADP. Son entreprise a mis tout le monde en télétravail depuis mars. Pour nous qui n’avons pas eu de déconfinement, il n’y a pas de véritable changement. Les gens commencent à s’habituer au bout de huit mois. Mais l’état du moral dépend beaucoup de la situation personnelle ».

« Le reconfinement du 29 octobre a un air de déjà-vu, renchérit Hélène Gemälhing, la DRH de Nespresso France, qui a remis en télétravail les 450 salariés du siège et du centre de relation client. Mais il y a quelques personnes qui ont du mal à rester chez elles. Alors on les autorise à venir sur site une journée par semaine ».

Près d’un salarié sur deux (48 %) déclare que la première vague de la crise a amplifié leur niveau de stress, indique le baromètre de l’Observatoire Cegos « Climat social », publié mardi 17 novembre. L’heure est à « la résilience », selon cette enquête réalisée auprès de 1 520 personnes interrogées dans des entreprises privées et publiques de plus de 100 salariés (1 000 salariés, 300 managers, 220 DRH). « Dans les périodes compliquées, le stress est la contrepartie d’un fort investissement, mais il vient aussi du risque sanitaire et du confinement », explique Catherine Lainé, directrice projets, spécialiste des enjeux management chez Cegos.

Il affecte plus les femmes (53 %) que les hommes (41 %) et a des conséquences sur la santé. Selon les dernières données du mutualiste Malakoff-Humanis, 30 % des dirigeants s’attendent à en voir les conséquences sur l’absentéisme. Les arrêts maladie pour dépression, anxiété ou burn-out sont passés de 9 % début 2020 à 14 % pendant le confinement, puis à 18 % depuis le déconfinement, indique le baromètre sur l’absentéisme.

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LJD

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