Le « CDI employabilité » boosté par La Poste

Le « CDI employabilité » boosté par La Poste

Carnet de bureau. Un récent appel d’offres du groupe La Poste adressé jusqu’au 11 juillet aux prestataires de mise à disposition de personnel pourrait donner sa chance à un jeune dispositif d’emploi en phase d’expérimentation jusqu’en 2023, mais qui a déjà changé le quotidien des salariés bénéficiaires : le CDI aux fins d’employabilité (CDI-FE).

Marie-Laure Thouan, 61 ans, a ainsi retrouvé la sécurité de l’emploi à l’âge de 59 ans. Idem pour Daniel Giraudin. Après avoir été imprimeur, puis autoentrepreneur, puis assistant administratif dans une savonnerie, puis facteur remplaçant, il a aussi signé, à 59 ans, un CDI employabilité en décembre 2021. « Depuis, je dors tranquille, témoigne Daniel Giraudin. Je sais que je vais pouvoir continuer ma mission de facteur à Sault, au pied du mont Ventoux, jusqu’à la retraite. Même si le salaire est juste un peu au-dessus du smic, les heures sup sont payées. J’ai travaillé à mon compte pendant quinze ans, je vois la différence. »

La Poste ne lui proposait pas de CDI mais recrutait sur le principe de mise à disposition de personnel auprès de Mon-CDI, une entreprise de travail à temps partagé qui pratiquait déjà le CDI aux fins d’employabilité avant qu’il soit transcrit dans la loi à titre expérimental.

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Créé en 2018 par la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », ce dispositif fait partie de la panoplie des contrats de travail destinés à faciliter le retour en entreprise. C’est un CDI de droit commun assorti d’un capital de formation professionnelle (1 000 euros par an), proposé par des entreprises de travail à temps partagé à des publics en difficulté d’insertion professionnelle.

Un déploiement jusque-là modeste

Qu’ils soient inscrits à Pôle emploi depuis six mois ou plus, bénéficiaires du revenu de solidarité active, âgés de plus de 50 ans, handicapés, ou peu qualifiés (BEP ou moins), les signataires sont embauchés en CDI-FE par un tiers employeur, qui mutualise plusieurs missions sur un même bassin d’emploi. Entre deux missions, les salariés continuent à percevoir leur salaire et durant leur temps de travail, ils sont formés pour améliorer leur qualification.

En revanche, ils ne profitent ni des avantages liés au comité économique et social des entreprises où ils travaillent, ni de leur convention collective, ni de l’intéressement et de la participation aux bénéfices. « Mais on a droit aux primes d’objectif », note M. Giraudin.

Décrié par les grandes entreprises d’intérim, notamment pour l’absence de durée maximale des missions ou de garanties liées au statut d’intérimaire, le CDI-FE est investi par plusieurs acteurs du marché de l’emploi dont l’entreprise Mon-CDI qui est à l’origine du dispositif, Proman et Actual. Mais son déploiement était jusqu’alors resté modeste : 4 000 contrats seulement ont été signés en quatre ans, pour une centaine d’entreprises clientes et principalement dans l’industrie.

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