Le cadre demandeur d’emploi, un chômeur comme un autre… ou presque

Le cadre demandeur d’emploi, un chômeur comme un autre… ou presque

En 2021, le taux de chômage des cadres d’entreprise était de 4,1 %, contre 7,9 % pour l’ensemble des actifs. Bénéficiant du quasi-plein-emploi, les cadres choisissent plus souvent de s’inscrire au chômage pour souffler ou changer de voie, une situation mise en évidence dans une étude publiée le 16 janvier par l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) et Pôle emploi.

Rassemblant toutes les données disponibles sur les inscrits à la recherche d’un emploi cadre, cette enquête dresse le portrait-robot d’un chômeur relativement privilégié : 51 % des demandeurs d’emploi cadres inscrits entre juin 2020 et septembre 2021 ont accédé à un emploi temporaire ou durable dans les six mois suivant leur inscription à Pôle emploi, contre 43 % des autres catégories de salariés.

Le chômage semble d’autant moins une période subie que les cadres bénéficient plus souvent d’une allocation-chômage que les autres demandeurs d’emploi – 78 %, contre 69 % en moyenne, fin décembre 2021 – et sont mieux indemnisés : 2 200 euros en moyenne, soit 900 euros de plus. Avant leur inscription à Pôle emploi, les demandeurs d’emploi cadres indemnisés percevaient un salaire de 3 900 euros, soit 1 700 euros de plus que les autres demandeurs d’emploi.

Reconversion choisie

De quoi les inciter à envisager la période d’inscription à Pôle emploi comme un temps de reconversion choisie. Ainsi, 18 % des 589 000 demandeurs d’emploi cadres inscrits fin juin 2022 se sont inscrits à Pôle emploi après une rupture conventionnelle. Cette proportion n’est que de 9 % pour les autres catégories.D’autre part, 12 % étaient en catégorie E, celle des créateurs d’entreprise, contre 6 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.

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Les cadres sont aussi plus nombreux que la moyenne à entrer en formation pendant leur période de recherche d’emploi (26 % en 2021, contre 23 % pour les autres demandeurs). A cette occasion, ils mobilisent davantage leur compte personnel de formation (CPF) – 57 % des formations suivies par les demandeurs d’emploi cadres, contre 44 % pour les autres – et l’aide individuelle à la formation (14 %, contre 9 %). « Ces types de financement leur offrent a priori plus de liberté dans leurs choix de formation », souligne l’étude, qui met en évidence que ces formations sont en moyenne plus courtes, et davantage orientées vers le perfectionnement et l’élargissement de compétences.

Mêmes inégalités

Derrière ce tableau idyllique, on retrouve cependant les mêmes inégalités entre les cadres au niveau du chômage et du retour à l’emploi que chez les autres catégories de salariés. Les femmes sont surreprésentées parmi les cadres demandeurs d’emploi (45 %, contre 37 % pour les cadres en emploi), de même que les moins de 35 ans et les personnes âgées de 55 ans et plus (6,8 % de taux de chômage, contre 4,1 % pour l’ensemble des cadres). Ces derniers sont plus souvent confrontés au chômage de longue durée.

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