L’argot de bureau : le « networking » ou l’art de peupler son entre-soi

L’argot de bureau : le « networking » ou l’art de peupler son entre-soi

L’argot de bureau.

« Cher réseau. » Ces deux mots ont à eux seuls le pouvoir de raviver la phobie des réseaux sociaux professionnels, avec leurs « posts » qui sont des textes copiés-collés d’autres posts, et s’appuyant sur un propos absolument consensuel pour être relayés au plus grand nombre… Et aussi, parfois, demander de l’aide à ce réseau qui vaut, bel et bien, assez cher.

Dans la vraie vie ou sur la Toile, il est indispensable, dans certains métiers, de tisser la sienne : c’est tout l’objet du « networking », ou réseautage, qui désigne le fait d’échanger et de rencontrer de nouvelles personnes dans un cadre strictement professionnel.

Ses objectifs sont multiples : recruter de futurs salariés ou trouver un emploi – par cooptation par exemple, en sollicitant ce camarade de lycée que vous n’aimiez pas, mais qui est devenu « chief of people » dans la tech –, développer son entreprise, identifier des partenaires potentiels… Plus il y a de poissons dans la mare, et plus il y a de chances de faire une bonne prise.

Savoir s’introduire

Mais un réseau, ça se travaille, comme vient nous le rappeler l’étymologie même de notre mot du jour : quelqu’un qui « networke » œuvre (work) sur son filet (net). En français, le mot « réseau » renvoie aussi au « filet » (du latin retiolus), qui renvoie à la chasse plus qu’à la pêche.

Le networking est à moitié informel : hormis dans les cercles et clubs spécialisés, qui demandent une cotisation, un réseau se construit gratuitement, dans des événements divers (cocktails, salons…). Mais il coûte du temps et requiert une certaine subtilité dans la posture, entre vie privée et vie professionnelle.

Cette dernière demande de faire le premier pas en souriant, savoir s’introduire et marquer les esprits, tout en posant des questions à sa « cible », bien identifiée. Poser des questions ouvertes, mais ne pas en poser trop, être curieux ou feindre de l’être. Trouver des points communs aussi, à la manière des très masculins clubs d’affaires anglo-saxons, qui, dès le XIXsiècle, se nouaient autour de passions pour l’hippisme, le rugby ou encore les cigares.

« Le principe du networking, c’est de ne pas évoquer le malaise ambiant de la société et afficher un pessimisme qui laissera dans la mémoire de vos interlocuteurs l’envie de ne jamais vous recontacter », conseille Dynamique entrepreneuriale.

Faire « coucou » de temps en temps

Mais parlons peu, parlons bien. On abrégera donc le « small talk » pour en venir droit au but : « Je n’en ai rien à faire de tes vacances en Normandie, je veux simplement que tu m’ajoutes sur LinkedIn, car tu as beaucoup de relations. » L’art du réseautage, c’est aussi savoir à quel moment quitter un cercle et une conversation ennuyeuse pour passer à une autre.

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LJD

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