La sous-traitance aéronautique partagée entre prudence et espoir

La sous-traitance aéronautique partagée entre prudence et espoir

« Il faut être partout, ne pas laisser passer les occasions », affirme, convaincu, Jean-Pierre Thulliez, le président-fondateur de l’entreprise Equip’Aero. La très active (et désormais très éclectique) PME de l’Isle-Jourdain (Gers), spécialisée dans la maintenance des systèmes d’air et pneumatiques des avions pour les compagnies aériennes, est en « surchauffe » de projets en recherche et développement. Elle travaille à la fois avec le motoriste Rolls-Royce sur des vannes à haute température pour le puissant turboréacteur UltraFan, avec le bureau d’études Capgemini sur des turbines à gaz et avec la Direction générale de l’armement sur des clapets thermostatiques.

Elle multiplie aussi les initiatives pour « occuper » ses salariés. En effet, ce sous-traitant a essuyé un revers inattendu avec la crise liée au Covid-19, qui a paralysé le trafic aérien. En 2020, son activité principale a dévissé de 40 %. Au premier semestre 2021, la chute s’est poursuivie (– 60 %), mais il est parvenu à conserver tous ses employés. « On accuse le coup fortement et on n’en est pas sorti », déplore M. Thulliez, qui se dit « fatigué et très préoccupé ». « Mais on veut assurer la pérennité de l’entreprise jusqu’à la reprise du marché. Alors, on courbe l’échine », ajoute-t-il.

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L’Occitanie vit au rythme des réacteurs. Et c’est le moteur Airbus qui lui donne de l’air. En 2019, le secteur aéronautique faisait vivre 700 entreprises et plus de 110 000 salariés dans la région. La crise sanitaire a conduit l’Etat à déployer un plan de soutien de 15 milliards d’euros (prêts bancaires garantis, mesures de chômage partiel et financement de l’activité partielle de longue durée). L’Occitanie a également mis la main au portefeuille, en débloquant 100 millions d’euros. Avec ces amortisseurs, le crash industriel tant redouté a été limité : 6 250 postes ont été supprimés en 2020.

Depuis juillet 2021, Airbus montre des signes encourageants de reprise. En témoignent ses prévisions de livraison et les cadences de production, notamment de son best-seller, l’A320, qui sont revues à la hausse. Jean-Yves Ségneré, directeur administratif et financier du groupe du même nom, installé à Adé, près de Tarbes (Hautes-Pyrénées), salue cette « bonne nouvelle ». « Mais ce n’est pas suffisant », nuance le petit-fils du fondateur. Cet usineur et assembleur de pièces pour l’aérostructure (fuselage et mât-réacteur) ne devrait constater les premiers effets de ce rebond dans ses ateliers que fin 2022. Pas avant.

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