« La pénurie de main-d’œuvre guette la reprise » de l’après-Covid

« La pénurie de main-d’œuvre guette la reprise » de l’après-Covid

Le président de la République, comme il en a maintenant l’habitude, a réglé à nouveau les pendules de notre vie sociale et économique. Bars et restaurants n’ont désormais plus en tête que le 19 mai, date de la réouverture des terrasses. Il faut, d’ici là, faire le ménage, renouveler les stocks de bière et… rappeler au travail les troupes dispersées. Celles qui ont eu la chance de bénéficier du chômage partiel reviendront. Pour les autres, indépendants, saisonniers, et tous ceux qui ont trouvé une autre occupation, ce sera plus difficile. Peu perceptible encore en France, c’est déjà une réalité aux Etats-Unis ou en Grande Bretagne : la pénurie de main-d’œuvre guette la reprise.

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Le 5 avril, la compagnie aérienne Delta annonçait avoir été contrainte d’annuler 100 vols par manque de personnel. L’hebdomadaire The Economist raconte que certains restaurants McDonald’s des Etats-Unis sont allés jusqu’à donner un chèque de 50 dollars (41 euros) à tous les candidats qui voudraient bien se présenter à un entretien d’embauche. Les vacances de postes dans le pays seraient à leur plus haut niveau depuis vingt ans.

Même constat en Grande Bretagne. Le groupe Pizza express n’a pas rouvert ses 1 000 restaurants, mais il peine déjà à recruter les 1 000 employés dont il a besoin. Dans Londres, les pubs recherchent des serveurs disparus. Pourtant, le secteur a perdu 355 000 emplois dans la crise sanitaire, dont la moitié de personnes de moins de 25 ans. C’est la raison pour laquelle le gouvernement britannique a lancé son « kickstart scheme », une aide à l’emploi qui finance six mois de salaire d’un jeune embauché, pourvu qu’il ait entre 16 et 24 ans. Les restaurateurs se sont rués sur cette aubaine et les offres ont explosé.

Le mal s’est étendu

Mais où sont donc parties ces armées de dociles serveurs, plongeurs et cuisiniers ? Beaucoup d’étrangers sont repartis dans leur pays, d’autres ont changé de métier. Nous ne sommes donc pas au bout de nos surprises sur ce fameux monde d’après, étrangement marqué du sceau des pénuries en tout genre.

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Ce sont les constructeurs automobiles qui ont sonné l’alarme les premiers en constatant qu’ils ne parvenaient plus à se fournir en puces électroniques pour piloter leurs bolides. Puis le mal s’est étendu. La machine industrielle, en reprenant de la vigueur, s’est mise à manquer de tout, de composants comme de matières premières, et maintenant de main-d’œuvre. Le blocage du canal de Suez durant une semaine, en mars, n’a rien arrangé. Ford a annoncé ce jeudi 29 avril qu’il s’attendait à perdre 50 % de sa production du fait des pénuries de puces.

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LJD

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