La grève sauvera-t-elle la « prime Macron » 2020 ?

La grève sauvera-t-elle la « prime Macron » 2020 ?

Chronique « Carnet de bureau ». « Indemnisation de 100 % des privés d’emploi », clamaient les manifestants, samedi 7 décembre. Les revendications de sécurité financière ont, dès le début du mouvement social, côtoyé les slogans contre la réforme des retraites. La « prime Macron » reconduite par le projet de loi de finances 2020 sera-t-elle portée par les entreprises ? Le groupe Mercer vient d’interroger quelques très grandes entreprises sur leurs intentions. « A priori, le succès sera moindre qu’en 2019 », affirme Bruno Rocquemont, directeur du département gestion des talents chez Mercer.

Les chiffres communiqués au Monde par le cabinet de conseil en ressources humaines indiquent qu’en un an la tendance s’est inversée : 70 % des entreprises interviewées n’envisagent pas de verser de « prime Macron » en 2020, seules 29 % le feraient contre 73 % en 2019, 1 % n’ont pas voulu s’exprimer. Rien n’est toutefois gravé dans le marbre. « Il faut rester prudent, ce n’est que le tout début du mouvement social et les négociations annuelles obligatoires ne sont pas terminées », précise M. Rocquemont.

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En 2019, les entreprises ont joué le jeu d’une prime exceptionnelle, répondant à l’appel de responsabilité sociale lancé par le gouvernement. Le pouvoir d’achat était au cœur du mouvement des « gilets jaunes ». La prime a atteint 401 euros en moyenne pour quelque 4,8 millions de salariés dans plus de 408 000 établissements, avec de grands écarts entre les secteurs, variant de 300 euros dans la distribution à 600 dans l’énergie.

Mais le contexte a changé. En décembre 2018, les chiffres du chômage s’amélioraient doucement. En décembre 2019, « la conjoncture économique n’est pas tout à fait la même. Si certains, comme la Société générale, ont déjà communiqué sur la reconduction de la prime, d’autres ne joueront pas le jeu. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont assez sceptiques. Leur priorité, c’est l’épargne salariale », affirme Franck Chéron, associé capital humain chez Deloitte.

« Une complexité supplémentaire »

Et les conditions d’exonération ont été modifiées. La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat mise en place par la loi du 24 décembre 2018 est défiscalisée et exonérée de charges sociales, dans la limite de 1 000 euros par salarié, dont la rémunération annuelle est inférieure à trois fois le smic. C’est toujours vrai.

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LJD

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