La formation professionnelle tente de s’adapter aux métiers du futur

La formation professionnelle tente de s’adapter aux métiers du futur

Par et

Publié aujourd’hui à 17h00, mis à jour à 17h00

« Je trouve extraordinaire le concept d’avoir des artisans du bois juste à côté de l’endroit où on est formé, ça permet de se faire un réseau, ça donne plein de projets pour la suite, et ça me donne de la confiance. J’ai déjà une promesse d’embauche ! » Ancien éducateur spécialisé et agent immobilier, Hervé Roux, 52 ans, est élogieux lorsqu’il évoque le centre de l’Agence pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) du Puy-en-Velay où il effectue un cursus de six mois pour devenir agent de maintenance des bâtiments.

Pour éviter la fermeture, le centre AFPA du Puy-en-Velay a en effet dû se réinventer : il s’est mû fin 2019 en « village » qui propose une offre de formation (aux métiers du bois, du bâtiment, des services à la personne…) à tous les publics de ce territoire et qui accueille en même temps une manufacture où des artisans de la région (menuisiers, mécaniciens, tourneurs sur bois…) mutualisent leurs dépenses. Les activités pullulent, et l’émulation anime les grands hangars de ce site de 13 500 mètres carrés situé dans la zone industrielle de Saint-Germain-Laprade, en périphérie de la préfecture de Haute-Loire. L’enjeu de cette cohabitation : favoriser l’échange entre les formés et les artisans indépendants pour susciter des vocations dans le secteur du bois, toujours en quête de menuisiers.

Le sujet revient souvent depuis la crise liée à l’épidémie de Covid-19 : la relance est freinée par les difficultés de recrutement d’un certain nombre de secteurs. Au top 10 des métiers avec les plus fortes difficultés de recrutement, l’enquête annuelle « Besoins en main-d’œuvre de Pôle emploi » cite dans l’ordre : charpentier, couvreur, géomètre, tuyauteur, vétérinaire, médecin, régleur de machines, aide à domicile et aide ménagère, carrossier automobile, mécanicien et électronicien de véhicule. Le bilan de l’année 2021 estime de 255 000 à 390 000 le nombre de projets de recrutement abandonnés faute de candidats.

C’est le cas dans l’artisanat : « On a encore des problèmes à trouver des gens pour rentrer dans les ateliers de couture », reconnaît Alexandre Boquel, directeur du développement des métiers d’excellence du groupe LVMH. Sur les 280 métiers qui font la réputation du numéro un français du luxe, « une trentaine sont des métiers en tension », explique-t-il.

« L’économie évolue de plus en plus vite »

Dans le secteur du numérique, le déficit de candidats coûte cher à toutes les entreprises : l’Observatoire des métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil et de l’événement (Opiiec), qui comptabilise 0,56 candidat par poste publié, avec des profils trop peu diversifiés, estimait en 2019 le manque à 65 000 postes d’ici à 2023.

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