La banque LCL va fermer 15 % de ses agences

La banque LCL va fermer 15 % de ses agences

Une agence de la banque LCL, à Ouistreham (Calvados), en 2019.

Il s’agit de la troisième vague de fermetures d’agences depuis 2016 chez LCL. Après deux plans de transformation dénommés « @gences + », en 2016, puis en 2018, l’ex-Crédit lyonnais, filiale du Crédit agricole, a annoncé, jeudi 4 mars, aux représentants syndicaux et aux manageurs un nouveau projet d’évolution du maillage de son réseau à horizon 2022.

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Ce plan prévoit, selon un document interne, la fermeture de 230 à 280 agences, soit au moins 15 % du réseau de LCL, qui compte aujourd’hui quelque 1 600 agences. L’activité et les salariés dont la succursale aura baissé le rideau seront « regroupés » avec d’autres points de vente de l’enseigne. Dans le même temps, 16 nouveaux guichets seront ouverts et d’autres déménageront (entre 60 et 84) « pour s’adapter aux nouvelles zones de vie » des Français, en l’occurrence des zones urbaines.

« Réaliser des économies »

La direction vise la fermeture de ses plus petits points de vente. Une agence sur dix « compte moins de 1 500 clients » et près d’un tiers des guichets, rassemblant seulement trois salariés ou moins, ont un fonctionnement qui « ne permet pas d’offrir le niveau de service attendu par nos clients », déplore la banque. La direction cible désormais « une taille minimale de quatre collaborateurs ». « N’oublions pas que ce sont les précédents manageurs qui ont vidé ces agences, réagit un représentant des salariés. Et une alternative à leur fermeture serait d’y remettre des collaborateurs. »

LCL précise dans le document qu’« aucun licenciement ne sera notifié dans le cadre de ce projet ». En revanche, de 550 à 600 salariés « seront repositionnés en renfort sur les agences à potentiel ». Si le salarié est ainsi contraint à la mobilité, la banque garantira pendant vingt-quatre mois « un niveau de rémunération variable individuelle identique à la précédente affectation ».

La plupart des grandes banques européennes, en manque de rentabilité, réduisent leurs réseaux

« La direction n’a pas caché que son objectif était également de réaliser des économies, a précisé une source interne, dans un contexte de taux bas qui pèse sur les résultats de la banque. » LCL a d’ailleurs chiffré les réductions de coût générées par les fermetures d’agences. Après avoir « regroupé » 288 points de vente depuis 2016 – c’est-à-dire en les ayant fermés –, la banque a réalisé 20 millions d’euros d’économies de charges de fonctionnement par an.

L’ex-Crédit lyonnais est loin d’être un cas isolé. La plupart des grandes banques européennes, en manque de rentabilité, réduisent leurs réseaux. En France, BNP Paribas, qui recensait 2 200 agences en 2012, n’en compte plus que 1 750. Sa filiale en Belgique a même divisé leur nombre par deux sur la même période. Quant à la Société générale, elle a acté, le 7 décembre 2020, la fusion entre son réseau et celui de sa filiale du Crédit du Nord, qui se traduira par la fermeture de 600 agences. Le groupe ne devrait ainsi plus rassembler que 1 500 points de vente en France fin 2025, contre 3 158 en 2013. Les clients se rendent, il est vrai, moins souvent en agence, mais, prévient un banquier mutualiste, « fermer des agences, c’est entrer dans une logique d’attrition ».

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