« Ils en ont marre » : après un an de crise sanitaire, les travailleurs font face à un certain abattement

« Ils en ont marre » : après un an de crise sanitaire, les travailleurs font face à un certain abattement

Dans quel état d’esprit sont les travailleurs après un an de crise sanitaire ? Alors que la France vit un troisième confinement, l’institut Kantar, mandaté par la CFDT, a posé la question à 1 000 personnes, issues du public et du privé, et interrogées du 12 au 20 avril selon la méthode des quotas. « Ils en ont marre et sont fatigués psychologiquement », résume Emmanuel Rivière, qui dirige la division Public du cabinet d’études. Sans surprise, c’est le principal enseignement de cette enquête, que Le Monde a pu consulter en exclusivité et qui intervient après une précédente édition en mai 2020.

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Un an plus tard, la quasi-totalité des personnes interrogées travaillent (91 %) quand elles n’étaient que 67 % lors du premier confinement. A l’époque, 17 % avaient totalement basculé en chômage partiel, ils ne sont plus que 5 % aujourd’hui. Parmi les travailleurs qui continuent leur activité, les deux tiers se rendent exclusivement dans leur entreprise tandis que les autres, principalement des cadres, sont soit en télétravail toute la semaine, soit alternent entre l’entreprise et le domicile.

« Lassitude », « patience » et « inquiétude »

Mais, après plus d’un an de contraintes dues à l’épidémie de Covid-19, un certain abattement s’est installé. Les sondés définissent leur état d’esprit principalement avec trois mots : « lassitude », « patience », « inquiétude ». Parmi eux, 61 % estiment que l’état psychologique de leurs collègues s’est détérioré et ils sont 53 % à avoir ce sentiment à titre individuel. C’est particulièrement vrai chez les professions intermédiaires, les employés et les cadres. Les raisons invoquées sont multiples mais révélatrices de la période actuelle : « l’angoisse face à l’avenir incertain », « la dégradation ou diminution des interactions sociales » ou encore « l’isolement du fait des mesures sanitaires ». Trois réponses qui arrivent devant « l’inquiétude face au risque de contamination ».

Une majorité de ceux qui ont une activité (54 %) dit n’avoir pas vu ses conditions de travail changer mais 29 % des autres, notamment les cadres, soulignent une détérioration. Cette dégradation est aussi décrite par les personnes employées dans un établissement recevant du public ou qui exercent en extérieur. A noter également que 46 % des personnes interrogées, notamment parmi les ouvriers et dans les petites entreprises, indiquent avoir subi une baisse de salaire ou en anticipent une dans les mois à venir.

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