« Il y a urgence à préciser que les crèches municipales et associatives, à but non lucratif, sont bien la priorité du gouvernement »

« Il y a urgence à préciser que les crèches municipales et associatives, à but non lucratif, sont bien la priorité du gouvernement »

La pénurie qui touche le domaine de la petite enfance est profonde : on sait qu’il manque 10 000 professionnels à l’échelle de la France. Ces métiers sont essentiels, il est urgent de relancer les filières et pour ce faire, en premier lieu de les revaloriser financièrement. Il semble que cela soit pris en compte dans la nouvelle convention d’objectifs 2023-2027 de la Caisse nationale d’allocations familiales et c’est un signal encourageant. Mais d’autres urgences demeurent.

La pénurie ne pourra se régler que par l’ouverture conséquente de places supplémentaires dans les instituts de formation, notamment sur les deux métiers les plus en tension, à savoir : auxiliaire de puériculture et éducatrice ou éducateur de jeunes enfants (EJE).

Si l’obligation pour les régions de faire correspondre le nombre de places aux besoins du territoire est clairement affichée par l’Etat dans le cadre du service public de la petite enfance, allons-nous attendre sa mise en application au 1er janvier 2025 pour augmenter la capacité de formation ? Allons-nous perdre encore plus d’un an dans les territoires où les conseils régionaux font la sourde oreille, comme en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, sachant que la formation d’une EJE dure trois ans ?

Dysfonctionnements

Comment se fait-il que sur Parcoursup ces filières demeurent très sélectives, alors même que le manque d’encadrement dans les crèches est criant dans nos territoires et risque d’entraîner des fermetures complètes d’établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) ?

La pénurie entraîne des dysfonctionnements dans les crèches, dus à l’impossibilité de recruter dans toutes les collectivités et a engendré des « gels » de berceaux en nombre par les municipalités. Les professionnelles, extrêmement convoitées, sont très volatiles. Or la concurrence est déloyale !

En effet, les crèches privées peuvent embaucher directement en CDI alors que nous, collectivités territoriales, sommes contraintes à faire des embauches en CDD dans l’attente de la réussite au concours de la fonction publique territoriale.

Depuis trois ans, nous, élus des collectivités locales, demandons que soit publié un décret nous permettant d’embaucher directement sur titre les professionnelles de la petite enfance afin d’endiguer leur fuite vers le privé. Qu’en est-il ? Quand allons-nous être entendus ? Il y a urgence !

La part belle aux crèches privées

Nous nourrissons en outre les plus vives inquiétudes quant aux orientations et choix faits par la nouvelle ministre des solidarités et des familles, Aurore Bergé, à la suite du départ de sa directrice de cabinet et de son directeur adjoint avec lesquels, depuis deux ans, nous avons coconstruit le futur service public de la petite enfance, qui fera des municipalités l’autorité organisatrice de tout ce qui concerne ce secteur au 1er janvier 2025.

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LJD

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