Hausse inédite du chômage en avril : 840 000 demandeurs d’emploi supplémentaires

Hausse inédite du chômage en avril : 840 000 demandeurs d’emploi supplémentaires

Dans une agence Pôle emploi, le 18 mai.
Dans une agence Pôle emploi, le 18 mai. ÉRIC GAILLARD / REUTERS

Le marché du travail n’en finit pas de souffrir. En avril, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru dans des proportions sidérantes : + 843 000 par rapport au mois précédent, sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), d’après les données publiées jeudi par Pôle emploi et par la Dares – la direction des études statistiques du ministère du travail.

Il s’agit, depuis la mise en place en 1996 de ces séries statistiques, d’une hausse sans aucun équivalent : elle s’avère bien plus forte (+ 22,6 %) que celle relevée en mars – laquelle dépassait déjà tous les records (+ 7,1 %). Sur trois mois, les personnes à la recherche d’un poste avaient vu leurs effectifs s’envoler de 1,065 million (+ 30,3 % depuis la fin de janvier) : elles sont désormais un peu plus de 4,575 millions dans cette situation – un niveau, là encore, inédit, puisque le chiffre de 4 millions n’avait jamais été atteint.

Toutes les tranches d’âges sont concernées, à commencer par les moins de 25 ans (+ 29,4 %). La progression est moindre, mais toutefois considérable, pour les personnes plus âgées : + 24 % pour les 25-49 ans et + 16,1 % chez ceux ayant au moins 50 ans. L’augmentation touche également toutes les régions, avec une intensité un peu moins marquée dans les territoires d’outre-mer.

Commerce, services à la personne, hôtellerie…

La tendance est portée notamment par les personnes « qui recherchent un métier » dans de multiples secteurs, selon la Dares : commerce, services à la personne, hôtellerie et tourisme, transport et logistique, construction, travaux publics, industrie du spectacle…

A l’inverse, les demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) sont nettement moins nombreux (− 30 % par rapport à mars), car les opportunités d’embauche se sont évaporées. Ils sont venus grossir les rangs des personnes sans aucun travail, ce phénomène de vases communicants étant à l’origine des trois quarts de la hausse des effectifs dans la catégorie A. Le nombre d’individus dans les catégories A, B et C fait ainsi un bond de 209 000 en avril.

Les entrées à Pôle emploi ont pourtant baissé en avril (− 19,1 %). Mais dans le même temps, les sorties du dispositif se sont écroulées (− 35 %) : autrement dit, les personnes concernées restent inscrites dans les fichiers, notamment parce qu’elles ne trouvent pas de poste ou de stage de formation.

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LJD

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