Etendu à vingt-cinq jours, le congé paternité marque des points en entreprise

Etendu à vingt-cinq jours, le congé paternité marque des points en entreprise

Pour favoriser l’implication des pères lors de l’arrivée d’un enfant et rééquilibrer la charge des tâches familiales, la durée du congé paternité doublera à compter du 1er juillet 2021, passant de onze à vingt-cinq jours en plus des trois jours de congés de naissance payés par l’employeur. Indemnisé en proportion du salaire, le congé paternité est actuellement pris par 70 % des hommes.

Un beau score par rapport au congé parental à temps plein qui, lui, est demandé par moins de 1 % des pères, contre l’objectif de 25 % visé par la réforme de 2015, indique une étude publiée le 7 avril par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). « Celle-ci [la réforme] poursuivait un double objectif : inciter les pères à consacrer plus de temps aux tâches parentales et amener les mères à retourner plus rapidement sur le marché du travail, rappelle Hélène Périvier, économiste à l’OFCE et coautrice de l’étude. La réaction des pères à la réforme a été très faible. Cet objectif-là n’est clairement pas atteint. »

Une des raisons du non-recours au congé parental à temps plein est son faible niveau d’indemnisation – 399 euros mensuels pour un temps plein, quel que soit le salaire antérieur –, mais ceci n’explique pas tout.

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Le regard des autres pèse pour beaucoup. La vision traditionnelle du paterfamilias – principal pourvoyeur des revenus de la famille, très impliqué dans sa carrière, mais peu dans le quotidien familial – reste ancrée, de même que l’idée que la garde des enfants concerne avant tout les femmes. « On a longtemps exclu les hommes de la petite enfance en leur faisant un procès pour incompétence, note Christine Castelain-Meunier, sociologue au CNRS et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Mais les choses évoluent. »

Effets sur le recrutement

Pour favoriser l’égalité femmes-hommes, certaines entreprises estiment avoir un rôle à jouer et vont plus loin. Ainsi, l’assureur Aviva offre depuis 2017 dix semaines de congé de parentalité à salaire et avantages maintenus pour le deuxième parent. « Tous les parents conjoints, sans exception, sont concernés, quelles que soient leur orientation sexuelle et leur identité de genre », précise Sylvie Chartier-Gueudet, directrice de l’inclusion et du bien-être d’Aviva France.

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Le groupe de luxe Kering prévoit pour ses 38 000 collaborateurs dans le monde un congé paternité ou « partenaire » de quatorze semaines payées à 100 %. Chez Dataiku, spécialiste de l’analyse de données, les nouveaux parents peuvent bénéficier d’un congé « second parent » de soixante jours ouvrés rémunéré à 100 %. Dans ces trois entreprises, le congé est à prendre dans les six mois suivant l’arrivée de l’enfant.

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LJD

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