Espace de coworking recherche télétravailleurs

Espace de coworking recherche télétravailleurs

Espace de coworking dans un café, à Berlin.
Espace de coworking dans un café, à Berlin. picture alliance / Robert Schlesinger /DPA / Photononstop

Pas plus de trois personnes à la fois dans la cuisine commune quand elle n’est pas carrément condamnée. Fini les grandes tablées d’ordinateurs, terminé les mugs qui traînent comme les conversations entre « colocs ». Les espaces de coworking, promesses d’échanges et d’ouverture entre professionnels en mode « cool », ont pris des allures de cliniques aseptisées sous le coup de la distanciation physique, des gestes barrières et du repli vers le domicile.

« Le Désert des Tartares », soupire Sandrine, ancienne cadre dans l’industrie pharmaceutique, reconvertie dans une start-up, qui regrette « l’ambiance loft » de son centre partagé lillois. Après un après-midi passé sans voisin de travail à l’horizon et avec port du masque encouragé, la quinquagénaire « préfère rester bosser chez [elle] avec sa tasse de thé ».

Nouvelles normes sanitaires

Il y a encore quelques mois, l’idée de partager un bout de table, une cafetière ou un frigo, mais aussi du lien social avec des inconnus, avait le vent en poupe. En témoigne le nombre de centres de coworking ouverts un peu partout en France depuis leur apparition, en 2008 : 1 700, selon les estimations, dont près de la moitié en Ile-de-France. Mais la crise sanitaire est passée par là. Ces lieux collectifs, basés sur le modèle de la circulation des idées, des personnes et donc des microbes, survivront-ils à la pandémie ? Une inquiétude renforcée par la situation d’une grande partie de leur clientèle, celle des indépendants, premiers fragilisés par la dégringolade de l’activité économique.

Pour récupérer un semblant d’activité, il a fallu d’abord se conformer aux nouvelles normes sanitaires. En plein cœur de Nice, à deux pas de la plage (encore interdite), le Labo Coworking a rouvert le 11 mai, après avoir revu aménagement intérieur et habitudes. Postes de travail distancés, litres de gel hydroalcoolique, lingettes à disposition, machines à café installées hors de la cuisine pour éviter les attroupements… Géraldine Zermati, la cofondatrice, a dû s’adapter pour faire redémarrer son espace de 250 m2, qui propose 25 postes de travail en open space et deux grandes salles de réunion fermées.

« Sur la vingtaine de “résidents”, ceux qui louent au mois l’utilisation de l’espace, deux ont résilié ou suspendu leur abonnement », constate la responsable, qui anticipe néanmoins une baisse de moitié de son chiffre d’affaires. Car les « expats » qui paient à la journée ou à l’heure se font encore attendre. Quant à la réservation pour des événements d’entreprise, elle a carrément plongé.

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LJD

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