En cartes et infographies : comment Amazon étend son implantation en France

En cartes et infographies : comment Amazon étend son implantation en France

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Publié hier à 12h17, mis à jour à 08h44

Amazon renforce chaque année sa présence en France. Sa plate-forme séduit toujours plus de clients. Mais suscite aussi des résistances. L’entreprise américaine se plaint d’être érigée en symbole de l’e-commerce, dont elle ne détient « que » 20 % du marché en France. Mais, malgré la croissance de concurrents français ou chinois et d’acteurs traditionnels, elle en reste le leader incontesté.

Arrivé en France en 2007, Amazon a construit des grands entrepôts pour stocker ses produits et ceux des vendeurs utilisant sa plate-forme. Puis, à partir de 2016, l’entreprise a lancé des petites agences de livraison, pour organiser une partie de la desserte du dernier kilomètre.

Des entrepôts de distribution dans des territoires stratégiques

Des entrepôts dans d’anciennes zones industrielles ou bassins d’emploi déprimés

Des entrepôts dans les grandes couronnes des centres urbains

A proximité des infrastructures de transport

Autoroutes

Nationales et routes structurantes

Aéroports

de plus de 1 million de passagers

de plus de 200 000 passagers

Un réseau logistique complet

Sept grands entrepôts de stockage dans lesquels les colis sont préparés

Quatre centres de tri (petits entrepôts) où les colis acheminés par Amazon sont regroupés

Seize agences de livraison (pas de stockage) où les colis sont amenés avant d’être livrés par des sous-traitants

Un « Prime Now » : service de livraison en une heure pour une sélection de produits

Des projets d’entrepôt pour mieux desservir l’Est et l’Ouest, objets de conflits

Projets d’entrepôt confirmés

grand entrepôt de stockage

agence de livraison

Projets d’entrepôt non confirmés

grand entrepôt de stockage

centre de tri et agence de livraison en projet

Principales mobilisations contre l’installation d’un entrepôt Amazon

Projets d’entrepôt abandonnés

Des projets ballons d’essai

Plusieurs terrains sont souvent envisagés pour les projets d’entrepôt, comme des ballons d’essai, et tous ne verront pas le jour. A Nantes, un potentiel projet a été abandonné au Loroux-Bottereau, un autre est en cours de discussion à Montbert, mais fait l’objet d’une opposition importante.

Des oppositions locales fréquentes

Les bruits autour de possibles installations d’entrepôt Amazon génèrent actuellement presque toujours des oppositions, en raison notamment de la visibilité de cette entreprise et des controverses qui l’entourent.

A la mobilisation de riverains craignant les nuisances se sont ajoutées celles des syndicalistes et politiques de gauche, reprochant à Amazon la faible taxation de ses revenus, les possibles destructions d’emplois et les difficiles conditions de travail ou celle d’opposants écologistes luttant contre l’artificialisation des sols.

Des installations négociées avec les élus

Amazon, à la recherche d’opportunités de grandes surfaces foncières, négocie l’installation d’entrepôts avec les élus locaux, pour parfois obtenir une fiscalité locale favorable, l’entreprise faisant valoir les emplois créés.

Ces installations ont souvent lieu dans de petites intercommunalités mal armées pour négocier, alors que les métropoles voisines sont souvent défavorables à ces installations, comme Nantes, Lyon ou encore Bordeaux.

Depuis quelques années, les annonces d’entrepôts suscitent des protestations locales. Aux critiques sur l’organisation du travail se sont ajoutées celles des associations environnementales ou des petits commerces physiques. Face aux nombreux projets qu’on lui attribue, Amazon assure ne vouloir ouvrir qu’un gros entrepôt et cinq à dix agences par an.

« Rééquilibrer la fiscalité »

En 2020, la convention citoyenne pour le climat a proposé un moratoire sur les nouveaux entrepôts d’e-commerce. Le gouvernement l’a écarté, et n’a limité que l’extension des grandes surfaces. Pour l’exécutif, le commerce en ligne est en croissance, et un moratoire favoriserait des livraisons depuis l’étranger. Mais le gouvernement a tout de même commandé un rapport.

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Publié le 12 mars, le document prône « des décisions rapides » pour encadrer le secteur. Le système d’autorisation des entrepôts devrait être revu au niveau des régions. Il faudrait « rééquilibrer » la fiscalité avec le commerce physique, par le biais des réformes – en cours – de la taxation du numérique et de la TVA, mais aussi de la fiscalité locale des entrepôts.

Selon ce texte, les entrepôts d’e-commerce ne causent que 1 % de l’artificialisation des sols annuelle. Mais les grands projets peuvent poser problème. En réponse, Amazon assure que 70 % de ses sites occupent « des bâtiments existants ou des zones déjà industrialisées ». Et vante ses entrepôts « optimisés » avec des étages et des robots, comme à Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne (142 000 m2 de stockage pour 47 000 m2 au sol).

8,28 milliards d’euros
C’est le volume d’affaires en 2020 d’Amazon, qui a eu 26,1 millions de clients en France en 2019

1er site d’e-commerce en 2019,soit 22 % de part de marché, devant la Fnac (13,1 %), Cdiscount (8,8 %) et Veepee (6,6 %)

40 % du marché en ligne du matériel multimédia en 2019

63 à 70 % du marché en ligne de la connectique, des accessoires de téléphonie ou de décoration

11 500 personnes employées en CDI en France en janvier 2021, contre 2 500 fin 2014

Chez Amazon, des entrepôts de stockage de plus en plus grands et optimisés…

Parmi la pléthore d’entrepôts

77

millions de m2
d’entrepôts*
en France

* Total des entrepôts de plus de 5 000 m2

« Mission de concertation »

Autre enjeu : les livraisons. Pour les verdir, le rapport veut afficher leur prix et leur bilan carbone, décourager les livraisons rapides… De son côté, Amazon affiche son objectif de « neutralité carbone en 2040 », ou ses commandes de véhicules électriques. Et assure que, même pour les livraisons en vingt-quatre heures, les colis sont regroupés dans des tournées de véhicules.

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