En Allemagne, syndicat et patronat concluent un accord « équilibré » pour les salariés de l’industrie

En Allemagne, syndicat et patronat concluent un accord « équilibré » pour les salariés de l’industrie

Des travailleurs manifestent lors d’une grève organisée par le syndicat IG Metall pour réclamer de meilleurs salaires, à Dortmund (ouest de l’Allemagne), le 2 mars 2021.

La question était cruciale pour l’évolution de l’inflation, souvent redoutée outre-Rhin. La pression des salaires dans l’industrie allemande, branche clé de l’économie du pays, restera finalement modérée. C’est le résultat d’un accord conclu, mardi 30 mars, entre le syndicat IG Metall et l’organisation patronale Gesamtmetall pour la région Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), qui devrait servir de pilote pour les pourparlers dans d’autres régions. L’accord prévoit une augmentation progressive des salaires de 2,3 %, assortie de garanties pour les employeurs en difficulté. Il scelle surtout la paix sociale pendant presque deux ans.

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Le résultat des négociations était très attendu. La première économie de la zone euro traverse certes l’une des plus importantes crises économiques de son histoire, mais son industrie métallurgique et électronique, qui comprend le secteur central de l’automobile, a globalement bien résisté. Grâce à la vigueur des exportations, notamment vers l’Asie, la branche a affiché un fort rebond dès la mi-2020 et poursuit sur sa lancée. Peu de secteurs peuvent se prévaloir d’avoir déjà rattrapé leur niveau d’avant la crise, malgré les pertes enregistrées au printemps 2020.

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Le syndicat IG Metall n’entendait donc pas laisser au patronat tout le bénéfice de cette situation. Depuis décembre, il réclamait 4 % d’augmentation, à renégocier dans douze mois. Les patrons, eux, avaient fermé la porte à toute hausse, évoquant la persistance des incertitudes liées à la pandémie de Covid-19 et aux approvisionnements, ainsi que les risques de faillite dans certaines entreprises. Certains petits sous-traitants automobiles très spécialisés subissent de plein fouet deux chocs majeurs : la crise liée au nouveau coronavirus et le déclin du moteur à explosion, dont le diesel. Selon le patronat, un tiers des sociétés du secteur pourrait être concerné. Ces facteurs concomitants, aux effets contrastés, ont rendu les tractations très complexes.

« Un signe de confiance aux entreprises »

Après une série de grèves d’avertissement menées ces dernières semaines, un compromis a été trouvé. Le syndicat a obtenu une prime de 500 euros pour chaque salarié et une progression graduelle des salaires de 2,3 % sur vingt-et-un mois, mais en deux tranches. Les contreparties comportent d’importantes mesures de flexibilité sur les versements et le temps de travail, en fonction de l’état du carnet de commandes. Ainsi, les hausses de salaire peuvent être transformées en temps libre pour le salarié, sans qu’il perde son poste. Ces aménagements doivent permettre aux entreprises en crise de se moderniser, tout en ne mettant pas l’emploi en péril.

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LJD

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