EDF : le gouvernement détaille son plan « Hercule » pour la première fois

EDF : le gouvernement détaille son plan « Hercule » pour la première fois

A Paris, le 17 mars 2021.

C’est l’une des étrangetés de ce vaste plan de réorganisation d’EDF : depuis dix-huit mois, le gouvernement n’avait pas communiqué les détails du projet qu’il porte en lien avec la direction d’EDF. Pour la première fois, l’exécutif a envoyé, vendredi 9 avril, un document aux syndicats, destiné à expliquer le pourquoi de la démarche et à donner des garanties sur le plan social.

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Dans ce résumé de trois pages, que Le Monde a pu consulter, le gouvernement reprend les grandes lignes présentées par le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, devant l’Assemblée et le Sénat, en février. L’exécutif fait le constat que « l’entreprise n’est plus en mesure de financer son développement », compte tenu du mécanisme de rémunération actuel du nucléaire. Il est même plus précis, estimant que cette situation « ne garantit pas suffisamment, en toutes circonstances, la couverture des coûts et ne lui permet pas de réaliser les investissements nécessaires à la poursuite de l’exploitation optimale du parc nucléaire ». Cela signifie que le gouvernement considère qu’EDF ne peut plus assurer avec certitude le bon fonctionnement – et donc la sûreté – des 56 réacteurs français.

L’exécutif estime que seul son plan « Hercule » – qui n’est désormais plus appelé ainsi, le nom ayant suscité plus d’oppositions qu’autre chose – peut répondre aux défis auxquels fait face EDF, tout en respectant les exigences de la Commission européenne. Une négociation est justement en cours depuis plus d’un an à Bruxelles pour trouver un équilibre qui convienne aussi bien aux exigences françaises qu’aux règles de la concurrence européenne.

Maintien du statut particulier des agents EDF

Le texte illustre d’ailleurs ces difficultés. Il détaille ainsi : « Ce projet consacrerait une détention par l’Etat à 100 % du parc nucléaire, thermique et hydraulique. » Le nouvel EDF, 100 % public, détiendrait plus de 80 % de la production d’électricité en France et ne serait pas coté en Bourse. Cette entité aurait une filiale, elle aussi 100 % publique, qui posséderait les barrages d’EDF.

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Enfin, une autre filiale, appelée pour l’instant « Energies nouvelles et réseau », rassemblerait la vente d’électricité, les énergies renouvelables, le réseau de distribution Enedis et les services. Le capital de cette deuxième filiale serait ouvert au privé dans une certaine mesure – c’est cette démarche qui inquiète les syndicats, qui y voient une première étape vers une privatisation de certaines activités du groupe. Pour tenter d’y répondre, le document assure que « des garanties légales seraient données sur le maintien de cette filiale dans le secteur public ». « Cette entité resterait intégrée (…) au sein du groupe EDF », précise aussi le texte.

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