Duralex, affaibli par la crise de l’énergie et l’inflation, a été placé en redressement judiciaire

Duralex, affaibli par la crise de l’énergie et l’inflation, a été placé en redressement judiciaire

Le site du verrier Duralex à La Chapelle-Saint-Mesmin, dans l’agglomération d’Orléans (Loiret), le 7 septembre 2022.

Trois ans après son dernier sauvetage, Duralex vient à nouveau d’être placé en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce d’Orléans a rendu sa décision, mercredi 24 avril, assortie d’une période d’observation de six mois. L’objectif est de tenter de trouver un repreneur, avec un prochain rendez-vous, fixé dès le 5 juin 2024. En vingt ans, c’est la quatrième fois que l’avenir de Duralex et de ses 230 salariés est en suspens et, à chaque épisode, l’équation se complique davantage.

Célèbre pour ses verres de cantine ultra-solides, la société, implantée à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), dans l’agglomération d’Orléans, était, depuis 2021, aux mains de La Maison française du verre, qui exploite aussi Pyrex à Châteauroux. Adossée au fonds d’investissement européen Kartesia, elle avait repris Duralex à la barre du tribunal, et son projet, jugé solide, avait, à l’époque, suscité un vif espoir.

« On était fiers d’être repris par un autre verrier, on y croyait, et l’on se disait que l’on allait enfin s’en sortir, résume un salarié (les personnes citées dont le nom n’apparaît pas ont requis l’anonymat). Pour nous, c’est un coup de massue, et l’on est d’autant plus déçus. »

Un redressement impossible en 2022

Le nouveau patron s’était engagé à investir 17 millions d’euros sur trois ans pour relancer l’activité, le tout, sans casse sociale. Mais l’entreprise a vite été rattrapée par la guerre en Ukraine et la crise de l’énergie. En 2022, la verrerie, très consommatrice d’électricité et de gaz, a vu ses factures s’envoler. Assommée par un contrat d’approvisionnement aux conditions très défavorables, elle a fini par appeler l’Etat au secours.

Bercy lui a accordé un prêt de 15 millions d’euros, et Duralex a fait le dos rond en mettant son four en veille durant cinq mois pour limiter la casse. L’entreprise espérait ensuite repartir sur de meilleures bases, mais, là encore, rien ne s’est déroulé comme prévu. L’inflation et la baisse de la consommation sont venues freiner les ventes. Le chiffre d’affaires de 2023 a plafonné à moins de 26 millions d’euros, en baisse par rapport aux 29,4 millions atteints en 2022.

Dans ce contexte chahuté, le pari de redresser Duralex s’est révélé impossible à tenir. La direction a préféré jeter l’éponge, « afin de préserver les intérêts de l’entreprise ». « Malgré les efforts opérationnels et les investissements continus, les pertes n’ont pu être endiguées », a déclaré l’entreprise dans un communiqué, sans exposer l’ampleur du déficit.

Une succession de crises

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LJD

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