Des stages à l’étranger… en télétravail

Des stages à l’étranger… en télétravail

Les grands espaces canadiens, ce sera seulement en fond d’écran. Alors que le Canada a temporairement fermé ses frontières aux candidats à l’expatriation, Pôle emploi et l’Office franco québécois pour la jeunesse (OFQJ) s’associent pour proposer à de jeunes chômeurs d’effectuer un stage dans une entreprise québécoise… en télétravail.

Cela fait vingt-six ans que les deux organismes d’aide à la recherche d’emploi organisent des stages au Québec et au Canada pour les candidats âgés de 18 à 35 ans. Cette destination et sa province francophone séduisent les jeunes diplômés qui souhaitent tenter leur chance à l’étranger. Depuis 2005, le nombre de Français inscrits sur les registres consulaires de Québec et de Montréal a presque doublé, selon les chiffres du consulat général de France à Québec.

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Mais en 2021, les aspirants stagiaires devront se contenter d’une expatriation virtuelle. En raison de la crise sanitaire, ce programme évolue sous la forme de « téléstages », d’une durée de trois mois à temps plein, dans les domaines de la communication, du développement informatique, des ressources humaines et du graphisme.

Une opportunité ou un risque?

Basé en France, le stagiaire devra donc travailler à domicile, avec son propre matériel informatique, pour une entreprise outre-Atlantique avec six heures de décalage horaire. En termes d’encadrement, le stagiaire et son entreprise d’accueil seront suivis par l’OFQJ tout au long de la période.

Après le télétravail, les téléstages voire même la téléexpatriation ? « Ces stages à distance sont une vraie opportunité de développer une expérience et un réseau outre-Atlantique indispensables pour préparer un départ futur vers le Canada et l’entrée en entreprise, soutient Florence Dumontier, directrice de la mobilité internationale de Pôle emploi, dans un communiqué relatif a cette initiative. Ces stages en télétravail leur permettent d’enrichir leur CV d’une expérience à distance en interculturel. »

Mais ces arguments sont loin de convaincre Stéphane Pusateri, le vice-président de l’Association des Diplômés de Sciences Po Grenoble. « Quelle est la valeur d’un stage en télétravail, en plus hors cursus ? Je m’interroge sur ces entreprises, qui recrutent de cette façon des compétences et des idées gratuitement, alors que la personne reste chez elle et n’est pas vraiment encadrée, s’emporte le responsable associatif. Les candidats pourraient utiliser ce temps pour essayer de trouver un job, d’autant plus s’ils atteignent les 35 ans ! »

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LJD

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