Des entreprises américaines affichent leur volonté de sortir du « greenwashing »

Des entreprises américaines affichent leur volonté de sortir du « greenwashing »

« Dans un avis de 2013, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), tout en reconnaissant que le captage et le stockage de CO2 représentent un levier d’action, qualifie cette technologie de « coûteuse et énergivore. »

« Nous traversons une crise existentielle. Si nous n’agissons pas vite, nous courons à la catastrophe », affirme Elizabeth Willmott, ancienne militante écologiste, devenue directrice du programme carbone du groupe Microsoft. Finie l’époque où les grandes entreprises américaines se refaisaient une beauté verte à peu de frais, en plantant quelques arbres sur leur campus. Le réchauffement climatique a convaincu les équipes dirigeantes qu’elles étaient attendues par la société et par leurs salariés sur le changement de paradigme et la création de projets d’envergure.

Lorsque Elizabeth Willmott a rejoint le groupe de Seattle cinq ans plus tôt, en 2016, ils n’étaient qu’une poignée à plaider la cause. Ils sont maintenant plus de vingt et travaillent dans l’équipe du docteur Lucas Joppa, le premier chef de l’environnement, diplômé en écologie de l’université Duke. Microsoft a aussi créé un conseil du climat, où siègent dirigeants, vice-présidents et experts pour suivre les progrès réalisés.

« La carotte et le bâton »

Depuis 2020, le groupe s’est engagé à devenir « carbone négatif » en 2030. Ce qui veut dire qu’il éliminera plus de CO2 qu’il n’en produit. L’objectif 2050 est de retirer de l’atmosphère, tout ce que l’entreprise a émis depuis sa création, dans les années 1970. L’entreprise est certes neutre en carbone depuis 2012, mais cet engagement laisse sceptiques les défenseurs de l’environnement, qui n’y voient que vaines promesses : la technique de l’enfouissement de CO2 préconisée par Microsoft n’en étant qu’à ses balbutiements. Dans un avis de 2013, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), tout en reconnaissant que le captage et le stockage de CO2 représentent un levier d’action, qualifie cette technologie de « coûteuse et énergivore ».

Microsoft veut convaincre de sa volonté politique à laquelle elle associe tous ses salariés. L’entreprise facture ainsi à chaque département (immobilier, centres de données, services cloud, approvisionnement…) un prix pour ses émissions de carbone. Le tarif interne est de 15 dollars (environ 12,70 euros) la tonne.

Depuis 2020, la chaîne d’approvisionnement est incluse dans le système. Ce qui signifie que lorsqu’une branche utilise les services d’un fournisseur très pollueur, elle en paie le prix. « C’est la carotte et le bâton, reconnaît Mme Willmott. Les groupes qui ne veulent pas payer choisissent d’eux-mêmes de meilleurs fournisseurs. » « Pour une intello comme moi, ce prix est vraiment important car on ne peut pas gérer ce qu’on ne mesure pas », conclut-elle.

Il vous reste 54.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.