Des changements industriels au tourment

Des changements industriels au tourment

Le 3 juin à Belfort, dans l’usine General Electric, les salariés du groupe attendent le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Le 3 juin à Belfort, dans l’usine General Electric, les salariés du groupe attendent le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. PATRICK HERTZOG / AFP

En dix ans, uniquement 6 % des fabriques clôturés ont été reprises. En cause, surtout, un manque de prévision.

Mille emplois en attendu à General Electric (GE), dont 850 à Belfort, plus de 700 effacés chez le papetier Arjowiggins, 20 % des 1 500 postes alertés chez Bosch à Rodez, qui produit des composants pour les moteurs diesel, près de 300 emplois en hésitant à l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve et 250 sur l’ex-site de Whirlpool, dorénavant nommé WN… La litanie des annonces de fermetures partielles ou totales de sites industriels se continue, souvent du fait d’une chute brutale de leurs marchés respectifs, concluant une perte de trésorerie. Et ce bien que le léger rebond de l’industrie française depuis 2017.

Avant de se dénouer à abandonner ou enfermer un site déficitaire, les grands groupes cherchent habituellement à le varier. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, ne rappelait-il pas le 3 juin en déplacement à Belfort à la réunion des personnels de GE : « Il y a des pistes de diversification prometteuses et porteuses, notamment dans l’aéronautique. » Des voies possibles, certainement, mais ce processus est embarrassé.

« Pour réussir une reconversion et pérenniser un site, il faut avant tout anticiper », déclare Géraud de Montille, chargé de la reviviscence et de la réindustrialisation au sein du cabinet Siaci Saint-Honoré. « A l’usine d’électronique Bosch de Mondeville, nous avons commencé à réfléchir dès 2009. Et il a fallu quatre à cinq ans pour établir un plan de transformation partagée par toutes les parties prenantes. Travailler avec les organisations syndicales le plus en amont possible est une nécessité », ajoute Estelle Schneider, déléguée CFDT de l’usine, dont l’activité est repartie.

Sans garantie de succès

Devant  la chute du marché du diesel, le site Bosch de Rodez s’explore un nouvel avenir depuis deux ans. « Nous voulons nous donner le temps d’établir un plan de diversification, déclare Heiko Carrie, le directeur général du groupe en France. Une équipe de trente à quarante personnes travaille sur le sujet. Sur les trois cents postes menacés, nous en avons déjà sauvegardé une petite partie en identifiant des charges de production à leur confier, et en changeant le site dans les services à l’industrie. Nous avons d’autres pistes en discussion, mais il est trop tôt pour les évoquer. Il faut laisser le temps au temps. »

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LJD

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