Dans le Bade-Wurtemberg, les sociétés s’arrangent devant le plein-emploi

Dans le Bade-Wurtemberg, les sociétés s’arrangent devant le plein-emploi

Deux tiers des petites et moyennes entreprises allemandes auront du mal à recruter dans les trois prochaines années, selon une étude de la banque publique d’investissement KfW.
Deux tiers des petites et moyennes entreprises allemandes auront du mal à recruter dans les trois prochaines années, selon une étude de la banque publique d’investissement KfW. Flickr

Profitant d’un chômage quasi chimérique, l’Allemagne, et surtout le « Mittelstand », est mesurée à une absence de personnel compétent dans l’industrie.

Böblingen est une ville typique de la « ceinture de gras » de Stuttgart, capitale du Bade-Wurtemberg (sud-ouest de l’Allemagne). Elle est éprouvée pour recouvrir l’une des plus grandes fabriques Mercedes de la région, mais aussi une quantité de sous-traitants de taille moyenne, le fameux « Mittelstand ». Ici, comme dans tout le Land, le chômage est approximativement inexistant (environ 3 %), ce qui signifie que les ouvriers compétents sont une denrée onéreuse et quasi introuvable, en particulier pour les entreprises de taille intermédiaire.

Frank Link est le bras droit du directeur de BVS Blechtechnik, une PME spécialisée dans l’usinage et le montage de pièces métalliques de précision en petite série grâce à de grosses machines-outils. Les commandes de cette société, qui ravitaille les industries électronique, médicale et aéronautique, ne manquent pas. La seule crainte quotidienne de M. Link est de trouver assez de personnel qualifié pour manœuvrer des engins complexes.

« C’est un souci continu. C’est bien simple, dans la région autour de Stuttgart, le marché des ouvriers qualifiés est ratissé. Ces trois dernières années, neuf salariés très compétents nous ont quittés pour aller chez Porsche. Sur les 160 membres que compte notre personnel, on l’a senti passer. » Quand ce n’est pas Porsche qui débauche les principaux assistants, c’est Bosch ou Daimler, qui mobilisent à des salaires et à des formalités sur lesquelles les PME ne peuvent pas se disposer.

Main-d’œuvre hongroise

Pour célébrer ses commandes, BVS Blechtechnik a déterminé depuis quelques années d’amoindrir à la main-d’œuvre étrangère : des ouvriers hongrois, incorporés à travers d’une agence d’intérim spécialisée. « Ils viennent six mois, repartent en Hongrie un mois ou deux pour estimer les limites légales, puis repartent. C’est très cher. Cela nous réintègre à près de 35 euros de l’heure. Mais les gens qui parviennent sont ultraqualifiés. Ils ont une très bonne formation théorique de base et une excellente maîtrise technique des machines », déclare Frank Link.

L’agence d’intérim à laquelle BVS Blechtechnik a fait appel est établie à quelques kilomètres de là, à Metzingen, au sud de Stuttgart. En Hongrie, Europakraft est implantée à Nagytarcsa, à l’ouest de Budapest. Ses activités d’investissement sont absolument taillées pour les besoins des PME du Bade-Wurtemberg : électronique, installations industrielles, réseaux de tuyauteries ou conduites, turbines et construction de machines.

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LJD

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