Coronavirus : un plan de sauvetage pour les start-up françaises

Coronavirus : un plan de sauvetage pour les start-up françaises

Le pavillon de la French Tech au Consumer Electronics Show de Las Vegas, en janvier 2019.
Le pavillon de la French Tech au Consumer Electronics Show de Las Vegas, en janvier 2019. ROBERT LEVER / AFP

Pas plus que les autres entreprises, les start-up françaises ne passeront la crise liée à la pandémie due au coronavirus sans y perdre des plumes. Peut-être sont-elles même plus fragiles que d’autres, elles qui sont par nature très jeunes. C’est pourquoi l’Etat, qui a beaucoup investi sur elles ces dernières années, présente mercredi 25 mars un plan de soutien à cet écosystème.

Le programme vise à permettre à ces sociétés de traverser une période de turbulences qui courrait au moins jusqu’à la fin de l’année 2020. Il repose sur les entrepreneurs, appelés d’ores et déjà à prendre des mesures de court terme pour sauvegarder leur activité, mais surtout sur Bpifrance, la banque publique d’investissement, et les investisseurs traditionnels (« business angels », fonds d’investissements…).

Pour Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du numérique, « les start-up ont un poids croissant dans l’économie, en particulier dans les emplois. (…) Du fait de la spécificité de leur modèle de développement [qui nécessite un important investissement de départ, avant de parvenir à la rentabilité], il convenait de prendre des mesures d’urgence spécifiques, afin de [les] soutenir. » Au total, ce sont près de 4 milliards d’euros qui vont être mobilisés.

Remboursement accéléré du crédit d’impôt recherche

Ce montant recouvre des dispositifs très variés, qui passent plus par des facilités de financement ou l’anticipation de déblocages de fonds que par des aides directes. Cela n’en constitue pas moins une bouffée d’air, en particulier pour celles qui s’apprêtaient à lever des fonds et qui voient cette perspective s’éloigner. Celles qui viennent de boucler leur tour de table ont, elles, plus de visibilité.

La mesure la plus consistante réside dans un remboursement accéléré du crédit d’impôt recherche, qui devrait se faire dans les tout prochains jours, et qui permettrait de libérer une enveloppe de 1,5 milliard d’euros. Des facilités de prêts sont également prévues : des prêts de trésorerie garantis par l’Etat auprès des banques, qui pourraient atteindre un montant de 2 milliards d’euros.

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Bpifrance va également adapter ses dispositifs d’aide aux start-up (prêts, subventions…), afin de « remettre de l’essence dans la machine pour donner de l’air pour les prochaines semaines », explique Paul-François Fournier, directeur exécutif de la banque publique. Les aides prévues dans le cadre du plan d’investissement d’avenir, pour un montant de 250 millions d’euros, vont également être versées de manière prématurée.

« Une vraie dynamique, aujourd’hui menacée »

Mais l’ambition de Bpifrance est aussi de s’assurer que les investisseurs « continuent à faire leur métier », afin de soutenir les start-up françaises. A ce titre, elle est prête à mettre sur la table 80 millions d’euros d’obligations convertibles à condition que les investisseurs injectent au moins la même somme. Il ne s’agirait pas pour Bpifrance de prendre des parts dans toutes ces sociétés – sauf, peut-être, dans les plus prometteuses –, mais de leur permettre de traverser cette période difficile avant qu’elle ne se désengage lors d’une prochaine levée de fonds.

« On a un écosystème qui est encore assez jeune, et qui connaissait, jusque-là, une vraie dynamique, aujourd’hui menacée », considère M. Fournier. L’objectif est donc, selon lui, de « trouver un mécanisme gagnant-gagnant avec les investisseurs qui jouent un rôle majeur dans cet écosystème et doivent continuer à faire leur métier, car Bpifrance ne peut pas tout financer seule ».

Pas de doute, selon le directeur de Bpifrance, que certaines entreprises ne traverseront pas la crise. Pour autant, il n’estime pas que les fondamentaux de la French Tech seront laminés dans les prochaines semaines. Des entreprises pourraient même voir leur activité s’accélérer dans la période, comme Doctolib ou des sites d’e-commerce. « Il s’agit de voir comment faire en sorte de préserver la dynamique qu’on a connue ces dernières années. »

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LJD

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