Coronavirus : le marché de l’emploi a changé de visage du fait du confinement

Coronavirus : le marché de l’emploi a changé de visage du fait du confinement

Les emplois les plus recherchés aujourd’hui sont des emplois dans la vente, la restauration, dans l’aide à domicile…
Les emplois les plus recherchés aujourd’hui sont des emplois dans la vente, la restauration, dans l’aide à domicile… PASCAL GUYOT / AFP

Des entreprises plongées dans l’incertitude, qui recrutent peu et de manière précaire, en face d’une population de demandeurs d’emploi croissante, du fait de la disparition brutale des missions d’intérim, des petits boulots et des emplois saisonniers. En quelques semaines, le marché de l’emploi, qui s’était largement assaini en début d’année 2020 avec une augmentation des contrats à durée indéterminée, a changé de visage du fait du confinement et de la crise née du Covid-19.

Mais les contingents de demandeurs d’emploi issus des plans de licenciements ne sont pas encore là. « L’augmentation du chômage reflète plutôt le gel des embauches de la part des entreprises qui sont dans l’expectative, résume Denis Ferrand, directeur général de l’institut Rexecode. Il ne s’agit pas encore de gens qui ont perdu leur job. »

Alexandre Juddes, économiste pour Indeed France, site d’offres d’emploi en ligne, confirme cette analyse avec les données du terrain. Après deux semaines atones en début de confinement, le site a vu affluer les demandeurs d’emploi à la fin de la période, en nette hausse par rapport à février, tandis que le nombre d’offres n’est revenu qu’aux deux tiers de la normale.

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Le nombre d’étudiants à la recherche d’un emploi en hausse

Fait saillant, le nombre de demandes d’emploi qui sont accompagnées du mot-clé « urgent » a été multiplié par trois par rapport à l’avant-Covid-19, commente l’économiste. « Les emplois les plus recherchés aujourd’hui sont des emplois dans la vente, la restauration, dans l’aide à domicile… », énumère-t-il. Difficile de connaître exactement le profil de ces demandeurs, mais Alexandre Juddes suppose sans prendre trop de risques qu’il s’agit de personnes qui ont vu leur CDD terminé et non renouvelé, de fins de mission d’intérim… « Beaucoup étaient vendeurs, chauffeurs livreurs ou indiquaient stagiaire sur leur profil », dit-il.

En haut du tableau des demandes d’emploi : les étudiants qui sont en quête d’un job saisonnier pour arrondir leurs fins de mois, tandis que les universités et écoles sont fermées. Leur nombre est en hausse de près de 33 % par rapport aux semaines précédentes. Un phénomène saisonnier mais particulièrement marqué cette année, puisque les secteurs traditionnellement pourvoyeurs de jobs étudiants − bars, cafés, restaurants, tourisme, aéroports… − sont empêchés, au moins jusqu’à début juin.

Les entreprises recrutent peu

Viennent ensuite les demandes de postes de vendeurs, serveurs, d’employés polyvalents, de femmes de ménage… Les entreprises, de leur côté, non seulement recrutent peu mais restent très prudentes, avec une proportion de CDD qui est repartie à la hausse au détriment des contrats à durée indéterminée. A la tête de HelloWork, qui gère une petite dizaine de plates-formes de recherche d’emploi (ParisJob, RégionsJob, JobTrotter, Aladom…) drainant chaque mois 4 à 5 millions d’utilisateurs pour 800 000 offres par an, David Beaurepaire estime, lui, que le volume de CDD dans les offres est passé de 15 % à 30 % environ.

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