Chez les jeunes diplômés, la recherche délicate d’un emploi aligné avec ses valeurs

Chez les jeunes diplômés, la recherche délicate d’un emploi aligné avec ses valeurs

Danielle, 27 ans, avait un parcours de « première de la classe ». Diplômée de CentraleSupélec et de l’Essec, elle a commencé sa carrière dans un prestigieux cabinet de conseil parisien. Mais l’expérience, difficile, tourne court. Elle ne se reconnaît pas dans ce travail. Sa dernière mission auprès du ministère de l’éducation belge agit comme un déclencheur : il existe des secteurs, comme l’éducation, qui permettent de changer les choses positivement, et découvre que c’est dans ce domaine qu’elle souhaite œuvrer. Elle songe d’abord à devenir enseignante, et même à monter son école, avant de postuler dans une start-up de l’économie sociale et solidaire (ESS), qui met en lien des jeunes avec des associations pour qu’ils effectuent des missions pro bono.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Difficile de se plaindre, la cause est trop belle ! » : dans l’économie sociale, quand la quête d’idéaux vire au burn out

Prise de conscience écologique et sociale, nouveau sentiment de responsabilité, nombreux sont les jeunes diplômés de grandes écoles ou d’universités qui souhaitent avant tout exercer un travail qui a du sens ou qui a un impact, avec une utilité sociale ou une influence jugée positive sur la société. Quitte à rogner sur ses prétentions salariales ou renoncer prestige d’une entreprise reconnue. Selon le dernier baromètre BCG-CGE-Ipsos qui date de janvier « Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi », sept jeunes interrogés sur dix aimeraient travailler ou faire un stage dans l’ESS.

La crise sanitaire et économique, qui n’épargne ni le secteur de l’ESS ni les emplois des jeunes, va-t-elle exacerber cette tendance ? Elle semble accélérer l’envie de s’engager dans cette direction. En témoigne l’explosion du nombre de visiteurs sur le site d’emplois de Makesense, association qui rassemble notamment des offres d’emplois dans l’économie sociale. Au sortir du premier confinement, 90 % des salariés jugeaient important, voire essentiel que leur entreprise « donne un sens à leur travail », selon le 14Observatoire social de l’entreprise (CESI-Ipsos-Les Echos).

Métiers porteurs de sens

« Le déclic, c’était pendant ma dernière année de prépa, raconte Dinh-Long, 26 ans, diplômé d’HEC en 2019. Je venais d’atterrir dans un lycée très élitiste, totalement étranger à mon univers et à celui de mes parents qui connaissent à peine les écoles de commerce. C’est là que j’ai découvert l’ampleur de l’inégalité des chances et de l’accès à l’éducation. Une fois à HEC, je me suis dit que c’était dans ce domaine que je voulais agir. » En poste au bureau régional du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Bangkok, il assure la coordination d’un projet de lutte contre le chômage et le sous-emploi des jeunes, et accompagne des entrepreneurs sociaux. « Ce que j’aime, c’est que je vois mon impact, que je me sens aligné avec mes valeurs. »

Il vous reste 62.35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.