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Netflix et YouTube réduisent leur trafic de données pour protéger internet

village de l’emploi

Face à l’augmentation massive de l’utilisation d’internet liée au confinement, la Commission européenne demande aux plateformes de divertissement de réduire leur trafic de données pour privilégier le télétravail et l’éducation. Netflix et YouTube ont accepté de jouer le jeu.

En conséquence direct du confinement général en Europe, la Commission européenne annonce que  » la demande en capacité internet a augmenté que ce soit pour le télétravail, le e-learning ou le divertissement « . Or, ce phénomène  » pourrait mettre les réseaux en péril à l’heure où il est justement nécessaire qu’ils soient aussi opérationnels que possible « .

La semaine dernière, Cloudflare révélait ainsi que le trafic internet en Italie a augmenté de 30% entre le 5 et le 12 mars 2020. L’usage des messageries en ligne a été multiplié par trois, le streaming de vidéo a doublé, les sites web d’actualité reçoivent jusqu’à 60% de trafic supplémentaire, et les jeux en ligne 20%.

De même, Heficed, fournisseur d’infrastructure réseau basé à Londres, révèle que la demande pour des serveurs internet parmi ses clients a augmenté de 30% à cause des changements d’usage liés au COVID-19. L’opérateur britannique BT a également constaté une augmentation du trafic entre 35 et 60%.

Dans ce contexte, Thierry Breton, Commissaire européen au Marché Intérieur, estime que  » les plateformes de streaming, les opérateurs telecom et les utilisateurs ont une responsabilité commune pour prendre des mesures afin d’assurer le fonctionnement d’internet pendant le combat contre la propagation du virus « .

Le Français s’est ainsi entretenu avec le CEO de Netflix, Reed Hastings, quant à cette situation. En réaction, le géant américain a accepté de réduire la qualité de son streaming vidéo en Europe pendant 30 jours afin de privilégier les applications plus  » sérieuses » telles que le travail et l’éducation.

Ceci devrait permettre de réduire le trafic Netflix sur les réseaux européens d’environ 25%, tout en maintenance une qualité de service convenable pour les utilisateurs. Ces mesures d’économie de données sont en cours de déploiement, mais les consommateurs européens ne devraient en voir l’impact que d’ici quelques jours.

Le 20 mars 2020, YouTube vient à son tour d’annoncer une réduction de la qualité de ses vidéos en Europe. Par défaut, les vidéos seront désormais proposées en définition standard par défaut. Rappelons que Google doit lui-même faire face au coronavirus, et que les modérateurs humains de YouTube ont été remplacés par des IA puisqu’ils ne peuvent plus venir travailler.

Covid-19 : les opérateurs européens confirment une hausse massive du trafic, mais restent confiants

Par ailleurs, la Commission européenne a demandé à l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE) de mettre en place un système de reporting d’utilisation de données afin d’alerter les opérateurs et les régulateurs en cas de potentiels problèmes de capacité de réseau. Rappelons également que les opérateurs européens coopèrent avec les gouvernements de plusieurs pays de l’UE en fournissant les données de localisation de leurs clients.

En Espagne, plusieurs opérateurs européens appellent les consommateurs à utiliser les réseaux de communication avec parcimonie. C’est notamment le cas d’Orange, MasMovil, Telefonica et Vodafone qui demandent à leurs clients de prioriser les applications de télétravail pendant la journée. Les réseaux seraient actuellement confrontés à une hausse de 40% du trafic.

Malgré la forte hausse du trafic liée au confinement, il est peu probable que le réseau s’effondre. Par exemple, la plateforme de switching de DE-CIX Frankfurt a une capacité de 54,1 Tbps ce qui représente 9 fois le pic de trafic de la semaine dernière.

De même, BT déclare que le trafic en journée, malgré l’augmentation massive, est toujours inférieur de moitié par rapport à l’usage en soirée et très loin de la capacité maximale du réseau. Vodafone et TalkTalk se montrent également rassurés auprès de BBC News. Pour l’heure, une panne de réseau ou un ralentissement n’est donc a priori pas à craindre en Europe

les lasers dans la course aux débits de transmission

En 2010, selon le cabinet d’analystes IDC, le monde s’échangeait que deux zettaoctets de données numériques, soit l’équivalent de deux milliards de téraoctets ou environ 500 milliards de DVD ! En 2015, ce chiffre avait été multiplié par six.

Et une pause ne semble pas envisagée ! Selon le même cabinet, le volume mondial de données sera multiplié par 3,7 entre 2020 et 2025, puis par 3,5 tous les cinq ans jusqu’en 2035, soit plus de 2 100 zettaoctets.

Principale raison à cette exploitation de la data : le big data et l’ambition des entreprises d’analyser quasi en temps réel d’énormes volumes de données pour mieux appréhender les comportements de leurs clients et prospects.

Autre facteur : le succès du streaming vidéo (et bientôt, du jeu vidéo en streaming) avec les plateformes de VOD. Autre phénomène majeur : le succès de l’OTT (« Over The Top »). L’OTT permet de transporter des flux vidéo, audio ou des données sur Internet sans l’intervention nécessaire d’un opérateur.

Ondes acoustiques et lumineuses

Avant, il y avait celui qui avait les tuyaux (typiquement les opérateurs) et ceux qui avaient le contenu (en ayant décroché une exclusivité). C’est le business model de Canal+ (avec ses matchs de foots, la F1…) qui passait par différents « tuyaux » (câble, satellite…).

Ce business model a vécu. Maintenant, un opérateur peut lui-même commercialiser une exclusivité, par exemple la diffusion d’un championnat de foot. Un autre peut décrocher la diffusion sur internet d’un concert ou d’un tournoi de eSport…

Afin de répondre à cette forte croissance, des recherches sont menées depuis des années pour trouver une solution ultra rapide. Dans cette course à la vitesse, les systèmes de communication optique ont depuis longtemps la cote.

Elles permettent une transmission de données très rapide en envoyant des impulsions de lumière à travers une fibre optique au lieu d’utiliser un courant électrique pour transférer des informations.

C’est cette piste qui a été étudiée et améliorée (publication dans Nature Communications le 11 février) par une équipe de recherche de l’université de Leeds et de l’université de Nottingham. Leur principe est original : il combine la puissance des ondes acoustiques et lumineuses. Pour schématiser, des ondes acoustiques font vibrer les puits quantiques à l’intérieur du laser à cascade quantique.

En s’appuyant sur des lasers Térahertz (ondes électromagnétiques dont la fréquence s’étend entre 0,1 et 10 THz) à cascade quantique, le débit atteindrait 100 gigabits par seconde, soit environ mille fois plus vite qu’un câble Ethernet de qualité.

Courtes distances

Ces types de lasers n’ont cessé, ces dernières années, de voir leurs performances s’améliorer grâce à une meilleure maîtrise des procédés de fabrication des semi-conducteurs à l’échelle nanométrique. Mais, ils présentent néanmoins un point faible : ils ne fonctionnent qu’à des températures cryogéniques…

D’où l’idée d’exploiter d’autres types de laser. L’année dernière, des ingénieurs de l’université de Bochum se sont appuyés sur les changements de polarisation de la lumière. Ces spin lasers transmettent au moins cinq fois plus de données que les meilleurs systèmes conventionnels et ne consomment qu’une fraction de l’énergie.

Publiée en avril 2019 dans la revue Nature, leur étude avait démontré que cette technologie fonctionnait potentiellement à température ambiante et ne nécessitait aucun champ magnétique externe.

Facebook face au coronavirus

Facebook fait face aujourd’hui à la pandémie du nouveau coronavirus sur plusieurs niveaux et assure, de facto, des missions de service public “traditionnel” à l’échelle mondiale en s’adaptant à l’évolution rapide et ininterrompue de la crise.

La mastodonte des réseaux sociaux est devenue il y a quelques semaines un espace d’information et d’échange indispensable et, en même temps, un passe-temps bienséant pour des dizaines de millions de personnes confinées chez elles pour contrer et limiter la propagation du Covid-19.

Une situation inédite mais néanmoins complexe pour Facebook qui se retrouve devant l’impératif de séparer le bon grain de l’ivraie en matière d’information et éviter “l’effondrement” de ses serveurs face à l’utilisation massive de son “mur“.

Le niveau d’appels passés via WhatsApp et Messenger a doublé par rapport à d’habitude“, a constaté mercredi Mark Zuckerberg, le patron du réseau social lors d’une conférence de presse, ajoutant qu”on est au-delà du pic annuel, qui se produit habituellement lors du nouvel an“.

Prédisant la progression de la pandémie, le géant des technologies a donc doublé la capacité de ses serveurs et s’attend à un flux de communication plus important que jamais.

A ce stade, la majorité des pays ne connaissent pas encore d’épidémies massives, mais si jamais on en arrive là, nos infrastructures doivent être prêtes pour que ce ne soit pas la débâcle. Nous avons un rôle à jouer pour soulager la solitude“, a-t-il précisé.

Assumant de plein pied l’adaptabilité exigée dans les lois du service public, Facebook priorise alors les mesures visant à lutter contre la désinformation et les contenus mensongers ou nocifs, fait prévaloir les informations sourcées et soutient les services et professionnels de santé avec un approvisionnement financier et informatique.

Etant donné leur histoire récente, la réaction de Facebook est suivie de près“, note de son côté Carolina Milanesi, analyste chez Creative Strategies, soulignant que s”ils sont intelligents, ils vont utiliser cette opportunité pour restaurer leur image de marque“, ajoute-t-elle, faisant allusion au scandale de manipulation des données personnelles qui avaient discrédité la valeur de Facebook auprès de plusieurs utilisateurs.

Mercredi, Zuckerberg a annoncé que les contenus “qui font autorité“, apparaîtraient désormais en priorité sur les fils des utilisateurs (d’abord européens et américains), sous la forme d’un “centre d’information sur le coronavirus“.

Les messages et vidéos viendront de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), mais aussi d’experts et de personnes célèbres, pour encourager les personnes à appliquer la distanciation sociale, primordiale dans la lutte contre la contagion.

Quant au télétravail, Zuckerberg a indiqué qu’il travaillait de chez lui, comme la plupart de ses salariés et les milliers de modérateurs de contenus, principalement employés par des sous-traitants.

Nous sommes en train de réorganiser la modération des contenus les plus sensibles: nos employés à plein temps vont s’en occuper pour l’instant“, a indiqué Mark Zuckerberg, précisant que les sous-traitants seraient payés, même à ne rien faire.

Les équipes chargées de la prévention des comportements auto-destructeurs ou suicidaires seront épaulées et continueront de travailler à plusieurs, “comme les urgentistes ou la police“, a-t-il expliqué, craignant que “l’isolation n’entraîne plus de dépressions“.

Ce mode de travail provisoire aura un impact sur l’effectif des modérateurs de contenus moins dangereux, mais le système d’intelligence artificielle (IA) dont dispose Facebook est capable de tamiser au préalable les publications suspectes.

On peut s’attendre à une efficacité un peu moindre dans les domaines moins urgents“, a toutefois reconnu Mark Zuckerberg.

Coronavirus et système d’information

L’information de qualité est un enjeu majeur dans toute crise. Le gouvernement du Québec l’a très bien compris. La qualité de l’information et la cohérence des messages sont au rendez-vous. Nous comprenons mieux les messages et la pertinence des mesures qui sont prises. Nous acceptons plus facilement de modifier nos comportements pour des intérêts plus grands que les nôtres. Le leadership de notre premier ministre, de la ministre de la Santé et des Services sociaux et du directeur national de la santé publique et la cohésion et la compétence de notre communauté scientifique et médicale font honneur à notre société et ferment la porte aux fausses nouvelles que favorise la gestion par le vide.

Les mesures urgentes pour diminuer la progression de la maladie, pour mettre en place un système d’évaluation et pour adapter les services de santé ont été prises. D’autres viendront sans doute dans les prochains jours et les prochaines semaines. Les efforts pour s’assurer de leur mise en place et de leur maintien sont gigantesques et demeurent une priorité du gouvernement et de toute notre société.

Il faudra cependant rapidement mettre en place un système d’information et un tableau de bord permettant à la population, aux médias et au système de santé de suivre en même temps et avec les mêmes informations l’évolution de la maladie et l’évolution des performances du système d’évaluation.

Ces informations nous seront nécessaires pour maintenir notre solidarité tout au long d’une crise qui sera longue, pour éviter la panique, pour mieux comprendre les nouvelles décisions de nos gouvernements et pour nous assurer de la performance de notre système d’évaluation et de notre système de santé.

Certains résultats du système d’évaluation sont disponibles. Dans les médias, c’est le nombre de cas de personnes atteintes et la progression journalière qui retient actuellement l’attention. À mesure que le système d’évaluation deviendra plus performant et que la maladie progressera, le nombre de cas subira une progression très rapide, ce qui risque d’augmenter la peur et l’angoisse. La comparaison de l’augmentation du nombre de cas avec l’augmentation du nombre de personnes testées demeure essentielle pour une information de qualité. Pour mieux connaître la gravité de la maladie et son impact sur la population et le système de santé, des informations sur le nombre de cas d’hospitalisation, de mortalité et de guérison seront nécessaires.

Des informations sur les principales étapes du processus d’évaluation devraient également être rendues disponibles pour mesurer la fluidité du processus et la progression de la maladie. Par exemple, avec le nombre d’appels reçus, le nombre de personnes à tester, le nombre de personnes testées et le nombre d’analyses produites, nous pourrions anticiper la progression de la maladie, mesurer les efforts pour répondre aux besoins de la population et certains goulots d’étranglement du processus.

À mesure que la maladie progressera, des questions de plus en plus nombreuses se poseront sur l’efficacité du système d’évaluation et sur sa capacité de rendre compte des progressions de la maladie. Des questions se posent déjà sur les attentes au téléphone, les difficultés de joindre le système, les délais pour pouvoir passer les tests et les délais pour obtenir des résultats. Il ne sera possible d’apporter des réponses crédibles à ces questions que si des indicateurs précis de performance sont établis et que la cueillette d’informations sur une base continue permet de mesurer et de rendre compte de l’écart avec ces critères.

L’efficacité du système d’évaluation joue un rôle essentiel pour le contrôle de la transmission de la maladie et pour mesurer l’évolution de la maladie en temps réel sur une base quotidienne

Pour une région comme la nôtre, des questions de plus en plus nombreuses se poseront rapidement sur la capacité des informations au niveau québécois de rendre compte de la situation dans la région. La mise en place d’un système régional d’information s’impose et devient une priorité à la fois pour mesurer la performance de notre système d’évaluation régional et la progression de la maladie dans la région. Une attention particulière pourrait être donnée à la transmission communautaire interrégionale de la maladie.