Il faut accélérer le déconfinement des universités et faire porter les efforts sur le rétablissement de l’enseignement en présentiel, affirment quatre enseignantes-chercheures, dans une tribune au « Monde » signée par plus de 700 universitaires.
Une réussite aux examens qui s’érode cruellement et une inadaptation des formations au marché du travail… Le cabinet BearingPoint esquisse une stratégie d’évolution.
La continuité pédagogique a été garantie aux élèves tant qu’ils continueront d’étudier à distance. Promesse tenue ? Pas toujours, selon certaines familles.
Une semaine après les premiers résultats, les candidats à des études supérieures continuent de recevoir les réponses des formations à leurs vœux. Beaucoup se trouvent frustrés et démunis face à des indicateurs qu’ils peinent à interpréter.
Le basculement des cours en ligne a mieux marché dans certaines formations que dans d’autres, tandis que le confinement a exacerbé les inégalités entre les jeunes.
La pandémie de Covid-19 a obligé à revoir les modalités de passage des concours de l’enseignement. La suppression de l’oral inquiète candidats comme formateurs.
« Après avoir redécouvert ma famille, réappris à manger et m’être organisé dans mon travail, me voilà face à moi-même. Sans doute la chose que je redoutais le plus. Grâce au confinement, je comprends que ce besoin de toujours être occupé est une façon d’esquiver ce que je n’ai pas envie d’écouter », raconte Aaron Raymond Attal, 20 ans.
Les lycéens ont été plus nombreux à confirmer leurs vœux sur la plate-forme d’affectation dans l’enseignement supérieur que lors de la session précédente.
Difficultés matérielles, stress lié à l’éloignement, isolement, impossibilité de rentrer chez eux… Pour ces jeunes venus étudier en France, la situation est particulièrement compliquée.
Face à l’augmentation massive de l’utilisation d’internet liée au confinement, la Commission européenne demande aux plateformes de divertissement de réduire leur trafic de données pour privilégier le télétravail et l’éducation. Netflix et YouTube ont accepté de jouer le jeu.
En conséquence direct du confinement général en Europe, la Commission européenne annonce que » la demande en capacité internet a augmenté que ce soit pour le télétravail, le e-learning ou le divertissement « . Or, ce phénomène » pourrait mettre les réseaux en péril à l’heure où il est justement nécessaire qu’ils soient aussi opérationnels que possible « .
La semaine dernière, Cloudflare révélait ainsi que le trafic internet en Italie a augmenté de 30% entre le 5 et le 12 mars 2020. L’usage des messageries en ligne a été multiplié par trois, le streaming de vidéo a doublé, les sites web d’actualité reçoivent jusqu’à 60% de trafic supplémentaire, et les jeux en ligne 20%.
De même, Heficed, fournisseur d’infrastructure réseau basé à Londres, révèle que la demande pour des serveurs internet parmi ses clients a augmenté de 30% à cause des changements d’usage liés au COVID-19. L’opérateur britannique BT a également constaté une augmentation du trafic entre 35 et 60%.
Dans ce contexte, Thierry Breton, Commissaire européen au Marché Intérieur, estime que » les plateformes de streaming, les opérateurs telecom et les utilisateurs ont une responsabilité commune pour prendre des mesures afin d’assurer le fonctionnement d’internet pendant le combat contre la propagation du virus « .
Le Français s’est ainsi entretenu avec le CEO de Netflix, Reed Hastings, quant à cette situation. En réaction, le géant américain a accepté de réduire la qualité de son streaming vidéo en Europe pendant 30 jours afin de privilégier les applications plus » sérieuses » telles que le travail et l’éducation.
Ceci devrait permettre de réduire le trafic Netflix sur les réseaux européens d’environ 25%, tout en maintenance une qualité de service convenable pour les utilisateurs. Ces mesures d’économie de données sont en cours de déploiement, mais les consommateurs européens ne devraient en voir l’impact que d’ici quelques jours.
Le 20 mars 2020, YouTube vient à son tour d’annoncer une réduction de la qualité de ses vidéos en Europe. Par défaut, les vidéos seront désormais proposées en définition standard par défaut. Rappelons que Google doit lui-même faire face au coronavirus, et que les modérateurs humains de YouTube ont été remplacés par des IA puisqu’ils ne peuvent plus venir travailler.
Covid-19 : les opérateurs européens confirment une hausse massive du trafic, mais restent confiants
Par ailleurs, la Commission européenne a demandé à l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE) de mettre en place un système de reporting d’utilisation de données afin d’alerter les opérateurs et les régulateurs en cas de potentiels problèmes de capacité de réseau. Rappelons également que les opérateurs européens coopèrent avec les gouvernements de plusieurs pays de l’UE en fournissant les données de localisation de leurs clients.
En Espagne, plusieurs opérateurs européens appellent les consommateurs à utiliser les réseaux de communication avec parcimonie. C’est notamment le cas d’Orange, MasMovil, Telefonica et Vodafone qui demandent à leurs clients de prioriser les applications de télétravail pendant la journée. Les réseaux seraient actuellement confrontés à une hausse de 40% du trafic.
Malgré la forte hausse du trafic liée au confinement, il est peu probable que le réseau s’effondre. Par exemple, la plateforme de switching de DE-CIX Frankfurt a une capacité de 54,1 Tbps ce qui représente 9 fois le pic de trafic de la semaine dernière.
De même, BT déclare que le trafic en journée, malgré l’augmentation massive, est toujours inférieur de moitié par rapport à l’usage en soirée et très loin de la capacité maximale du réseau. Vodafone et TalkTalk se montrent également rassurés auprès de BBC News. Pour l’heure, une panne de réseau ou un ralentissement n’est donc a priori pas à craindre en Europe…