« Les IA ne vont pas remplacer les juristes, elles vont seulement les “augmenter” » : les formations en droit face à l’essor de l’intelligence artificielle

Ayline Bekar, 22 ans, a toujours voulu travailler dans le droit. Aujourd’hui étudiante en master 2 « justice, procès, procédures » à l’université Grenoble-Alpes, elle se souvient de son stage de 3e dans un cabinet d’avocats. « Il y avait des piles de dossiers et d’ouvrages juridiques un peu partout sur les bureaux, décrit-elle. Les avocats passaient un temps fou à chercher et à analyser des documents juridiques. »

Rien à voir avec ce qu’elle a trouvé lors de ses stages de troisième année de licence et de master, à peine dix ans plus tard. « La dématérialisation des actes juridiques s’est généralisée, raconte-t-elle. De nombreuses activités des avocats peuvent désormais être automatisées. » Une tendance qui s’est accélérée sans commune mesure ces dernières années avec l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) dans les métiers du droit. Ces derniers « sont en train d’évoluer profondément, et les futurs juristes doivent y être formés », résume Ayline Bekar, qui, lorsqu’on l’a contactée mi-septembre, sortait de l’IA Week, événement organisé par sa fac de droit.

Ce rendez-vous réunissait justement des professionnels du secteur, des éditeurs juridiques, des « legaltech » (entreprises proposant des solutions numériques aux juristes) et des enseignants et étudiants en droit, afin de réfléchir à l’impact des IA sur les formations et les métiers de la justice. L’année 2025 a vu se multiplier ce type de tables rondes et les rapports sur le sujet. Un intérêt à la mesure de la petite révolution que constitue l’arrivée des « IA juridiques » dans un monde souvent décrit comme assez conservateur.

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« ArcelorMittal joue le rapport de force permanent » : à Dunkerque, l’aciériste en demande toujours plus

Le site d’ArcelorMittal à Dunkerque (Nord), le 19 février 2019.

La réunion aurait dû être l’occasion d’une belle photo de famille, mais elle a plutôt tourné au règlement de comptes. Le 10 octobre, le vice-président de la Commission européenne chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, a fait le déplacement à Dunkerque (Nord). Invité par le maire de la ville, Patrice Vergriete (divers gauche), il est venu vanter le plan européen pour l’acier annoncé trois jours auparavant, lors d’une rencontre avec les élus locaux et les dirigeants du sidérurgiste ArcelorMittal, acteur industriel central de la cité nordiste.

Réclamé par les aciéristes européens depuis des mois, ce plan vise à protéger la production européenne de la concurrence étrangère, notamment chinoise, en doublant à 50 % les droits de douane pour les importations sur le Vieux Continent, et en passant de 20 % à 10 % la part des importations qui y échapperont. Un dispositif salué par Eurofer, la fédération européenne de l’acier, dont ArcelorMittal est adhérent, comme « un bond en avant majeur pour le secteur ». Ces mesures, qui doivent être encore entérinées par les Etats membres de l’Union européenne (UE), offrent « une visibilité nécessaire aux entreprises pour poursuivre leurs investissements », selon le lobby.

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