Alerte canicule : quelles sont les obligations de l’employeur ???

Thermometer, extreme close-up, blurred

Alors que la France subit actuellement une vague de fortes chaleurs, comment le droit du travail protège-t-il les salariés ? Bien que le problème apparaisse se poser désormais de manière récurrente, le code du travail se montre peu explicite sur les précautions que doit prendre l’employeur vis-à-vis de ses employés en cas de canicule.

L’article L4121-1 impose à l’entreprise d’adopter les mesures « nécessaires » pour protéger la santé des travailleurs. Elle doit informer les salariés sur les précautions à prendre et mettre en place une organisation du travail adaptée, ainsi que des mesures préventives. Mais peu de précisions sont apportées concrètement sur les mesures à prendre en cas de fortes chaleurs.

Le code du travail indique seulement que « dans les locaux fermés où les travailleurs sont appelés à séjourner, l’air [soit] renouvelé » de façon à éviter les élévations exagérées de température (article R4222-1), mais n’impose pas de climatisation. L’employeur est également tenu de mettre à la disposition des travailleurs de l’eau potable (article R4225-2).

Des recommandations de bon sens

Un décret de 2008 apporte quelques précisions supplémentaires quant aux travailleurs « exposés à des conditions climatiques particulières », comme les salariés du BTP. Il prévoit que « les travailleurs disposent soit d’un local permettant leur accueil dans des conditions de nature à préserver leur santé et leur sécurité en cas de survenance de conditions climatiques susceptibles d’y porter atteinte, soit d’aménagements de chantiers les garantissant dans des conditions équivalentes ».

L’entreprise doit notamment « prévoir des pauses régulières et, si nécessaire, veiller à aménager les horaires de travail »

Face à ce flou juridique, le plan canicule mis en place en 2017 et reconduit en 2018 par le gouvernement vient apporter quelques précisions. L’entreprise doit notamment « prévoir des pauses régulières et,..

Pour que le grain de sable devienne diamant

« La Théorie du grain de sable, ou l’art de neutraliser les casse-pieds en entreprise », de Laurence Bourgeois (Diateino, 160 pages, 17 euros).

Livre. Un grain de sable est une particule d’importance en apparence négligeable. Il mesure entre 0,063 et 2 mm, et vit dans l’anonymat le plus total. Il peut être fin ou grossier, rond ou anguleux, blanc, rouge ou noir et si on l’observe de très près, on s’aperçoit qu’il est infiniment plus varié qu’on ne le croit, comme nous tous finalement. Matière mouvante, tantôt solide, tantôt liquide, le sable illustre parfaitement « le rôle de poil à gratter joué par l’individu dans l’entreprise, où il est tantôt perçu comme sa principale ressource, et tantôt comme sa pire difficulté » estime Laurence Bourgeois.

Geignard, Gétouvu, Girouette, Glandu, Grand chef, Grobêta, Grognon

Son ouvrage, La Théorie du grain de sable, creuse dans les bacs à sable, ces lieux de luttes de pouvoir où se nichent les specimen les plus représentatifs des salariés en entreprise : ceux qui vous gâchent la vie au bureau. Quels modes de fonctionnement caractérisent ces individus insupportables ? Comment composer avec leurs travers ? Comment s’en protéger ? Comment passer le moins de temps possible à les canaliser et à arbitrer les conflits ?

Geignard, Gétouvu, Girouette, Glandu, Grand chef, Grobêta, Grognon : en plus de vingt années d’expérience dans les métiers du marketing et des ressources humaines, la diplômée en sciences de gestion identifie sept profils de grains de sable retors. Dans son livre, elle donne les clés pour les identifier et, surtout, les astuces managériales pour les neutraliser efficacement.

Comportements délétères

Face à Grognon par exemple – ce collaborateur à l’affût de toute situation qui prête le flanc à la critique –, l’auteur propose d’adopter la stratégie de la toile cirée : l’écouter, tout en prenant la distance nécessaire, en appliquant la recommandation de l’écrivain et philosophe américain Elbert Hubbard : « Pour échapper à la critique, ne rien faire, ne rien dire, n’être rien. »

Les grains…

Le projet de loi « avenir professionnel » définitivement adopté par le Parlement

Après plus de deux mois de débats et plus de 2 500 amendements examinés, le controversé projet de loi sur « la liberté de choisir son avenir professionnel » est désormais sur les rails. Le Parlement a définitivement adopté, mercredi 1er août, par un ultime vote de l’Assemblée nationale, ce que l’exécutif entend être l’acte II de la « rénovation du modèle social ».

Le texte a été adopté par 137 voix contre 30. La majorité LRM-Modem a voté pour, la droite et la gauche contre.

Un an après la réforme du code du travail par ordonnances qui a donné plus de souplesse aux entreprises, et au dernier jour de la session extraordinaire, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, a défendu un texte d’« émancipation sociale », qui réforme la formation professionnelle, l’assurance-chômage et l’apprentissage « dans un monde en profonde mutation ».

Parmi les mesures phares : extension de l’allocation chômage, sous conditions, à certains démissionnaires, mue du compte personnel de formation (CPF), nouvelles règles pour l’apprentissage. Tour d’horizon des principales mesures.

Lire aussi :   Critique sur la forme et le fond, la droite vote contre la loi Pénicaud 2

Assurance-chômage

  • Démissionnaires : indemnisation, sous conditions, s’ils ont démissionné avec un projet de reconversion ou de création ou reprise d’entreprise. Il faudra en principe avoir travaillé cinq ans.

Lire aussi :   Allocation chômage : qui a droit à quoi ?

  • Indépendants : allocation forfaitaire (800 euros par mois pendant six mois) en cas de liquidation judiciaire et de départ dans le cadre d’un redressement judiciaire.
  • Précarité : le gouvernement pourra instaurer un bonus-malus sur les cotisations patronales, avec un taux « minoré ou majoré » selon le « nombre de fins de contrat » donnant lieu à une inscription à Pôle emploi. Le bonus-malus pourra tenir compte du « secteur d’activité de l’entreprise ».
  • Nouvelle assurance-chômage : négociation à la rentrée par les partenaires sociaux d’une nouvelle convention, avec la possible création d’une allocation-chômage de longue durée pour les demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits.
  • Indemnisation : règles négociées par les partenaires sociaux en respectant un « document de cadrage » gouvernemental fixant notamment une « trajectoire financière » et un « délai » de négociation.
  • Financement : suppression des cotisations salariales, compensées par des recettes fiscales. Les cotisations patronales subsistent.
  • Pendant dix-huit mois, à partir de juin 2019, à titre expérimental dans certaines régions, les demandeurs d’emploi devront, pour rester inscrits à Pôle emploi, renseigner chaque mois « l’état d’avancement de leur recherche d’emploi ».
  • L’offre raisonnable d’emploi, qu’un chômeur ne peut refuser qu’une fois, sera définie en concertation entre le demandeur d’emploi et son conseiller.

Lire aussi :   Formation, chômage : Pour la CGT, « le gouvernement montre une volonté de déconstruire le système social français »

Formation professionnelle

  • Compte personnel de formation (CPF) alimenté non plus en heures mais en euros, dans des conditions fixées par décret. Le gouvernement a annoncé 500 euros par an (800 pour les salariés non qualifiés), dans la limite de 5 000 euros (8 000). Les salariés à mi-temps auront les mêmes droits que ceux à temps plein.

Lire aussi :   Le compte personnel de formation est inéquitable et trop complexe, juge le service des statistiques du ministère du travail

  • Elargissement de l’éventail de formations pouvant être suivies grâce au CPF et création d’un « service dématérialisé gratuit » pour accéder aux « informations sur les formations éligibles », s’inscrire et payer les formations.
  • Le CPF des travailleurs handicapés sera majoré (montant défini par décret).
  • Reconversions : suppression du congé individuel de formation (CIF), remplacé par un dispositif similaire intégré au CPF.
  • Mécanisme de certification des organismes de formation (critères de qualité définis par décret).
  • Les opérateurs paritaires collecteurs agréés (OPCA), rebaptisés « opérateurs de compétences », toujours gérés par les partenaires sociaux, ne collecteront plus les cotisations formation ; rôle qui sera assuré par l’Urssaf (conditions à venir dans une ordonnance).
  • « France compétences » : création d’une agence gérée par l’Etat, les régions et les partenaires sociaux fusionnant trois instances actuelles (Copanef, Cnefop et FPSPP), notamment chargée de réguler la qualité et le coût des formations.

Apprentissage

  • Limite d’âge portée de 25 ans à « 29 ans révolus ».
  • Apprentis mineurs : temps de travail maximal porté de 35 à 40 heures par semaine et de 8 à 10 heures par jour, pour certaines activités.
  • Création d’une nouvelle classe de troisième « prépa métiers » pour préparer l’orientation des collégiens, notamment vers l’apprentissage.
  • Suppression du passage obligatoire aux prud’hommes pour licencier un apprenti pour faute grave ou inaptitude.
  • Centres de formation d’apprentis : les centres de formation d’apprentis (CFA) seront financés au contrat, c’est-à-dire selon le nombre d’apprentis qu’ils accueillent. Obligation pour CFA et lycées professionnels de rendre publics chaque année leurs taux d’obtention des diplômes et d’insertion.
  • Création d’une aide unique, remplaçant trois aides et un crédit d’impôt, destinée aux entreprises de moins de 250 salariés employant des apprentis. Montant fixé par décret (6 000 euros la première année, 3 000 la seconde, selon la ministre).

Travail détaché

  • Sanctions financières portées de 2 000 à 4 000 euros par salarié détaché illégalement, de 4 000 à 8 000 euros en cas de récidive.
  • « Name and shame » (« Nommer et couvrir de honte ») : publication quasi systématique, pendant un an au maximum, des condamnations pour travail illégal sur un site dédié.

Handicap

  • L’obligation d’emploi de salariés handicapés, fixée à 6 % (qui reste un taux plancher), sera révisée tous les cinq ans selon la part de travailleurs handicapés dans la population active.

Lire aussi :   Emploi des handicapés : de nouvelles obligations pour les entreprises

Egalité salariale

Obligation de résultats en matière d’égalité salariale entre les sexes dans les entreprises d’au moins 50 salariés, assortie de possibles pénalités financières (au terme d’une période de trois ans pour se mettre en conformité).

Lire aussi :   Egalité professionnelle : les propositions mesurées du gouvernement

Fonctionnaires

  • Maintien des droits à l’avancement pendant cinq ans pour les fonctionnaires en disponibilité exerçant une activité dans le privé.
  • Embauche possible de contractuels sur quelque 10 000 postes de hauts fonctionnaires.

Lire aussi :   Députés et sénateurs n’arrivent pas à s’accorder sur la loi Pénicaud 2

CDD

  • Expérimentation de la possibilité de remplacer plusieurs salariés absents par un seul CDD.

Plates-formes

Possibilité, pour les plates-formes comme Uber et Deliveroo, d’établir une « charte » définissant droits et obligations à l’égard des travailleurs, et réciproquement.

Lire aussi :   Le gouvernement souhaite mieux protéger les travailleurs ubérisés

 

La tour Eiffel fermée pour cause de mouvement social

Vue aérienne de la file de visiteurs de la tour Eiffel.

L’accès à la tour Eiffel, un des sites les plus visités de Paris avec plus de six millions de visiteurs par an, a été fermé mercredi 1er août à partir de 16 heures en raison d’un mouvement social.

Selon la direction, cela fait suite à la suspension des négociations avec les syndicats en début d’après-midi. Les visiteurs déjà présents à l’intérieur de la tour ont cependant pu rester, le monument n’étant pas évacué.

Les syndicats CGT et FO dénoncent « des files d’attente parfois monstrueuses », générées selon eux par l’accueil des visiteurs munis de billets vendus en prévente, permettant d’accéder à la Tour à des créneaux horaires spécifiques.

Lire aussi :   Face aux difficultés d’accueil de la tour Eiffel, des syndicats menacent d’une grève

Ils ne contestent pas la décision de monter à 50 % la proportion de tickets ouverts à la réservation par créneau horaire (contre 20 % précédemment), mais déplorent que le choix de la direction de réserver l’un des deux piliers d’entrée à l’accueil de ces visiteurs engendre des files d’attente « souvent totalement déséquilibrées » : jusqu’à trois heures pour les billets classiques et une heure pour les billets horodatés à certains créneaux horaires, selon la CGT.

De son côté la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE), revendique « 10 000 » billets horodatés vendus chaque jour et assure que « le temps d’attente est très faible ». « Pour les visiteurs sans billet, le temps d’attente aux caisses au pied de la tour Eiffel reste identique à l’année dernière alors que le nombre de visiteurs a augmenté », affirme-t-elle.

Les agents d’accueil « à bout »

« Ce dispositif a été accompagné d’un important renfort d’effectifs », selon la SETE, qui parle d’une « trentaine d’emplois » et assure avoir « impliqué ses collaborateurs » dans la mise en place du dispositif.

Les représentants du personnel ont, de leur côté, constaté que l’ascenseur « dédié » aux visiteurs munis de billets acquis en prévente montait presque à vide lors de certains créneaux – soirée et début d’après-midi – ou était, au contraire, incapable d’absorber le flux aux horaires les plus demandés.

« Au-delà du gâchis généré en termes d’efficacité, insatisfaction des visiteurs (…) les agents d’accueil sont à bout », fustige la CGT, qui propose de permettre à tous « d’accéder aux deux piliers », avec « une file prioritaire » pour les billets achetés en prévente.

La tour Eiffel a accueilli 6,2 millions de visiteurs en 2017. Elle a été à plusieurs reprises touchée par des grèves : en octobre dernier, elle avait été fermée au public en raison d’un arrêt de travail de ses salariés, et en septembre elle avait été partiellement fermée dans le cadre d’une manifestation nationale contre la réforme du code du travail.

Air France-KLM estime le coût des grèves du printemps à 335 millions d’euros

L’échec des discussions avec les représentants syndicaux avait amené le PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, à mettre son poste dans la balance d’un référendum sur un accord salarial, finalement perdu par la direction le 4 mai.

Air France-KLM a été lourdement affectée par les grèves du printemps, dont elle évalue le coût à 335 millions d’euros, mais la compagnie franco-néerlandaise, qui se cherche un nouveau patron, a réussi à rester dans le vert au deuxième trimestre grâce à une demande soutenue du trafic passagers.

La compagnie franco-néerlandaise a publié un bénéfice net de 109 millions d’euros sur la période allant d’avril à juin, en très fort recul par rapport à la même période l’an dernier, a-t-elle annoncé mercredi. Au cours de ce seul trimestre, l’impact des grèves est évalué à environ 260 millions d’euros.

Augmentation inattendue du nombre de passagers

Le bénéfice net du premier semestre 2017 était de 593 millions d’euros, mais ce chiffre est gonflé à hauteur de 254 millions d’euros par un effet exceptionnel lié à l’entrée en vigueur d’une nouvelle norme comptable.

Air France-KLM a profité d’une hausse de 0,8 % à 26 millions du nombre de passagers transportés entre avril et juin. Elle a aussi tiré avantage d’une hausse de sa recette unitaire, ce qui a permis de maintenir son chiffre d’affaires stable, à 6,6 milliards d’euros.

Lire aussi :   La lassitude de KLM face à la grève de son allié Air France

Le conflit chez Air France, quinze journées de grève de février à juin, a conduit à la démission en mai de Jean-Marc Janaillac, qui avait mis son poste dans la balance lors d’une consultation du personnel sur une proposition d’accord de revalorisation salariale, rejetée par les salariés.

Son successeur devrait être désigné à la rentrée. La direction a indiqué mi-juillet que le processus de recrutement de la nouvelle direction du groupe « devrait être finalisé dans les prochaines semaines » avec une « mise en place effective en septembre ».

Lire aussi :   Référendum à Air France : une partie de poker perdant-perdant

Interrogé sur ce processus lors d’une conférence téléphonique, le directeur financier Frédéric Gagey a déclaré qu’il « suit son cours », sans plus de détail. « Le management n’est pas directement impliqué, ce qui est normal », a-t-il souligné.

Face aux difficultés d’accueil de la tour Eiffel, des syndicats menacent d’une grève

Devant la tour Eiffel, le 27 juillet.

Avis à ceux qui comptaient visiter la « dame de fer » début août. Des représentants du personnel de la tour Eiffel ont déposé un préavis de grève pour le 1er août, protestant contre l’organisation de l’accueil de visiteurs à des créneaux réservés en prévente, qui en l’état actuel « génère des files d’attente parfois monstrueuses », selon la CGT.

Selon Denis Vavassori, représentant de la CGT-Tour Eiffel, le préavis de grève a été déposé par une intersyndicale CGT-FO. La décision de monter depuis début juillet à 50 % la proportion de tickets ouverts à la réservation par créneau horaire (contre 20 % précédemment) « est une bonne chose, on vit avec notre temps », reconnaît M. Vavassori. Néanmoins, l’organisation mise « en œuvre par la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE) génère des files d’attentes parfois monstrueuses et souvent totalement déséquilibrées », explique son syndicat dans un communiqué. En cause, selon la CGT, la décision de la direction de consacrer le pilier nord d’accès à la tour à l’accueil des visiteurs munis de préventes, et l’autre pilier à tous les autres.

Lire aussi :   Après une grève de cinq jours, la tour Eiffel a rouvert ses portes dimanche

Des ascenseurs vides et des files d’attente de trois heures

« De très importantes distorsions apparaissaient dans les deux files d’attente », dénonce la CGT, assurant que l’ascenseur destiné aux visiteurs munis de prévente monte parfois presque à vide lors de certains créneaux horaires peu usités – soirée et début d’après-midi –, alors que des files d’attente allant jusqu’à trois heures se forment au pied de l’autre pilier.

A l’inverse, lorsque des créneaux horaires sont très demandés, l’ascenseur est cette fois incapable d’absorber le flux, et les clients munis de prévente sont contraints de patienter au-delà de leur horaire prévu, « souvent plus d’une heure », selon la CGT.

Le syndicat propose de conserver la proportion de 50 % de préventes, mais de permettre « à la totalité des visiteurs (billets prévendus ou non) d’accéder aux deux piliers », avec « une file prioritaire dédiée aux clients munis de billets achetés en prévente », mais aussi de renforcer l’équipe des agents d’accueil sur le parvis de la tour.

« Au-delà du gâchis généré en termes d’efficacité, insatisfaction des visiteurs (…) les agents d’accueil sont à bout », fustige la CGT. « On ne parle pas d’échec (…), il y a juste un ajustement à faire », a assuré Denis Vavassori, regrettant que « la direction reste dans une position dogmatique ».

Manque d’expérience, formation inadaptée, informations insuffisantes les obstacles rencontré à la recherche d’emploi des jeunes ?

À l’heure où les conditions d’emploi s’améliorent pour les jeunes diplômés, des difficultés persistent pour certains d’entre eux et tous ne parviennent pas à être embauchés immédiatement après l’obtention de leur diplôme. Une étude de Wizbii, plateforme professionnelle pour l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes a réalisé auprès d’Opinion Way une étude portant sur le comportement des Français de 18 à 30 ans face à la recherche de leur premier emploi.

Il en résulte que c’est le manque d’expérience professionnelle qui empêche le plus les diplômés de trouver un travail aujourd’hui : en effet, nombreux sont les employeurs qui demandent plusieurs années d’expérience, que les jeunes n’ont pas acquises au sortir de leurs études. Il peut arriver également que la formation suivie ne corresponde pas dans les faits à la profession visée, ou que le diplôme obtenu ne soit pas assez reconnu par les entreprises.

Le deuxième obstacle conséquent que rencontres les étudiants sur le marché du travail est la difficulté à trouver assez d’informations et suffisamment d’offres d’emploi, avec des recherches non fructueuses ou aboutissant à des annonces qui ne correspondent pas à leur profil

Fnac Darty condamné à 20 millions d’euros d’amende

L’Autorité de la concurrence a annoncé vendredi 27 juillet qu’elle infligeait à Fnac Darty une amende de 20 millions d’euros pour ne pas avoir vendu dans le temps imparti trois des six magasins que le groupe était tenu de céder pour voir validé le rapprochement des deux enseignes.

Elle a ordonné par ailleurs à Fnac Darty de céder deux autres établissements, les magasins Darty Montmartre et Darty Passy, « en substitution » de ceux qui n’ont pas été vendus à « un repreneur agréé » avant le 1er août 2017, date fixée par l’Autorité lors de son examen de l’opération, en 2016, précise un communiqué.

Lire aussi :   Fnac-Darty, les coulisses d’un mariage de raison

« Dans un environnement très concurrentiel pour le commerce physique, le groupe a fait ses meilleurs efforts pour exécuter les décisions demandées par l’Autorité », dit un communiqué du groupe, réagissant à la décision de la haute autorité de la concurrence. Fnac Darty a par ailleurs dit examiner « toutes les voies de recours à sa disposition pour contester le montant disproportionné de la sanction ».

C’est la première fois que l’Autorité de la concurrence sanctionne une entreprise pour non-respect des engagements structurels conditionnant une opération de concentration. « Lorsqu’une entreprise prend des engagements devant l’Autorité de la concurrence, […] elle doit comprendre qu’elle a une obligation de résultat. » Le non-respect des engagements « a empêché les consommateurs de bénéficier rapidement d’une nouvelle offre de produits électroniques à Paris », a argué la présidente de l’Autorité, Isabelle de Silva.

Le chômage diminue légèrement depuis le début de la présidence d’Emmanuel Macron

Le dernier bilan de Pôle emploi, publié le 25 juillet, n’est guère réjouissant pour le gouvernement : au deuxième trimestre 2018, le nombre de chômeurs a légèrement augmenté, après avoir connu une baisse substantielle en début d’année.

Entre mars et juin, il a crû de 0,2 % (+ 6 700 personnes, en comptant la France métropolitaine et les DOM-COM, hors Mayotte), et de 0,1 % (+ 4 600, pour la seule France métropolitaine), selon l’indicateur le plus souvent utilisé, qui compte les demandeurs d’emploi sans aucune activité et tenus de chercher un emploi (catégorie A).

Mais, au-delà de ces chiffres conjoncturels, la tendance est plutôt à la baisse du chômage depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, même si celle-ci reste modeste.

Le chômage est en recul de 1,1 % si l’on considère uniquement la catégorie A, mais de seulement 0,4 % en intégrant l’ensemble des chômeurs, y compris ceux qui travaillent partiellement.


Il existe une autre façon de mesurer le chômage, en le rapportant à la population active, c’est-à-dire à l’ensemble des personnes disponibles pour travailler. Ce comptage de l’Insee, qui suit les recommandations du Bureau international du travail (BIT), est reconnu internationalement, contrairement à celui de Pôle emploi.

Dans ce cas, il apparaît également que le taux de chômage a légèrement baissé depuis l’arrivée au pouvoir de M. Macron, passant de 9,4 % à 9,2 % (pour la métropole et les DOM-COM, hors Mayotte) — ou de 9,1 % à 8,9 % pour la seule métropole.

Ce chiffre reste encore loin de l’objectif de 7 % que s’est fixé le président pour la fin de son mandat, en 2022.


Lire aussi :   Chômage : pourquoi les chiffres de l’Insee et de Pôle emploi diffèrent

Lire aussi :   Un an après son élection, Emmanuel Macron tient-il ses promesses de campagne ?

Ryanair : une forte mobilisation pour une grève sans précédent

Les syndicats du personnel de cabine de Ryanair se sont félicités jeudi 26 juillet du succès de leur grève dans quatre pays européens, d’une ampleur sans précédent pour la compagnie aérienne, et poursuivaient le mouvement en dépit de menaces de suppression d’emplois.

Le personnel de cabine employé par la compagnie à bas coût en Belgique, en Espagne et au Portugal mène une grève de deux jours, mercredi et jeudi, pour réclamer que lui soit appliqué le droit du travail national, et non celui de l’Irlande. En Italie, le débrayage s’est limité à mercredi mais il a eu un impact plus important qu’attendu.

Lire aussi :   La compagnie à bas coûts Ryanair confrontée à deux grèves européennes

Au Portugal, dix-sept vols avaient déjà été annulés jeudi 9 heures du matin, selon Luciana Passo, présidente du Syndicat national du personnel de vol de l’aviation civile (SNPVAC). « Il y a une très forte adhésion à cette grève, s’est-elle félicitée. Rien qu’à Lisbonne, le taux d’adhésion mercredi a été de près de 80 %. Pour aujourd’hui, nous prévoyons une mobilisation similaire voire plus importante, d’après les données dont nous disposons. »

Une douzaine de liaisons avec l’Italie annulées

En Italie, le syndicat Uiltrasporti s’est vanté d’un « résultat extraordinaire » du mouvement, en demandant à Ryanair « de dialoguer pour éviter de nouvelles grèves ». « La très forte participation du personnel navigant basé en Italie a démontré le poids réel de notre syndicat parmi les travailleurs », affirme Uiltrasporti dans un communiqué diffusé mercredi soir.

La compagnie avait tenté de limiter l’impact de la grève en annulant préventivement six cents vols et en transférant les passagers des vols annulés sur d’autres vols ou en leur proposant un remboursement. Mais elle n’avait pas annoncé les mesures prises pour l’Italie.

Lire aussi :   Face aux grèves de pilotes, Ryanair annonce une réduction de sa flotte à Dublin

En Espagne, où les autorités avaient exigé de Ryanair qu’elle assure un service minimal, l’activité de la compagnie a été peu affectée mercredi, et la journée s’est déroulée sans incident notable, a annoncé le ministère des transports. Mais une douzaine de liaisons avec l’Italie ont été annulées, en « raison du fort suivi de la grève » dans ce pays, a ajouté le ministère.

Trois cents emplois en jeu

En Belgique, où Ryanair emploie quelque sept cents personnes, dix des onze vols prévus jeudi au départ de Bruxelles ont été annulés, selon la porte-parole de Brussels Airport, Nathalie Pierard. A l’aéroport de Charleroi, principale plate-forme belge du transporteur, 60 % des vols prévus ne sont pas partis, a annoncé Yves Lambot, secrétaire permanent de la Centrale nationale des employés.

Les syndicats ont défié les avertissements de Ryanair, qui avait annoncé mardi, en présentant des résultats trimestriels en baisse, que la poursuite des grèves l’obligerait à supprimer des vols et des emplois. Le lendemain, la compagnie mettait ses menaces à exécution en supprimant des vols au départ de Dublin pour l’hiver 2018, après une grève des pilotes basés en Irlande, prévenant que jusqu’à trois cents emplois, cent de pilotes et deux cents de personnel de cabine, étaient en jeu.

Lire aussi :   Grève à Ryanair : 600 vols annulés en Europe, 100 000 passagers affectés

Les grèves se multiplient au sein du personnel de Ryanair, alors qu’elles avaient été quasi inexistantes depuis la création de la compagnie, au milieu des années 1980. Ryanair a longtemps refusé de reconnaître les syndicats, mais elle a pris un virage à 180 degrés en fin d’année dernière en engageant des négociations avec des syndicats dans plusieurs pays. La compagnie à bas coût est parvenue à signer des accords avec des syndicats, mais les discussions restent difficiles dans plusieurs pays.