Bpifrance désire simplifier le financement de la création de rupture en France

Bpifrance désire simplifier le financement de la création de rupture en France

 

Actuellement, les start-up issues de la recherche trouvent beaucoup de difficultés à se financer du fait de la durée du développement de ces entreprises jugée trop longue par les investisseurs.

Bpifrance a annoncé, mercredi 30 janvier, son plan pour défendre l’émergence de pépites françaises dans le secteur de la « deep tech », qui se concentre sur l’innovation de rupture. Une démarche qui traduit une inflexion dans sa politique de financement de l’innovation. Acteur central dans le financement de l’écosystème des start-up françaises, aujourd’hui robuste, l’établissement français souhaite désormais porter une attention particulière à ces start-up singulières, issues de la recherche fondamentale.

Le constat de la banque publique d’investissement est que l’écosystème de financement des start-up classiques – qui ont bénéficié de l’essor d’Internet et du mobile – est aujourd’hui « adapté » à leurs besoins, alors que leurs homologues de la deep tech peinent encore à attirer les capitaux. Un handicap qui s’explique, selon elle, par « le risque technologique élevé » et la durée de développement particulièrement long des projets de ces entreprises.

L’organisme financier s’engage réellement à soutenir directement, et sur la durée, 2 000 start-up de la deep tech d’ici 2023 grâce à une enveloppe de 775 millions d’euros. Sur la même période, elle va également injecter un milliard dans des fonds deep tech afin de renforcer les capacités de financement du secteur. Enfin, elle entend mieux accompagner les acteurs du secteur, pour les aider dans leur passage de la recherche à l’entreprenariat, avec la difficulté notamment à traduire une découverte faite en laboratoire en un résultat à succès. L’établissement veut également inciter au rapprochement entre start-up et grands groupes pour accélérer le développement des premières.

Une opportunité économique pour le pays

Simultanément à l’annonce de ce plan, Bpifrance a également présenté un référentiel permettant de distinguer les entreprises éligibles à ces aides. Celui-ci précise notamment que les start-up intéressées devront avoir « la capacité à lever des verrous technologiques », à créer « un avantage fortement différenciateur », et conserver un lien fort avec le monde de la recherche.

Derrière l’effort consenti par l’établissement français, réside la conviction que la deep tech est une opportunité économique pour le pays : « Dans les prochaines années, l’innovation naîtra de la recherche », déclare Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, persuadé que la France peut « être aux avant-postes dans les technologies fondamentales ». Cette démarche s’inscrit surtout dans le droit fil de la politique du gouvernement, qui veut convertir l’excellence des filières scientifiques françaises en succès économique dans des domaines porteurs tels que l’intelligence artificielle, la blockchain, l’informatique quantique ou la e-santé. A cet effet, il a installé en juillet 2018 un conseil de l’innovation doté d’un budget de 4,5 milliards d’euros pour financer des actions sur la durée du quinquennat.

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LJD

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