Bilan des restaurants du chef superstar Jamie Oliver

Bilan des restaurants du chef superstar Jamie Oliver

Des passants devant un restaurant fermé de l’enseigne Jamie’s Italian, mardi 21 mai, à Londres.
Des passants devant un restaurant fermé de l’enseigne Jamie’s Italian, mardi 21 mai, à Londres. Hannah McKay / REUTERS

Vingt-cinq restaurant de la chaîne, particulièrement ceux de son enseigne Jamie’s Italian, sont intéressés. Un millier d’emplois est en péril.

Vingt ans après avoir descendu sur les de télévision britannique, le chef superstar britannique Jamie Oliver connaît son premier grand échec. Sa chaîne de restaurant a enseigné mardi 21 mai qu’elle allait poser son bilan, posant en danger un millier d’emplois. Vingt-cinq restaurants sont intéressés, principalement ceux de son enseigne Jamie’s Italian. Les franchises à l’international ne sont pas affectées. Le cabinet KPMG a été mandaté pour apercevoir un repreneur, ou, à défaut, revendre les actifs du groupe.

Extraordinairement charismatique, le cuisinier, borné par hasard par une équipe de télévision dans le restaurant où il besognait à la fin des années 1990, avait fait souffler un vent de fraîcheur sur la gastronomie britannique. Son émission, « The Naked Chef », avait immédiatement conquis son public avec des recettes ultra-simples présentées par ce gamin enjoué de l’Essex, avec son accent des banlieues, ses expressions populaires et son scooter pour bouger dans Londres. Depuis, avec 40 millions de livres vendus (première vente de livres de non-fiction), M. Oliver a dépassé de très loin le simple succès passager. Le Britannique est à la tête d’un empire médiatique, enchaînant livres, émissions et publicités. Sa fortune est évaluée à 150 millions de livres (170 millions d’euros).

Campagne contre la malbouffe

Après ses débuts bruyants, M. Oliver a su se reproduire, menant plusieurs campagnes très actives contre la malbouffe dans les cantines scolaires – jusqu’à être perçu par Tony Blair, alors premier ministre – puis plus amplement contre l’obésité. Un de ses restaurants, Fifteen, faisait travailler des apprentis en échec scolaire, issus de milieux défavorisés.

Sa réussite médiatique n’a malgré cela jamais vraiment été répondu dans ses restaurants. Son enseigne italienne était certes reconnue par la critique, se plaçant dans une catégorie milieu de gamme, avec de très bons produits frais. Mais elle s’est étendue trop vite, s’endettant dans un marché extrêmement concurrentiel. L’augmentation des taxes sur les magasins, la baisse de la livre sterling à la suite des soubresauts du Brexit, qui a augmenté le coût des aliments importés, et l’accroissement du salaire minimum ces dernières années ont accéléré la chute. Les enseignes Prezzo et Carluccio’s, concurrentes, ont dernièrement dû fermer une série de restaurants.

  1. Oliver s’est dit « bouleversé ». Le dépôt de bilan n’a mais pas d’incidence sur le reste de son autorité médiatique.

 

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LJD

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