Emploi : deux Français sur trois estiment que la conjoncture se dégrade, selon une enquête de l’Unédic

Une agence France Travail, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), le 23 avril 2024.

Les années passent et les stéréotypes sur les demandeurs d’emploi demeurent. Pour la septième fois depuis 2020, l’Unédic publie, mardi 9 décembre, son « Baromètre de la perception du chômage et de l’emploi », en partenariat avec le cabinet Elabe. Une enquête réalisée sur Internet en septembre auprès d’un échantillon représentatif de quelque 4 500 personnes (dont 1 500 inscrits à France Travail).

Si les idées reçues et certains préjugés à l’égard des chômeurs continuent d’être exprimés par les Français, ces derniers montrent avant tout une plus grande inquiétude que les années précédentes vis-à-vis de la situation économique du pays. Croissance atone, guerre commerciale, situation géopolitique tendue… Partout en France, des entreprises sont en difficulté et les plans sociaux se multiplient.

Résultat, la perception de la situation de l’emploi se détériore fortement. 66 % des personnes interrogées estiment que la conjoncture se dégrade (+ 16 points par rapport à 2024), approchant le niveau constaté en juillet 2020, pendant la crise du Covid-19. Dans ce contexte difficile, l’écart se creuse entre les actifs et les demandeurs d’emploi. Ces derniers se montrent ainsi bien plus pessimistes (66 %) sur leur capacité à retrouver un emploi durable, un tiers jugeant même que cette probabilité est « nulle ».

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La semaine de travail peut compter douze jours

Qu’est-ce qu’une semaine ? Banalité ? Pas si sûr. Les dictionnaires proposent entre autres : « Une période de sept jours consécutifs du lundi au dimanche inclus », « Une période de sept jours sans considération du jour du départ » ou « Suite de cinq ou de six jours ouvrables, par opposition au week-end ou au dimanche ». L’article L. 3132-1 du code du travail dispose qu’« il est interdit de faire travailler un même salarié plus de six jours par semaine ».

La semaine est donc une notion qui ouvre au salarié un droit à un « repos hebdomadaire [qui] a une durée minimale de vingt-quatre heures consécutives, auxquelles s’ajoutent les heures consécutives de repos quotidien [11 heures] », soit un total de 35 heures.

Ces règles ne posent pas de problème pour un travail régulier de cinq jours, hors les fins de semaine, ou de six jours, hors les dimanches. Elles sont nécessairement respectées. Pour des plannings plus complexes, non régis par une convention collective comme dans la restauration, les services des ressources humaines naviguent souvent à vue.

La situation juridique était d’autant plus confuse que le droit français n’est pas rédigé exactement dans les mêmes termes que la directive européenne 2003/88 : « Les Etats membres prennent les mesures nécessaires pour que tout travailleur bénéficie, au cours de chaque période de sept jours, d’une période minimale de repos », indique l’article 5 de celle-ci.

Adaptation aux règles

Dans un arrêt interprétatif du 9 novembre 2017 (aff. C-306/16), la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est venue préciser qu’au sens de ce texte, le repos hebdomadaire des travailleurs ne doit pas nécessairement être accordé au lendemain de six jours de travail consécutifs, mais « peut être accordé n’importe quel jour au cours de chaque période de sept jours ».

Ce n’est qu’à l’occasion d’un litige opposant un salarié qui avait travaillé 11 jours, puis 12 jours consécutifs à l’occasion de salons professionnels auxquels il devait assister, que la Cour de cassation s’est prononcée, par l’arrêt du 13 novembre (no 24-10.733). Elle a considéré que le repos hebdomadaire doit être accordé dans le cadre de la semaine civile (du lundi minuit au dimanche minuit) et non dans celui de la semaine glissante. Elle énonce également, en phase avec la CJUE, que l’article L. 3132-1 du code du travail ne commande pas « que cette période minimale de repos hebdomadaire soit accordée au plus tard le jour qui suit une période de six jours de travail consécutifs ».

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L’IA, nouvelle contremaîtresse au travail : « C’est la machine qui dicte la cadence et favorise la perte d’autonomie »

« Problème », « gaz », « malheureusement », « peut-être »… Pour les employés de Concentrix (ex-Webhelp), société française de centres d’appels, interdiction de prononcer ces mots au téléphone. Dans une ville du nord de la France, sur un plateau à la moquette grise, des centaines de salariés payés au smic, microcasque sur la tête, répondent au téléphone aux clients d’EDF. Toutes les conversations sont passées au crible par une intelligence artificielle (IA). Si un « mot noir », selon la terminologie en vigueur dans l’entreprise, est prononcé, l’IA envoie une notification aux manageurs. Une surveillance algorithmique désormais courante, depuis que d’autres ont ouvert la voie.

Pionnières en la matière, les multinationales américaine, Amazon, et française, Teleperformance, sont équipées depuis longtemps d’un arsenal d’outils informatiques de surveillance. Numéro un mondial des centres d’appels, cette dernière a développé ses propres logiciels, TP Observer et TP Interact. Le premier, qui permet d’enregistrer l’écran des employés et d’analyser leurs conversations, n’est pas encore déployé en France, contrairement au second, chargé de disséquer les voix des employés. Sont-ils suffisamment dynamiques ? Le client à l’autre bout du fil peut-il les « entendre » sourire ? Teleperformance assure, par le biais de son service de presse, que « ses dispositifs internes n’ont pas vocation à surveiller les collaborateurs, mais à accompagner la qualité de service dans un cadre éthique et transparent ».

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« On est forcément attachés au chef du rayon poisson » : comment les supermarchés scénarisent le départ à la retraite de leurs employés

Muriel Jamet, 63 ans, se lève, trempe ses tartines dans un bol de thé, avale un expresso, fait démarrer sa voiture, se gare devant le E.Leclerc de Sarrebourg (Moselle). Comme tous les matins depuis 1982. Il est 8 h 30, un samedi d’août 2024, quand cette figure du magasin, quarante et un ans et huit mois de carrière dans le même supermarché, entame l’une de ses dernières journées dans la vie active. Son successeur l’attend sur le parking. « Je partais pour faire ma journée, comme d’habitude. Et là, je vois un attroupement énorme à l’entrée du magasin… »

Caissiers, caissières, employés libre-service, chef de rayon et patrons… Ils forment une haie d’honneur pour célébrer le départ à la retraite de Muriel. Pour l’occasion, des clients et des fournisseurs ont fait le déplacement. Certains salariés brandissent des pancartes rappelant les dates-clés de sa carrière. Assise sur le fauteuil traditionnellement réservé au Père Noël lors des fêtes de fin d’année, lui-même tracté par un transporteur de palettes, Muriel Jamet savoure. Elle fait le tour du magasin, arborant une écharpe de miss sur laquelle est inscrite la mention « La retraite, c’est chouette ». Une vidéo des temps forts de ce moment, d’une durée de cinquante-cinq secondes, a été publiée sur les comptes Facebook et TikTok du magasin.

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« Partout dans le monde on voit se multiplier les cas de licenciements sous contrôle technologique, notamment aux Etats-Unis »

Télétravail à Nantes en 2020.

Alors qu’il ne concernait que 4 % des actifs en 2019, le télétravail est pratiqué par plus d’un salarié sur cinq aujourd’hui en France. La surveillance des employés s’est aussi développée dans le même temps, explique Vincent Meyer, enseignant-chercheur en sociologie du travail à l’EM Normandie. Auteur d’une tribune récente dans le Monde sur le sujet, il analyse la façon dont les outils numériques redéfinissent la relation de confiance entre employeurs et salariés, et la manière dont les jeunes actifs, en quête d’autonomie et d’équilibre, s’adaptent à ce nouveau cadre.

Comment les jeunes s’approprient-ils le télétravail depuis cinq ans ?

Si le télétravail s’est imposé initialement pour des raisons sanitaires, il répond avant tout aujourd’hui à une forte demande des salariés. Chez les plus jeunes d’entre eux, cette aspiration est nette. Sensibles à l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, les études montrent qu’ils souhaitent du télétravail comme les autres, mais souvent pas plus d’un ou deux jours par semaine, pour disposer d’une forme de souplesse sans se couper du collectif. Car ils souffrent parfois de ne pas assez croiser leurs collègues lorsque ces derniers travaillent depuis chez eux.

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Appel à témoignages : vous avez le sentiment de ne jamais être tranquille à cause de votre travail ? Racontez-nous

La Société éditrice du Monde souhaite présenter dans ses publications une sélection de témoignages, sous forme d’écrits, de photographies et de vidéos (ci-après désignés ensemble ou séparément « Contribution(s) ») qui lui sont soumis librement par les internautes.

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Le dialogue social en quête d’un second souffle

Comment redonner du souffle au dialogue social ? En cherchant à mieux comprendre les attentes des parties prenantes à ce dialogue, répond le cabinet AlterNego, qui conseille les entreprises sur ce sujet. Pour ce faire, les consultants ont réalisé, en avril, une série d’entretiens qualitatifs, puis collecté les réponses de 4 290 personnes interrogées dans diverses catégories : représentants du personnel (258), direction (136) et salariés (3 896). L’objectif étant d’identifier les écarts de perception et d’attente des uns et des autres.

Premier constat : les parties prenantes s’accordent en grande majorité sur ses finalités, puisque 81 % des répondants estiment que le dialogue social sert à défendre les droits des salariés, et que 71 % considèrent qu’il facilite l’accompagnement des transformations. Mais ce relatif consensus s’effrite quand on aborde d’autres dimensions : 32 % des membres de la direction jugent que le dialogue social constitue un canal privilégié de transmission de l’information, contre 65 % des représentants du personnel et 47 % des salariés non dirigeants dépourvus de mandat. Un écart qui s’explique notamment par le fait que la direction dispose d’autres moyens de communication, comme la ligne managériale, la messagerie électronique ou la lettre d’information…

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les dirigeants sont les plus satisfaits du dialogue social en entreprise

Bien plus préoccupant, seulement 37 % des sondés considèrent que les accords signés dans le cadre du dialogue social répondent à leurs besoins. « Les accords sur les rémunérations, un sujet qui intéresse tout le monde, demeurent trop rares et insuffisamment avantageux du point de vue des salariés. Les entreprises en signent davantage sur le handicap ou pour instaurer des dispositifs de mobilité professionnelle. Mais ces problématiques concernent finalement un nombre limité de personnes », analyse Jean-François Poupard, directeur de l’expertise dialogue social et qualité de vie et conditions de travail chez AlterNego.

« Jeu de rôle »

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Stéphane Le Lay, sociologue : « Le travail a été pour partie déshumanisé, la relation aux demandeurs d’emploi, industrialisée »

Les sociologues du travail Stéphane Le Lay et Fabien Lemozy ont mené plusieurs enquêtes auprès de conseillers de Pôle emploi (devenu France Travail en 2024) et de demandeurs d’emploi en 2021 et 2022. Elles ont servi de base à la rédaction de leur ouvrage, Contrôler et prescrire (Editions du Croquant, 192 pages, 20 euros). Les deux auteurs ont précédemment publié Plateformes. La colonisation du travail et de la démocratie (Editions de l’Atelier, 248 pages, 21,50 euros).

Vos enquêtes auprès de conseillers de Pôle emploi vous ont amenés à une conclusion : « La victoire de la conception gestionnaire de l’accompagnement et du contrôle est totale » au sein de l’institution. En quoi s’incarne-t-elle et qu’est-ce que cela implique dans le quotidien professionnel des salariés ?

On observe une prévalence du chiffre depuis plusieurs dizaines d’années dans cette institution, notamment avec le déploiement du new public management. Il faut dénombrer les demandeurs d’emploi, distinguer ceux qui ont droit à une indemnisation…, avec, régulièrement, la nécessité de faire apparaître les chiffres les moins mauvais possibles – en créant notamment de multiples catégories de chômeurs – sous la pression des responsables politiques.

Cette importance du chiffre s’est renforcée avec la transformation numérique des agences. Le travail a été pour partie déshumanisé, la relation aux demandeurs d’emploi, industrialisée. La question de leur contrôle a pris une place importante et des objectifs – chiffrés – ont été définis pour les salariés (par exemple, faire baisser le nombre de demandeurs d’emploi seniors, en les convoquant et en évaluant s’ils ont bien fait leur recherche active…). Cela implique également la mise en place, en certains cas, d’une « politique occupationnelle » : les conseillers sont incités à inscrire les demandeurs d’emploi à des formations ou à des stages, dont l’utilité n’est, tant s’en faut, pas toujours démontrée.

Comment réagissent les salariés face à cette évolution de leur travail d’accompagnement ?

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VTC : face à la précarité du métier, le statut d’« entrepreneur salarié » séduit mais suscite des critiques

Des chauffeurs de VTC, lors d’un rassemblement pour protester contre l’arrivée massive de nouveaux conducteurs sur les plateformes, à Paris, le 10 juin 2025.

« Voilà un modèle qui me correspond : j’ai une fiche de paie, une mutuelle, mes charges seront prélevées à la source… Certes il y a une commission, mais quand j’avais ma société tout était plus compliqué, et je ne m’en sortais plus financièrement », relate Mohamed Kerfalla Camara. Il est l’un des plus de 500 « entrepreneurs salariés » à avoir rejoint Incom, une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) lancée cet été par les fondateurs de la petite application de VTC Comin.

Concrètement, les chauffeurs restent indépendants, peuvent continuer de travailler sur plusieurs applications, mais leurs revenus arrivent dans les caisses de la CAE, qui les redistribuent en salaire. « Beaucoup de chauffeurs souhaitent rester autonomes mais avec une sécurité, une vraie protection sociale », observe Mimoun El Alami, qui a lancé en 2024 Stairling, la première CAE du secteur, qui compte aujourd’hui 1 200 chauffeurs.

Depuis un an, plusieurs CAE de VTC se sont lancés, proposant une alternative au statut de microentrepreneur, indépendant classique ou salarié d’un gestionnaire de flottes. Si les CAE prélèvent une commission sur le chiffre d’affaires net des chauffeurs, entre 10 et 15 %, elles leur promettent de gagner une rémunération nette supérieure à celles qu’ils toucheraient en tant qu’indépendant classique. « Si le chauffeur nous fournit un grand nombre de notes de frais professionnels et déclare des indemnités kilométriques, il peut récupérer de la TVA et toucher jusqu’à 80 % de son chiffre d’affaires, au lieu de 55 % ou 60 % », expliquent Dany El Oubari et Victor Feuillat, cofondateurs d’Incom.

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En Allemagne, la restructuration de l’aciériste ThyssenKrupp symbole d’une industrie « en chute libre »

Dans l’une des usines de l’aciériste ThyssenKrupp, à Duisburg (Allemagne), le 5 novembre 2025.

S’il fallait choisir un seul symbole de la crise historique dans laquelle se trouve actuellement l’industrie allemande, ce pourrait être celui-là : l’aciériste ThyssenKrupp, emblème de l’histoire industrielle allemande et l’un des berceaux de la codécision, s’apprête à démarrer la restructuration la plus profonde jamais entreprise par le groupe depuis ses origines en 1811.

Selon l’accord signé avec les syndicats, lundi 1er décembre au soir, 11 000 emplois doivent disparaître d’ici à 2030, sur les 26 000 que compte l’entreprise. Les hauts-fourneaux et laminoirs de Duisburg (Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie) verront leur production réduite, de 11,5 millions à 9 millions de tonnes d’acier par an, avant une probable vente à un investisseur étranger. Un paradoxe à l’heure où la souveraineté est érigée comme priorité nationale. Outre-Rhin, l’industrie représente un quart du produit intérieur brut et emploie directement 7,4 millions de personnes.

Bien sûr, ThyssenKrupp a présenté l’opération comme une transition vers un redressement à venir. Un « nœud gordien » a été tranché, s’est ainsi félicité Marie Jaroni, la directrice du département acier de ThyssenKrupp, lundi soir, assurant que l’entreprise serait désormais « prête à affronter l’avenir ». L’accord comprend notamment la promesse d’un site de fabrication d’« acier vert » grâce à l’hydrogène, en discussion depuis plusieurs années. Difficile pourtant de partager cet optimisme au vu du chemin de croix parcouru par le groupe depuis quelques années.

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